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Des Cannibales, Montaigne

Commentaire de texte : Des Cannibales, Montaigne. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  13 Février 2020  •  Commentaire de texte  •  1 484 Mots (6 Pages)  •  777 Vues

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Montaigne est un auteur et philosophe du XVIème siècle né en 1533 et mort en 1592. C’était un auteur humaniste, son œuvre la plus connue est les Essais qu’il écrivit de 1572 à sa mort car il ne cessait de revenir et de corriger ce qu’il avait déjà écrit et d’insérer des ajouts. Nous allons étudier le chapitre XXX du livre I de cet ouvrage de Montaigne : « Des Cannibales ». Dans cet extrait, Montaigne exprime ses pensées sur les peuples incas, sur sa définition de qui est le plus barbare entre les indiens et les européens. Nous nous inviterons à nous demander comment Montaigne arrive à mettre ici en parallèle les notions opposées de civilisation et d’état sauvage. Pour y répondre, nous commencerons par nous demander comment Montaigne construit son argumentation polémique grâce à son raisonnement, son implication et ses propos adressés à son interlocuteur. Deuxièmement, nous verrons par quels procédés Montaigne idéalise les sociétés du Nouveau Monde avec des propos élogieux, des caractéristiques de société parfaite et avec des références antiques. Pour finir, nous analyserons sur quoi Montaigne arrive-t-il à remettre en question l’ethnocentrisme européen grâce à des comparaisons aux dépends de l’Europe, avec une redéfinition de la barbarie et de la civilisation et une mise en question implicite de la supériorité européenne.

Pour commencer, Montaigne développe son argumentation polémique grâce à un raisonnement organisé en énonçant sa thèse dès le début du passage « Or je trouve, pour revenir à mon propos […] ce qui n’est pas dans ses coutumes ». Pour ce faire, il utilise une tournure négative pour donner son avis qui est différent de celui des contemporains, il va contre les préjugés tout en dénonçant l’ethnocentrisme européen. Toujours dans ce raisonnement, Montaigne fait une analogie entre le fruit sauvage et l’homme sauvage « Ces hommes sont sauvages de même que […] et par sa marche ordinaire ». Il compare les hommes aux fruits tout en donnant de la valeur au fruit sauvage, il laisse donc le lecteur conclure que l’homme sauvage « vaut » plus que l’homme qui se dit civilisé. C’est un cheminement qui amène le lecteur à penser de la même façon que lui. On a donc une belle opposition entre les fruits sauvages et les fruits cultivés. Les hommes sauvages seraient donc plein de qualités naturelles contrairement aux européens qui au contraire seraient corrompus. Dans la dernière partie de son argumentation, Montaigne développe la notion de société. Pour lui, la société européenne ne connait que le vice qui au contraire n’est pas connu de la civilisation amérindienne car ils ne l’utilisent pas donc ils ne peuvent pas savoir ce qu’est le vice.

Ensuite, Montaigne montre dès le début du passage qu’il est impliqué en exprimant sa pensée, sans nous l’imposer « Or je trouve, pour revenir à mon propos […] des usages du pays où nous sommes. ». Il nous invite simplement à la suivre pour que nous nous fassions la nôtre grâce à ses arguments et ses explications. Il exprime un regret très affirmé de ce que l’Europe n’est pas connu plus tôt qu’ils leur auraient apportées plus de sagesse. Il est même prêt a réfuté ce qu’a dit Platon.

Pour finir sur son argumentation polémique, Montaigne exprime un propos adressé avec la présence d’un interlocuteur, nous pouvons parler d’un véritable dialogue avec son interlocuteur non pas pour nous imposer son point de vue mais plutôt de l’épouser mais il nous exprime que d’un autre côté qu’il ne faut pas rester sur ses aprioris et s’appuyer sur des expériences par exemple sur les fruits qu’on a ramenées d’Amérique. Il s’est forger son propre jugement, il nous l’exprime en disant « d’après ce qu’on m’a dit », en acquérant la connaissance des autres. Il essaie de les convaincre de se tourner vers les personnes qui y sont allés pour qu’ils se forment leur propre avis ou jugement.

Deuxièmement Montaigne nous idéalise le Nouveau Monde avec des procédés de l’éloge, il utilise un registre épidictique, il est utilisé pour faire l’éloge ou le blâme, pour ce faire Montaigne utilise donc un vocabulaire mélioratif comme « excellente », « extraordinairement » ou encore « parfaite religion ». Il utilise aussi les figures de styles comme l’hyperbole avec « les plus utiles et les plus naturelles » ou « les plus belles, les plus grandes », il fait aussi une énumération « aucune forme du commerce […] du vin ou du blé ». Montaigne personnifie aussi la nature avec « Mère Nature », il décrit aussi les « beautés et richesses » de ces ouvrages mais aussi la pureté.

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