Capitale de la douleur, Paul Eluard
Dissertation : Capitale de la douleur, Paul Eluard. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Achille Dhellemmes • 14 Décembre 2019 • Dissertation • 1 350 Mots (6 Pages) • 1 678 Vues
Achille Dhellemmes 1erF
Dissertation Français
« Capitale de la douleur » est un recueil poétique de Paul Éluard, pseudonyme d'Eugène Paul Grindel (1895-1952), publié à Paris chez Gallimard en 1926.
Éluard réunit dans son premier grand recueil de l'époque surréaliste des poèmes publiés séparément en plaquettes sous les titres: Répétitions, paru en 1922 à la librairie Au Sans Pareil, en collaboration avec Max Ernst, qui propose des dessins en contrepoint; Mourir de ne pas mourir, «dernier livre» publié chez Gallimard en 1924, à la veille de son départ pour un mystérieux voyage autour du monde. La troisième section, « les Petits Justes », qui figurait déjà dans la plaquette Mourir de ne pas mourir, reprend partiellement les « onze haïkaï » de Pour vivre ici publiés en 1920, tout comme la dernière section des « Nouveaux poèmes », qui comprend en outre des textes de « Au défaut du silence » primitivement publié en 1925 de manière toute confidentielle, et illustré anonymement par Max Ernst. Éluard renonce ainsi au silence qu'il s'était imposé. Breton, à qui était dédié Mourir de ne pas mourir, dans la prière d'insérer repris dans Point du jour, célèbre la « passion » et l’« inspiration » des « mouvements du cœur » que le recueil laisse affleurer.
Ce recueil n’est-il que de souffrance ?
Pour mieux comprendre le poète, nous commencerons par le thème de la douleur de l’amour et la souffrance collective pour ensuite réfléchir à une douleur qui se transforme en espoir.
Au moment de l’écriture de ce recueil, Paul Eluard vient de traverser une crise existentielle, il a fait un voyage fuite en 1924, dont il revient mais n’est absolument pas guéri ; Il est toujours dans la douleur. Le recueil est dédié à sa femme Gala, son épouse depuis 1917.
Bon nombre de poèmes reviennent sur la solitude du poète et sa souffrance. Le poème dans la première partie du recueil nous décrit un paradis mais un paradis perdu, puisque le poème est construit comme une chute, l’amour si proche devient un amour éloigné avec le terme « loin » dans le texte et le terme « mort » à la fin et donc l’horreur car l’amour est mis en échec avec la solitude du poète et sa douleur.
La relation avec Gala inspira au poète de nombreux écrits souvent emprunt de mélancolie et de souffrance, deux états qui semblent indissociables du sentiment amoureux. Heureux, cet amour est vécu comme une union totale, les amoureux se confondent l’un en l’autre : L’amoureuse est un poème consacré à la femme, plus particulièrement a Gala. Il fini d’ailleurs le poème Nouveaux poèmes par le vers : « Tu es pure, tu es encore plus pure que moi-même. » Cela prouve son immense amour pour elle.
Souvent il idéalise son amour c’est un absolu féminin « Celle de toujours toute » c’est bien entendu Gala la destinataire de ce recueil. L’amour détruit toutes les cloisons du monde et du langage c’est un sentiment qui génère de l’angoisse de la colère et de la joie. Sentiments qui font partie du langage universel. Eluard nous fait vivre ses sentiments personnels de poète le lecteur s’identifie au « je » ce qui nous fait partager les sentiments du poète bien plus qu’en utilisant le « nous ».
Capitale de la douleur nous fait vivre en tant que lecteur les trois phases d’une crise sentimentale : la genèse, le paroxysme de la crise et la Révolution. Car les relations avec Gala se dégradent et l’on peut ressentir les douleurs de la séparation dont nous allons parler maintenant.
Capitale de la douleur retrace le journal sentimental et les états d’âme du poète dans son intimité. L’intrusion d’un tier entre Gala et lui est ressenti comme un déchirement, une grande souffrance, les poèmes sont plus tristes et même les catastrophes de son temps ont un caractère plus douloureux.
Dans « l’Amoureuse » Eluard exprime la souffrance qu’il ressent à cause de l’absence et la disparition de Gala. Il se remémore les moments vécus avec elle et explique qu’il garde en lui une vision obsédante de sa muse. Elle le poursuit même lorsqu’il ferme les yeux « Elle est debout sur mes paupières ». Dans ce poème Eluard prend conscience que Gala est partie et qu’elle n’est plus qu’un souvenir. Eluard remonte dans le temps en revoyant les images anciennes du bonheur mais il est désormais descendu dans les ténèbres et les souvenirs heureux sont abimés par la séparation. On sent ici toute la douleur du poète.
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