Paul Éluard (1895-1952), Capitale De La Douleur (1926) " La Courbe De Tes Yeux "
Documents Gratuits : Paul Éluard (1895-1952), Capitale De La Douleur (1926) " La Courbe De Tes Yeux ". Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar vitvit • 2 Juin 2013 • 1 238 Mots (5 Pages) • 1 900 Vues
Lecture analytique 5 - Paul Éluard (1895-1952), Capitale de la douleur (1926)
“La courbe de tes yeux”
Question : Comment le thème du regard permet-il à Éluard d’évoquer sa conception de l’amour ?
Présentation de l’auteur : Paul Éluard (1895-1952), pseudonyme d’Eugène Grindel, est un des auteurs
marquants du surréalisme. Comme André Breton, Louis Aragon et Robert Desnos, il est en révolte contre un
monde qui a conduit à l’horreur de la guerre de 1914 et en recherche d’un nouveau mode d’expression
poétique lié au rêve, à l’imaginaire et à l’inconscient et dont l’un des aspects sera l’écriture automatique. Sa
poésie est aussi celle du coeur : évoquant ses trois inspiratrices successives, Gala, Nusch et Dominique, il nous
livre la haute idée qu’il se fait de la femme et de l’amour.
Présentation du poème : En 1926, Paul Éluard publie Capitale de la douleur, recueil dont l’inspiratrice est
Gala. Il est composé de quatre parties inégales : « Répétitions », 35 poèmes composés entre 1914 et
1921 sous le signe du rêve, de l’automatisme et de la nouveauté ; « Mourir de na pas mourir », 22 poèmes
composés entre 1922 et 1923 à un moment de profonde détresse ; « Les Petits Justes », 11 poèmes courts
assimilables à des jeux poétiques et « Nouveaux poèmes », 45 poèmes qui évoquent l’aventure intérieure et
l’amour « fou », caractéristique des surréalistes. « La courbe de tes yeux… », l’avant-dernier poème du recueil,
composé de trois quintils, alexandrins, décasyllabes et octosyllabes chante les pouvoirs de l’amour.
Lecture
Reprise de la question et annonce du plan : Nous verrons comment à travers l’éloge de la femme aimée et
en particulier de son regard, Éluard évoque sa conception de l’amour.
I - L’éloge du regard
a) un regard synonyme de douceur
- plusieurs mots évoquent la ligne courbe, à commencer par le premier « La courbe de tes yeux », puis
« le tour », « Un rond de danse» v. 2, « Auréole » v.3, « berceau » v. 4.
- les images du cercle ainsi dessinées semblent captiver le poète, l’envoûter comme pourrait l’indiquer le
vers 1 « La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur » : on peut comprendre que le poète est comme
prisonnier de ce regard qui l’enferme. Mais, l’image n’est pas dépréciative, puisque chacune des
périphrases suivantes désignant le regard « Un rond de danse et de douceur », « Auréole du temps »,
« berceau nocturne et sûr » évoque une image apaisante que la musicalité des vers souligne. En effet, tant
au point de vue rythmique que sonore, les trois premiers vers sont très harmonieux : vers coupés à
l’hémistiche, assonances en « on », « en » , « ou »…
b) un regard vivant et fascinant
D’autre part, les vers du deuxième quintil, tous des décasyllabes à la coupe régulière à la quatrième
syllabe, suggèrent des images d’une nature proche et douce et évoquent, par des associations
audacieuses, des caractéristiques du regard de la femme aimée:
- mobiles et vivants « roseaux du vent » comme des roseaux agités par le vent, « ailes » qui peuvent être
en train de battre, « chasseurs des bruits » comme s’ils étaient sans cesse à l’affût de quelque chose...)
- scintillants (« mousses de rosée »...)
- irisés, aux reflets changeants (« sources des couleurs »...)
- transparents et profonds (« feuilles de jour », comme s’ils étaient faits d’une matière aussi transparente
et impalpable que le jour...)
b ) les yeux semblent dotés de valeurs symboliques :
- ils sont un refuge pour le poète , ils lui apportent la protection comme le suggèrent l’image du « berceau
nocturne et sûr » et celle des « ailes couvrant le monde »
- ils l’aident à vivre : c’est ce qu’affirment les vers 4 et 5 :
« Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu
C’est
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