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Analyse linéaire pamphile

Étude de cas : Analyse linéaire pamphile. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  18 Janvier 2023  •  Étude de cas  •  1 719 Mots (7 Pages)  •  2 804 Vues

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Séance 8 = Lecture linéaire texte Bac n°3 : Le portrait de Pamphile, 50, livre IX « Des Grands »

Avant la lecture du texte :

Livre 9 = « Des Grands » = observation des mœurs des nobles à la cour, les « grands » sont les plus proches du roi, les personnalités les plus en vue à la Cour (haute aristocratie, ministres, princes…) Le livre 9 s’inscrit donc dans la continuité du livre 8 « De la Cour » avec un accent mis sur le vice de la jalousie.

Le nom de « Pamphile » selon l’étymologie grecque signifie « l’ami de tous ».

Clé = texte qui a circulé au moment de la parution des Caractères, le modèle de Pamphile serait le Marquis de Dangeau, un proche conseiller du roi.

 Après la lecture du texte :

  1. Vous proposerez cinq adjectifs pour qualifier Pamphile.

Mondain, superficiel, vaniteux, prétentieux, hypocrite, opportuniste

  1. Quelle figure de style permet de passer de Pamphile à « un Pamphile » puis à « des Pamphiles » ?

Antonomase = figure consistant à transformer un nom propre en nom commun

  1. Quel est l’effet produit par cette figure de style qui structure la remarque 50 ?

L’antonomase crée un effet de généralisation, elle permet à LB de montrer qu’il existe plusieurs Pamphiles à la Cour.

  1. Vous découperez le texte en trois mouvements en précisant les effets de rupture.
  2. Vous relèverez les figures d’opposition employées dans le texte.

Dégager la pbmatique :

  • Qu’est-ce qui confère à ce portrait son dynamisme ?
  • Qu’est-ce qui fait de ce « caractère » une hypotypose ?
  • Par quels moyens LB donne-t-il une dimension universelle à ce portrait ?
  • Qu’est-ce qui fait de Pamphile un acteur de la « comédie sociale » ?

Découpage :

Lignes 1 à 5 = Portrait d’un vaniteux/ d’un prétentieux

Lignes 6 à 14 = Animation du portrait de l’archétype de l’homme de cour

Lignes 14 à 21 = Le spectacle vivant au service de la satire

Lecture linéaire n°3 « Pamphile ou le spectacle vivant de l’opportuniste universel »

Intro : « Tu es grand, tu es puissant, ce n’est pas assez » affirme La Bruyère, moraliste du XVIIème siècle, dans ce qui fut l’œuvre de sa vie : Les Caractères ou les mœurs de ce siècle, parus entre 1688 et 1696. Ainsi entend-il opposer l’homme de Cour qui n’a « pas d’âme » au mérite personnel.

Après avoir présenté le monde de la Cour dans le livre VIII, La Bruyère poursuit son observation des mœurs des nobles dans le livre IX intitulé « Des Grands ». Ce sont les courtisans les plus proches du Roi qui sont désignés ainsi. Dans ce livre, le moraliste insiste sur le vice de la jalousie et sur la rivalité entre les puissants. Le texte que nous avons sous les yeux est le portrait de Pamphile, fragment 50 de ce chapitre, qui se distingue par sa dimension visuelle. Qu’est-ce qui confère à ce portrait son dynamisme ? On peut scinder ce texte en trois mouvements :

 Le 1er mvt (lignes 1 à 5) érige le portrait d’un vaniteux, le 2ème mvt (lignes 6 à 14 jusque « fortune ») anime le portrait qui est fait de l’archétype du courtisan, et le 3ème mvt (lignes 14 à 21) correspond au spectacle vivant mis au service de la satire.

  1. Lignes 1 à 5 = Le portrait d’un vaniteux

Tout d’abord, il convient de préciser que Pamphile est un nom grec signifiant « l’ami de tous », mais c’est un nom qui est connoté négativement (désignant successivement sorcières et prostituées). On remarque d’emblée l’ironie de l’attribution de ce nom car Pamphile n’est pas guidé par l’amour des autres mais par l’amour de soi → amour-propre (défaut largement dénoncé par La Rochefoucauld dans ses Maximes).

Pamphile est présenté comme quelqu’un qui se donne beaucoup d’importance par « sa gravité et l’élévation de sa voix » (lignes 2). On remarque le ton moqueur du moraliste qui utilise l’épanorthose (= figure de correction) « n’entretient pas les gens », « il les reçoit, leur donne audience » (1,2) pour connoter le caractère autoritaire de Pamphile qui s’octroie des fonctions de dirigeant : « les congédie ». Le lexique de la parole est employé dans ce mouvement : « s’entretient », « sa voix », « a des termes…qu’il emploie » insistant sur sa volonté de s’imposer, de se faire voir mais aussi entendre.

Ce mouvement se caractérise par l’emploi de nombreuses figures d’opposition comme l’oxymore « une honnêteté impérieuse » (ligne 3), et les antithèses « civils et hautains » (3), « grandeur qui abaisse » (4), « amis » et « mépriser (4-5). Elles révèlent l’écart entre l’homme prétentieux qu’il est et le rôle du puissant qu’il joue. Cette imposture est mise en valeur par l’adjectif « fausse » qui qualifie la « grandeur ». Pamphile est donc un personnage sans réelle qualité (il n’est pas un honnête homme) qui se prend pour un « grand », cependant nul ne semble être dupe.

  1. Lignes 5 à 14 « …fortune » = Portrait en mouvement de l’archétype du courtisan

On constate alors une accélération du rythme qui lui confère un aspect dynamique. Il débute par la figure de l’antonomase par laquelle La Bruyère généralise le portrait du mondain. Pamphile devient une catégorie de courtisan d’où « un Pamphile ».

On revient alors sur son caractère « plein de lui-même » dénotant son amour-propre = amour de soi, ceci est mis en valeur par l’emploi des pronoms et des déterminants possessifs : « se », « sa » (X 3), « ses » et par le fait que le personnage soit présenté par des tournures négatives « ne se perd pas de vue », « ne sort pas de l’idée » qui traduisent le mensonge dans lequel il vit → vue = paraître + « l’idée » qu’il se fait n’est pas la vérité. S’ensuivent l’énumération de ses qualités « sa grandeur, ses alliances, sa charge, sa dignité » (ligne 7) et la métaphore du costume (ligne 8) « s’en enveloppe pour s’en faire valoir » → paraître, illusion, comédie. L’animation du portrait est renforcée par l’insertion d’un discours direct « il dit : Mon ordre, mon cordon bleu » (ligne 8), la dimension visuelle se poursuit avec « il l’étale » et la formule oxymorique « il le cache par ostentation » (8-9) → Pamphile montre à tous qu’il cache à tous quelque chose qu’il serait vulgaire de montrer à tous. A la ligne 9, on relève la reprise de l’antonomase « un Pamphile » et la succession de quatre propositions juxtaposées (9-10) mettant en avant la comédie sociale « veut être grand, il croit l’être, il ne l’est pas, il est d’après un grand » (répétition excessive du pronom « il » = insistance).

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