Analyse linéaire, Pamphile, Les Caractères - La Bruyère
Commentaire de texte : Analyse linéaire, Pamphile, Les Caractères - La Bruyère. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar inesarchd • 31 Octobre 2022 • Commentaire de texte • 1 447 Mots (6 Pages) • 853 Vues
Analyse linéaire 16 : Chapitre 4, P2, Bel Ami - Guy de Maupassant
Au XIXe siècle les auteurs n’ont de cesse de mettre en lumière tout ce que la société préfère
garder dans l’ombre. Les turpitudes de Georges Duroy, si elles montrent l’ascension sociale et malhonnête de ce petit personnage, ont aussi pour objectif de mettre sous le feu des
projecteurs une société gangrénée par la corruption, le vice, l’intérêt, les luttes pour le pouvoir et bien sûr l’argent qui place l’homme sur la scène d’un théâtre où se joue une pièce à jamais recommencée.
Ainsi dans cet excipit de Bel-Ami que Maupassant publia en 1885, nous assistons au triomphe du vice personnifié qui à peine sorti de l’église de la Madeleine lorgne déjà vers l’Assemblée nationale, la tête pleine de promesses d’un avenir avec sa maîtresse.
On se demandera alors comment ce final est-il une métaphore du décadentisme de la société ?
Mouvements :
l.1 à 4: Georges Duroy en état de grâce
l.5 à 13: Une scène provocante
l.14 à 21: Une ambition démesurée pour un personnage ridiculisée
l.21 à 26: Un final immoral et ironique
Le CC de temps qui ouvre le paragraphe met fin à l’office religieux qui est relégué au 2 plan et permet de mettre en avant ce qui est important, à savoir le portrait de Duroy en majesté : les verbes d’action « se redressa, passa » sont au passé simple et montrent la dynamique du personnage.
L’adverbe de temps « alors » lié au verbe “commencer” antéposé à son sujet mettent en place une mise en scène de l’événement qui se joue.
Le mot noyau « défilé » est soutenu par l’adjectif hyperbolique « interminable » et par le CDN « des assistants » au pluriel qui donnerait presque un aspect épique à ce qui se joue devant nous.
Le portrait qui suit de Duroy est à la fois un constat de sa réussite et aussi une critique ironique du personnage. On sent ici que Maupassant se moque aussi de son personnage « affolé de joie », « se croyait un roi qu’un peuple venait acclamer » transforment Duroy en une sorte de dieu-vivant, de grand monarque
Il est ridiculisé par l’exagération des mots « roi » et « peuple » .
Quatre verbes descriptifs à l’imparfait se succèdent en l’espace d’à peine deux lignes pour montrer la popularité du personnage.
Duroy est aussi montré telle une sorte de marionnette qui bouge et parle en même temps. La négation dans la phrase « balbutiait des mots qui ne signifiaient rien » montre aussi que personne n’en a rien à faire ni ceux qui l’écoutent, ni lui, on est dans un jeu de paraître.
Les 2e et 3e paragraphe forment une sorte de parenthèse provocante dans cette scène qui se déroule dans l’église de la Madeleine, marquée par l’adverbe “soudain”.
La charge violemment érotique qui se déroule entre Georges Duroy et Mme de Marelle alors même qu’il est au bras de sa femme peut se lire comme une critique de l’auteur à l’encontre des mariages arrangés mais aussi comme une provocation envers la société bourgeoise ridiculisée au sein même du lieu qui représente par essence la réussite sociale.
La longue phrase de 3 lignes propose une suite de péripéties liées au souvenir de Mme de Marelle sous forme de parallélisme de construction « le souvenir de tous les baisers » et « le souvenir de toutes les caresses », l’effet de répétition des deux relatives « qu’il lui avait donnés » et « qu’elle lui avait rendus » , le rythme quaternaire « de toutes leurs caresses, de ses gentillesses, du son de sa voix, du goût de ses lèvres » et bien sûr du vocabulaire érotique « baisers, caresses, goût de ses lèvres, désir, la reprendre ».
Le point de vue interne « pensait » nous plonge au cœur des sentiments de Duroy qui a déjà oublié sa femme dont il tient le bras au profit de Clotilde dont il fait l’éloge avec le mot scandaleux en un tel moment de « maîtresse ».
Le paragraphe suivant, tout aussi provocant, n’est qu’une métaphore à peine déguisée de l’acte sexuel déjà consommé depuis longtemps par les deux amants mais sur le point de reprendre. Le rapprochement physique « Elle s’approcha »,
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