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Analyse linéaire "Des Cannibales", Montaigne

Commentaire de texte : Analyse linéaire "Des Cannibales", Montaigne. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  20 Mai 2021  •  Commentaire de texte  •  1 120 Mots (5 Pages)  •  600 Vues

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Le XVè siècle est celui de la découverte de l’Amérique et des premières colonisations, qui suscitent la fascination de l’Europe et de ses penseurs humanistes. Dans son ouvrage Des Cannibales, Montaigne s’intéresse aux différences entre les coutumes des habitants du Nouveau Monde et celles qu’il connaît en en soulignant les contrastes et les interprétations. Ici, il redéfinit la notion de barbarie et celle de beauté et met en relief la vision contrastée qu’en ont les deux civilisations.

Le texte, extrait du chapitre 31, peut se décomposer en une première partie, du début de l’extrait («Or») à la ligne 135, où le philosophe envisage différemment des mœurs de son époque les définitions de «sauvagerie» et de vérité; et une seconde, de «Et si pourtant» à la fin, dans laquelle Montaigne commente les travaux de l’homme et les compare à la nature, différente et plus présente sur le nouveau continent.

Montaigne ne laisse pas de place au doute en annonçant simplement à la première ligne son opinion: « il n’y a rien de barbare et de sauvage à cette nation ». Il s’agit en effet là du fondement de son portrait visant à remettre en cause le jugement des européens, lecteurs attendus de ses Essais, sur les Amérindiens. Il indique juste après avec la subordonnée: « à ce qu’on m’en a rapporté » que ses réflexions se basent sur des témoignages et non pas quelque chose qu’il aurait vu de ses yeux, atténuant légèrement le ton sûr et autoritaire adopté jusque là. Il appose ensuite la condition de cette «non-barbarie»: « sinon que chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage »; car ce principe propre à Montaigne est la base de son raisonnement. La phrase suivante est lourde car elle mêle de nombreux termes du même champ lexical: « vérité; raison; idée; opinion; usance», traduisant d’une autre manière encore la confusion qui règne entre les modes de conduite et de vie des différentes populations. L’usage de l’adjectif « parfait » à trois reprises témoigne d’une certaine ironie, l’auteur se moquant ici de cette vision; les Européens considèrent leur manière de tout faire comme la meilleure et la plus « parfaite ». A la ligne 126, il nous délivre enfin une partie de sa définition de « sauvage » en utilisant une simple comparaison: « de même que nous appelons sauvages les fruits que nature, de soi et de son progrès ordinaire, a produits: là où, à la vérité, ce sont ceux que nous avons altérés par notre artifice, et détournés de l’ordre commun, que nous devrions appeler plutôt sauvages ». Celle ci permet au lecteur de comprendre simplement l’idée que veut transmettre Montaigne: selon lui les civilisations les plus avancées, telle que l’est l’Europe, sont les plus éloignées de leur état d’origine, et en ce sens, elles sont plus « sauvages » que les populations colonisées. Les appositions « comme de vrai » (l.123) et « à la vérité » (l.129) semblent avoir pour but de convaincre le lecteur, car elles apparaissent comme une intervention extérieure qui viendrait corroborer son propos. Dans la phrase suivante, ligne 132, il avance dans le sens de sa théorie en affirmant « En ceux-là sont vives et vigoureuses les vraies et plus utiles et naturelles vertus et propriétés » dans une proposition principale, affirmant même dans la grammaire l’importance de son message; le reste de

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