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Analyse : Le Rouge et le Noir, chapitre 41 Livre 2

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Par   •  12 Octobre 2021  •  Analyse sectorielle  •  803 Mots (4 Pages)  •  3 053 Vues

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Analyse linéaire français

Intro :

Le Rouge et le Noir, roman d’apprentissage publié par Stendhal en 1830, raconte l’ascension sociale de Julien Sorel, fils de charpentier qui arrive à s’élever au plus au rang de la société de l’époque : l’aristocratie. Cet extrait se situe au chapitre 41 dans la deuxième partie « Jugements », après que Julien a tiré sur son amante, Mme de Vernale, par vengeance. Ceci entraine le procès du jeune homme vers la fin du roman au cours duquel il cherchera à se faire condamné à mort par son discours dénonciateur.  On peut se demander alors : En quoi le discours de Julien Sorel constitue le sacrifice d’un héros ? Nous étudierons dans un premier temps le mépris de Julien pour ses interlocuteurs, avant d’exposer la préméditation de son crime et enfin la dénonciation par celui-ci des inégalités sociales.

Lecture du texte

  1. Le mépris de Julien pour ses interlocuteurs (l 1-4)

Premièrement, Julien commence son discours par une marque de respect « Monsieur les jurés ». Or, tout de suite après il va évoquer « l’horreur du mépris » qui le fait s’exprimer devant eux. Même si ce discours doit être un discours de défense, Julien fait preuve d’orgueil, même devant des jurés. Par ailleurs, l’allitération en r « L’horreur du mépris, que je croyais pouvoir braver au moment de la mort, me fait prendre la parole » montre par ailleurs l’aversion de Julien face à eux.  Ensuite, Julien répète « Messieurs », non pas pour montrer son respect mais pour se moquer des jurés. Julien va ainsi exprimer son mépris par l’ironie « honneur », « classe », termes qui représentent plus une accusation qu’un véritable éloge. Il se présente comme un « paysan » révolté par la pauvreté avec l’allitération en s « un paysan qui s’est révolté contre la bassesse de sa fortune. »

  1. Préméditation de son crime (l 5-9)

Il encoure la mort mais ne demande aucune grâce « je ne demande aucune grâce ». Il ne s’agit plus d’une plaidoirie mais d’une auto-condamnation à mort. Il fait preuve d’une grande contrôle de soi comme en témoigne le CCM « en affermissant sa voix ». « Je ne me fais point illusion, la mort m’attend : elle sera juste. » montre que le condamné accepte le sort qui lui ait réservé sans refus. Il dresse un portrait élogieux de Mme de Rénal pour rendre son crime encore moins acceptable « J’ai pu attenter aux jours de la femme la plus digne de tous les respects, de tous les hommages. » et la compare à une mère « Madame de Rénal avait été pour moi comme une mère. » Il utilise des adjectifs comme « prémédité » et « atroce » pour aggraver son cas. Ceci est également mis en évidence par le fait que prémédité soit en Italique. « Mon crime est atroce, et il fut prémédité ». Il appelle encore une fois à sa mort par l’allitération en m « J’ai donc mérité la mort, messieurs les jurés »

  1. Dénonciation des inégalités (l 10 à 19)

Après s’être lui-même dénoncé, le personnage va accuser la société de l’époque et se transformer lui-même en Juge : présent de l’indicatif « Je vois des hommes ». Il dénonce les juges bourgeois et le fait qu’il soit déjà condamné par son appartenance social « à ce que ma jeunesse peut mériter de pitié, voudront punir en moi et décourager à jamais cette classe de jeunes gens qui, nés dans une classe inférieure ». L’auteur emploie le champ lexical de la sociologie « classe », « ordre inférieure », « opprimé », « société ». Il poursuit son discours contre la société avec un présentatif « voilà mon crime » et un superlatif « sera puni d’autant plus de sévérité ». Ceci montre la pensée du héros qui considère le procès injuste comme il considère la société dans laquelle il vit injuste. Il oppose « bourgeois indigné » et « paysan enrichi » pour montrer que ce procès n’est que la continuité d’une oppression sociale. « Je ne vois point sur les bancs des jurés quelques paysans enrichi, mais uniquement des bourgeois indignés… »

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