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Alcools d'Apollinaire

Dissertation : Alcools d'Apollinaire. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  10 Janvier 2022  •  Dissertation  •  3 750 Mots (15 Pages)  •  801 Vues

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BAIET                                                                                                         1G6

Quentin

Dissertation de fin d'étude : Alcools, 1913 de Guillaume Apollinaire

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        Guillaume Apollinaire, est un poète et écrivain français née le 26 août 1880 à Rome dans le Royaume d'Italie, et est décédée le 9 novembre 1918 à Paris en France. Il est considéré comme étant l'un des poètes français les plus importants du XXème siècle. Il expérimenta un temps la pratique du calligramme, terme de son invention désignant des poèmes écrits en formes de dessins et non de forme classique en vers et strophes. Il fut également le chantre de nombreuses avant-gardes artistiques de son temps, notamment du cubisme. Il est également précurseur du surréalisme. Il publia en 1913 son recueil de poèmes baptisé Alcools, regroupant cinquante-et-un poèmes qu'il a lui même rédigé. Ce recueil, qu'Apollinaire mit quinze années à élaborer, annonce la quête de modernité, de jeu avec la tradition, de renouvellement formel de la poésie de l'auteur. Aujourd'hui, à partir du sujet : « en quoi le recueil d'Apollinaire oscille-t-il entre tradition et renouveau poétique ? », nous répondrons à la problématique suivante : comment Apollinaire respecte t'il les conventions poétiques mais tend à casser les vers pour ouvrir la voie de la modernité ? Afin d'y répondre, nous nous baserons sur le recueil Alcools. Nous montrerons en premier lieu comment le poète intègre la tradition poétique dans son œuvre, en second lieu, comment casse-t-il les vers et les codes poétiques, et en troisième lieu, comment imprègne-t-il la modernité poétique dans son recueil.

En premier lieu, Apollinaire inclut la tradition poétique dans le vaste océan de poèmes présents dans son œuvre où il récapitule sa vie amoureuse.

        Premièrement, il n'hésite pas à reprendre des thèmes poétiques traditionnels tels que le temps qui passe associé à l'amour fugace dans « Le Pont-Mirabeau » avec « L'amour s'en va comme eau courante/L'amour s'en va (vers 13-14) ainsi que « Passent les jours et passent les semaines » (vers 19). Aussi, Apollinaire montre une certaine rancœur envers celles qui l'ont laissé seul comme dans « La Chanson du Mal-Aimé » avec la comparaison entre un mauvais garçon et ses amours perdus comme le montre la citation suivante : « Un voyou qui ressemblait à/Mon amour vint à ma rencontre » (vers 2-3). On retrouve aussi les thèmes de la mythologie avec les « nixes nicettes » des sagas nordiques dans « Automne malade » ou les légendes allemandes dans « Nuit Rhénane » avec ces « sept femmes » mais aussi le voyage et le mouvement dans « Le voyageur ».

        Secondement, Apollinaire écrit ses poèmes sur un ton élégiaque et mélancolique. En effet, ce dernier met l'accent sur la douleur provoquée par ses multiples ruptures. Apollinaire s'illustre dans le recueil comme un poète blessé qui pleure un amour jamais réciproque, à sens unique, comme le montre la citation suivante tirée de « La Chanson du Mal-Aimé » : « Dans la cour je pleure à Paris »(vers 5). Le poète incarne la figure du mal-aimé, celui qui chante la mort de cet amour : « L'amour est mort j'en suis tremblant » (Vers 11). L'amour est décrit comme une source renouvelée de peines et d'angoisse, qui ne peut atteindre son apogée sans être accompagné de souffrances. Ici le poète reprend donc les idées du « spleen baudelairien ». Le poète se décrit également comme un vagabond dans le poème « Le Larron » avec ce « maraudeur étranger malheureux malhabile » (vers 1). Apollinaire construit alors son œuvre sur la déploration et le regret du passé : temps du bonheur vécu avec l'être aimé. A l'image des poésies de Paul Verlaine, Apollinaire compose des vers élégiaques qui confère à ses amours passés une image : celle d'un âge d'or merveilleux. Il représente des tableaux bucoliques où transparaît la tristesse. C'est le cas dans le poème « Mai » avec la citation suivante : « Or des vergers fleuris se figeaient en arrière...Les pétales flétris sont comme ses paupières » (Vers 5-8). Comme Verlaine, le malheureux Apollinaire ne semble plus connaître qu'une seule et unique saison, celle de « l'Automne malade », sa « saison mentale ». En effet, après l'été resplendissant qui est le temps passé avec son âme sœur, le poète contemple des paysages abandonnés qui viennent mimer sa douleur et sa peine. Il voit dans « Automne malade » les « fruits tombants sans qu'on les cueilles/Le vent et la forêt qui pleurent/Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille » (vers 15-17). Plus que jamais abandonné, comme le suggère le poème « L'ermite », Apollinaire est un homme désespérément seul.

        Troisièmement, le poète tient tout de même à respecter certaines règles classiques. En effet, grâce à un savant héritage poétique, Apollinaire à composé de nombreux poèmes obéissant à de strictes règles classiques. En effet, des formes fixes se succèdent tels que celles de la chanson dans « La Chanson du Mal-Aimé », la fable dans « Les sept épées », le dithyrambe dans « La larron » ou encore la complainte dans « A la Santé ». Par ailleurs, le poète revendique ouvertement dans « la Chanson du Mal-Aimé »  son attachement à la tradition poétique comme le prouve la citation suivante : « Moi qui sait des lais pour les reines/Les complaintes de mes années/Des hymnes d'esclaves aux murènes/La romance du mal aimé/Et des chansons pour les sirènes (vers 6-10). A l'exception du sonnet, totalement absent d'Alcools, on relève des poèmes en alexandrins comme « Zone », en octosyllabes comme « Annie » et certains qui mélangent des vers classiques comme « La Chanson du Mal-Aimé ». Aussi, Apollinaire compose également des poèmes disséminés dans tout le recueil qui mêlent sans distinctions vers classiques et vers libres. Ainsi est représenté le dialogue permanent entre passé et modernité. Apollinaire est un poète de l'errance sans attache et désormais sans compagne, privé de tout amour, découvrant que « La vie est aussi bien variable que l'Euripe » dans « Le Voyageur » (vers 2). Apollinaire cherche à fuir son triste quotidien afin de ne plus penser à ses amours passés révolus. C'est le sens premier de « Zone » qui est une invitation à la déambulation pour échapper au passé  comme le montre la citation suivante : « A la fin tu es las de ce monde ancien » (vers 1).

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