ARRIAS DE LA BRUYERE
Commentaire de texte : ARRIAS DE LA BRUYERE. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar angelilies • 13 Octobre 2019 • Commentaire de texte • 896 Mots (4 Pages) • 3 899 Vues
ARRIAS de LA BRUYERE
La Bruyère est un moraliste du classicisme propre au XVIIème siècle. Issu de la bourgeoisie aisée, avocat de formation, il observe, avec ironie et amertume pour dépeindre le portrait des gens qui l’entourent en leur donnant un caractère universel. Le texte qui nous intéresse est extrait du chapitre V « De la société et de la conversation » et s’intitule Arrias. Arrias est un affabulateur, perverti par l’orgueil et l’autosatisfaction. Il apparait comme une imposture de l’honnête homme que l’on rencontre à la cour. C’est pourquoi nous nous demanderons en quoi ce texte dénonce-t-il un mondain suffisant, contre-exemple de l’honnête homme. Ce texte est un portrait satirique qui, en présentant le défaut d’un personnage, permet de définir l’idéal de l’honnête homme. Dans une première partie, nous dresserons un portrait du personnage, et dans une seconde partie nous verrons quels procédés La Bruyère a mis en place pour ridiculiser son personnage.
Le portrait d’Arrias en plus d’être très négatif, se trouve être très long. Son caractère, son mépris des autres et ses talents de beau parleur sont clairement détaillés.
Pour commencer, Arrias est un pédant qui se croit plus intelligent que tous ceux qui l’écoutent les répétitions hyperboliques du pronom « tout » « tout vu, tout lu » l.1 le démontre bien ou l’hyperbole «homme universel » l.1, l’hyperbole est tellement grosse que l’on ne peut pas y croire, il ne peut pas incarner toute l’humanité. De plus il est obsédé par son image, ce qui traduit bien son obnubilation envers lui-même c’est pour cela que le champ lexical du paraître est très présent « veut le persuader ainsi », « donne pour tel », « paraître » l.1 et 2. Il est fier de lui et fier de se donner en spectacle on comprend donc son caractère narcissique « les trouves plaisantes », « en rit le premier » « le premier » pronom cardinal renforce son autosatisfaction. Son incapacité a se mesurer est très bien démontrer par l’hyperbole « jusqu’à éclater » l.7. Arrias est également égocentrique, l’abondance du pronom « je » l’explicite très clairement l.8 à11. Il s’oppose en tous points à l’idéal de l’honnête homme classique de naturel et de modestie.
Ensuite Arrias est un énorme menteur qui enchaine les mensonges tout au long de l’histoire « il aime mieux mentir », « comme si ». De plus ses « historiettes » l.6 avec le suffixe « ette » qui est un diminutif ce qui signifie que ses histoires sont fausses et ennuyantes. Il ne veut pas perdre la parole donc il décide de la monopoliser, l’accumulation l.5 nous le démontre très clairement. Mais en plus de donner de fausses informations, il n’accepte pas qu’on le contredise et perd son sang-froid « prend feu au contraire contre l’interrupteur » l.8, ce qui traduit son intolérance.
Pour Arrias, la parole n’est pas un moyen d’échanger mais plutôt une arme pour occuper la place et pour se faire valoir.
Mais, La Bruyère a mis en place des procédés pour ridiculiser son personnage. Dans un autre sens, les auditeurs d’Arrias représentent quant à eux l’honnête homme du classicisme que ce soit l’assemblée des hommes, ou le contradicteur très prudent.
Ceux qui écoutent Arrias font partie de l’aristocratie « grand d’une cour du Nord ». Mais eux contrairement à Arrias font preuve d’une extrême discrétion, nous n’avons aucun propos rapporté de cette aristocratie. C’est-à-dire que non seulement personne ne parle mais en plus, ils n’osent pas couper la parole à Arrias, ce qui signifie qu’il est très envahissant pour ceux qui sont dans les alentours. Pour couper la parole a Arrias, c’était très compliqué : il parlait tout le temps et sans interruption « se hasarde » l.7 avec l’emploi de se verbe, on comprend également que c’était risqué de lui couper la parole. Ces aristocrates correspondent parfaitement à la description de l’honnête homme : modeste respectueux et mesuré.
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