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Enjeux Mémoriels de la Guerre d’Algérie

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Par   •  24 Avril 2021  •  Commentaire d'oeuvre  •  945 Mots (4 Pages)  •  1 291 Vues

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Enjeux Mémoriels de la Guerre d’Algérie

        La Guerre d’Algérie fut un évènement majeur de l’Histoire Méditerranéenne dans la seconde partie du XXème siècle. Devant sa brutalité et ses enjeux colossaux à la fois pour l’Algérie et la France, de nombreux et profonds traumatismes apparurent. Fait notable et particulièrement important comme nous le verrons par la suite, cet évènement donna lieu à l’émergence de multiples mémoires. Comment la divergence des mémoires Algériennes et Françaises donne-elle place à des tensions ? Nous étudierons cette question en voyant d’abord en quoi les constructions des mémoires différèrent selon la décennie, puis comment se manifesta le décloisonnement de ces mémoires. Avant cela, il nous faut préciser quel cadre nous donnerons à notre étude des mémoires ; nous analyserons les souvenirs de ces conflits, et leur transmission aux générations suivantes.

        Premièrement, on peut témoigner d’une opposition entre les mémoires des deux pays acteurs dès la fin de la guerre. En effet, on assiste à une volonté d’oublier la guerre du côté français. Cet élément se manifeste notamment par les Accords d’Evian le 19 mars 1962, très peu mentionné par la presse francophone. En effet, ces accords stipulaient l’indépendance de l’Algérie et faisait perdre à la France sa souveraineté sur ce territoire. Une telle décision fut dure à accepter pour les officiers et membres du gouvernement tricolore, expliquant pourquoi les médias parlèrent peu des Accords. Ensuite, le Front de Libération National impose en Algérie une mémoire officielle des conflits. On peut parler de revanche sur la France, ou du moins on se contente de les haïr. De plus, le Front glorifie « un million de martyrs », empêchant l’oubli de la guerre d’indépendance.

        Ensuite vint l’époque où la remise en question du passé permettra une réévaluation des évènements. Des deux côtés du conflit, des mouvements mettent pression pour inclure la guerre dans les manuels scolaires. En effet, entre les années 1970 et 90, les français, portés par l’élan de mai 68, remettent en question le passé colonialiste du pays ; les dernières générations soutenant des idéologies telles que la liberté d’expression ou de souveraineté, celles-ci mettent pression sur les autorités françaises afin de reconnaître entres autres la guerre et la torture. Effectivement, des historiens tels que Pierre Vidal-Naquet évoquent les méthodes de guerres troublantes utilisées par l’armée française pendant les conflits. De l’autre côté de la méditerranée, les descendant des harkis revendiquent la reconnaissance des souffrances de leurs ancêtres.

        Finalement, depuis les années 1990, on assiste à un dernier choc des mémoires. Du côté Nord-Africain, la guerre civile de 1992 à 2002 ravive les tensions qui s’étaient lentement atténuées, faisant voler en éclats le mythe d’un peuple uni. En revanche, une partie des archives est ouverte dans l’hexagone. Réveillant le besoin de vérité historique, Maurice Papon, préfet impliqué dans la répression de manifestations organisées par le FLN et le PCF, est poursuivi en justice en 1997. De plus, l’expression « guerre d’Algérie » est officialisée en 1999, et les souffrances des pieds-noirs sont reconnues par une loi en 2005. Enfin, François Hollande reconnaît la responsabilité de l’Etat dans les souffrances des harkis et un dispositif de réparation est créé en 2019. À présent, nous sommes dans l’ère de décloisonnement des mémoires, voyons comment celle-ci se manifeste.

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