Les Fleurs du mal, Charles Baudelaire, 1861

Parcours : Alchimie poétique : la boue et l’or

Œuvre intégrale : Les Fleurs du mal, Charles Baudelaire, 1861

Lecture linéaire n°1 : « Correspondances », IV, Spleen et Idéal

La Nature est un temple où de vivants piliers

Laissent parfois sortir de confuses paroles ;

L'homme y passe à travers des forêts de symboles

Qui l'observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent

Dans une ténébreuse et profonde unité,

Vaste comme la nuit et comme la clarté,

Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,

Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,

- Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant l'expansion des choses infinies,

Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,

Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.

1) La personne qui parle, même si elle n’est pas explicitement citée, est le poète. Dans ce poème, ce dernier s’adresse au Lecteur. L’effet recherché sur le lecteur, est l’apprentissage, en effet, l’auteur s’inscrit ici comme intermédiaire (car détient la clé de compréhension de la nature) entre la Nature et l’Homme pour permettre à ce dernier de mieux comprendre la Nature (comparaison Nature et temple  nature = divin --> nature : mystérieuse). Le poète fait passer l’humain de la confusion à la clarté. Le texte s’inscrit donc dans le registre didactique.

2) Le thème principal est, l’Homme face à la Nature.

Le texte s’ouvre en premier lieu sur le thème de La Nature vivante, il se poursuit sur une Nature sombre et profonde et qui éveille nos sens, puis se clos sur une Nature qui nous transporte (avec tous ses parfums). On en dégage les 3 mouvements du poème :

- Vers 1 à 4 : dominance de la Nature sur l’Homme

- Vers 5 à 8 : confusion de l’Homme, il ne connaît pas la Nature

- Vers 9 à 14 : la Nature envoie des signaux

Le texte est une description de la Nature. Il s’agit d’une description topographique. En effet, l’auteur décrit la Nature comme un temple et il s’attarde aussi sur des éléments qui peuvent être perçus par nos 5 sens. C’est d’ailleurs lors de la description de ces perceptions qu’interviennent les synesthésies. On peut établir un lien entre ce poème et le poème « Élévation » de Baudelaire, effectivement, dans les deux textes, on retrouve une forme d’élévation, et une description de la nature. Dans le poème que nous étudions, tout comme dans son poème « Élévation », Baudelaire décrit une élévation vers une Nature, idéale, parfaite,

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