Exposition du discours « Le monde est gouverné par des reptiliens »

La biographie a pour objet l’histoire d’une vie particulière, elle  existe depuis l’antiquité et est souvent utilisé afin de laisser une empreinte de soi, une trace immortelle de son existence. 

Le personnage biographique y témoigne de sa vie, l’explique, lui donne un sens et au-delà de cela un intérêt. Il perçoit la biographie comme un moyen efficace d’effectuer un bilan de sa vie.

Or ce que dit Bourdieu dans » l’illusion biographique « c’est que la structure de la biographie la chronologie du récit, la mise en cohérence d'une chaîne de causalité qui permet de faire exister une intrigue la vie comme ayant un début, un milieu et une fin, avec des personnages, une intrigue et un dénouement, ne permet pas de construire un récit objectif et relève plus d’une construction romanisée  .

Il utilise le mot illusion, qui signifie fausse perception car  l’intention de structure du récit est souvent inapproprié et consiste à mettre en ordre des évènements et des situations, à les mettre en récit, et à décider qu’ils ont une unité.

Cette illusion nous permet de voir le récit biographique de l’ existence  comme un "cheminement", un "parcours", telle une droite qui va d'un point à l'autre, de la naissance à la mort.

Le récit obéit, selon lui, à une logique de construction rétrospective et prospective par laquelle le narrateur se fait « l’idéologue » de sa propre vie, lui retirant ainsi toute valeur factuelle et donc toute pertinence scientifique. Récusant la forme de complicité qui lie l’enquêteur et l’enquêté dans le même intérêt à accepter « le postulat du sens de l’histoire racontée », Bourdieu dénie à l’histoire de vie la capacité de faire comprendre les réseaux structurels et les relations de position objectives selon lesquels se construisent pour lui les trajectoires individuelles :

Bourdieu dit :

Comprendre une vie comme une série unique et en soi suffisante d’événements successifs sans autre lien que l’association à un « sujet » dont la constance n’est sans doute que celle d’un nom propre, est à peu près aussi absurde que d’essayer de rendre raison d’un trajet dans le métro sans prendre en compte la structure du réseau, c’est-à-dire la matrice des relations objectives entre les différentes stations (Bourdieu, 1986, p. 71).

Cette construction de « récit de vie » fonctionne d'abord comme une stratégie de présentation de soi, celle de l’enquêté (ici le sujet )qui se livre à un enquêteur(l’objet)  ,il  met en scène sa vie afin d'en produire la représentation la plus favorable. Ce « pacte de lecture » entre l’enquêteur et l’enquêté peut être désignée comme le travail subjectif qui s’opère et ne manque pas de se réaliser le plus souvent de manière inconsciente

Le  fait de raconter sa vie déforme la réalité puisque le récit d’une vie s’inspire toujours au moins du souci de donner un sens au récit ou encore une logique en racontant sa vie 

L'objet est simplement de dire que la réalité sociale est tout autre et que la conscience de l'individu face à ses actes, à ses choix, est beaucoup  plus circonscrite. on ne peut la rapporter à un "sens" a posteriori de son existence.

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