Sommes nous prisonnier du temps?
Cours : Sommes nous prisonnier du temps?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lulu231196 • 30 Septembre 2015 • Cours • 2 200 Mots (9 Pages) • 12 914 Vues
Dissertation de philosophie
„Sommes nous prisonnier du temps? “
Introduction :
Au premier abord cette formulation renvoie à un sentiment courant ou quotidien qui nous pousse le plus souvent à personnifier le temps : le temps nous échappe, nous n'avons pas de prise sur lui ou plutôt sur son écoulement, il semble ainsi mû par une force propre.
De ce fait le temps semble être de prime abord ce qui marque la finitude de notre existence car la mythologie grecque raconte par ailleurs que l’un des Titans nommé Chronos, autrement dit le Temps, dévora tous ses enfants. Cette légende dénonce le fait que le Temps est celui qui créer mais aussi celui qui détruit, c’est à dire qu’il est à la fois création et destruction. En effet, le temps, dit en grec « temnein » qui signifie « couper », fait référence à une durée durant laquelle se succèdent des événements de la naissance à la mort. Cela voudrait donc dire que chaque journée est l’occasion de faire une nouvelle expérience mais aussi une journée de moins à vivre.
Le temps peut également se définir par trois paramètres: le passé, le présent et le futur et puisque certains événements n'arrivent qu'une fois, ils se retrouvent prisonniers du passé et sont définitivement rayés de la liste des événements potentiellement réalisables dans le futur, en cela on souligne le caractère irréversible de celui-ci." On peut ajouter qu'indéniablement, le temps est caractérisé par son irréversibilité. L'existence de l'homme ne peut donc pas être hors du temps, elle suit simultanément le cours du temps : celui-ci ne peut pas se déplacer dans le passé ou dans le futur.
Ce serait donc de cette force, de cet être, que nous serions en quelque sorte les prisonniers. Mais être prisonnier du temps reviendrais à dire que nous sommes détenu et privé de notre liberté, donc soumis par une entité supérieure sur laquelle nous n’avons pas le pouvoir d’agir.
Cependant notre expérience quotidienne ne se limite pas à cette seule dimension : le temps n'est pas seulement cette réalité distante et objective, il est aussi vécu par nous de manière personnelle et donc subjective (nous ne vivons pas tous l'écoulement du temps de la même manière). En fonction de ce que nous vivons, le temps s'accélère ou s'allonge, pèse ou s'oublie
Á présent nous pouvons nous poser la question, si nous sommes obligatoirement victimes du temps ? Et si nous ne pourrions pas envisager, dans certaines circonstances, d'en devenir les maîtres (et non plus les prisonniers...). ? Mais en fin de compte la vie doit-elle être vécue comme une fatalité ?
Tout d’abord, nous verrons que nous sommes prisonniers du temps pour ensuite préciser que nous sommes libres dans le temps. Enfin, nous verrons que le temps nous permet de nous accomplir en fonction de nos projets.
Tout d’abord nous allons voir que nous sommes avant tout prisonniers du temps. Ce dernier est un passage obligatoire pour chaque être. Bien que nous vieillissons de jour en jour mais cela n’exclu en aucun cas le fait que nous faisons aussi de nombreuses expériences. Chaque homme, comprend ce que signifie le mot «le temps» mais, il est malgré tout bien difficile pour l’Homme de le définir. En effet, ce propos revient dans ce qu’a dit Saint
Augustin, dans les Confessions: «Si le temps est, c’est qu’il tend à n’être plus».
→ Par cette phrase il veut transmettre à l’Homme que du fait que le passé n’est plus et le futur n’est pas encore, cela voudrait dire qu’ils ne sont pas. De même pour le présent qui peut être ce qui est déjà ou ce qui n’est pas encore donc ce qui n’est pas. À travers ces constations , cela permet de conclure que le présent est insaisissable. Même si nous vivons dans le temps, nous ne pouvons pas le saisir ou le contrôler, nous sommes impuissants face à lui car jour après jour, il s’échappe. Nous sommes incapables de saisir le temps, Héraclite dit d’ailleurs : «On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve » car chaque seconde est différente de la précédente. En effet, le temps, qui est l’univers dans lequel s’inscrit l’existence humaine, est irréversible : il ne peut être parcouru que du passé à l’avenir. De plus, il est aussi irrévocable car on ne peut pas revivre le passé, on ne peut que s’en souvenir. La mort est inévitable pour chacun d’entre nous, cela est le principe de la condition humaine. Soumis au temps et voués à la mort, nous sommes conscients mais impuissants face à la mort. Au final, que nous apporte la conscience à part savoir que notre destin se tourne vers la mort ? A titre d’exemple, Samuel Beckett, dans son livre nommé En attendant Godo, dit : «Ce qui est terrible, c’est d’avoir pensé». En effet, nous serions plus heureux de ne pas savoir ce qui nous attend. D’un autre côté, cela nous procure de la noblesse car c’est ce qui nous distingue de l’univers. C’est pourquoi, même si nous sommes faibles face à ce dernier, nous devons mettre toute notre dignité dans la pensée comme le dit Pascal dans les Pensées : «Toute notre dignité consiste en la pensée». Donc, nous sommes perdants face à l’univers mais nous avons quelque chose que lui n’a pas. En outre, pour Pascal, l’homme n’a rien à attendre de la vie terrestre, il faut juste qu’il sauve son âme. Donc, la conscience permet de savoir que la mort existe : l’homme, conscient de la condition humaine, sait ainsi que la mort le rapprochera de Dieu. L’homme ne maîtrise pas le temps, il ne peut ni le ralentir ni l’accélérer.
Cependant, doit-il obligatoirement supporter le temps ? Y a-t-il une issue ? En effet, même si le temps enferme l’homme dans une durée limitée, celui-ci fait ce qu’il souhaite durant sa vie. On peut tout de même profiter de la vie, car chacun d’entre nous a déjà une chance : celle d’exister.
Dans un deuxième temps, nous sommes libres dans le temps. Chaque jour, nous faisons des projets, nous rencontrons de nouvelles personnes. On peut donc dire que le temps permet de créer car, même s’il nous est compté, cela ne nous empêche pas d’agir. Par ailleurs, la conscience permet de faire le lien entre le passé et le présent comme Bergson, dans l’Energie spirituelle, dit cela par : «Le présent, […], est un pont jeté entre le passé et l’avenir». En effet, la conscience du temps donne un sens à notre vie, aucun moment du passé de chaque homme ne lui est étranger, ce qui permet de ne pas faire les mêmes erreurs. La conscience suscite un projet, elle est donc prospective. A ce sujet, Bergson dit, dans l’Energie spirituelle : «Toute conscience est anticipation de l’avenir», c’est donc grâce à elle que l’on évolue. Il faut savoir prendre conscience de ce que l’on est, ne pas penser sans cesse à la mort car sinon on se retrouve dans un pessimiste total, où nous sommes incapable d’agir. Donc, la conscience est aussi là pour donner un sens à notre vie, chaque moment devient ainsi précieux à nos yeux.
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