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Les femmes et l'éducation

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Par   •  16 Octobre 2021  •  Commentaire de texte  •  3 974 Mots (16 Pages)  •  436 Vues

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Thème 5 – Identifier, protéger et valoriser le patrimoine

Thème 5 : Identifier, protéger et valoriser le patrimoine : enjeux géopolitiques

Axe 1 : Usages sociaux et politiques du patrimoine

  • Jalon 1 : Réaménager la mémoire : les usages de Versailles de l’Empire à nos jours
  • Jalon 2 : Un conflit de patrimoine : les frises du Parthénon depuis le XIXème siècle

Axe 2 : La préservation du patrimoine, entre tensions et concurrence

  • Jalon 1 : Paris, entre protection et nouvel urbanisme
  • Jalon 2 : Le patrimoine du Mali : un enjeu géopolitique entre destruction, protection et restauration
  • Jalon 3 : Venise, entre valorisation touristique et protection du patrimoine

OTC : La France et le patrimoine, des actions majeures de valorisation et de protection

  • Jalon 1 : Gestion du patrimoine français : évolutions d’une politique publique
  • Jalon 2 : Le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais : entre patrimonialisation et reconversion
  • Jalon 3 : le repas gastronomique français : facteur de rayonnement culturel et objet d’actions diplomatique

Axe 1 : Usages sociaux et politiques du patrimoine

Problématique : Pourquoi et comment la protection du patrimoine est devenue un enjeu mondial ?

Dynamitage des statues géantes de Bouddha de Bamiyan (Afghanistan) par les talibans en 2001, destruction des mausolées de Tombouctou (Mali) par les islamistes de Ansar Dine en 2012, incendie de la cathédrale de Notre-Dame de Paris et incendies dans la forêt amazonienne en 2019…: chacun de ces évènements a suscité une émotion mondiale, exprimée notamment sur les réseaux sociaux, mais aussi par des mobilisations politiques, citoyennes ou financières : à titre d’exemple, des particuliers et des fondations ont donné plus d’un milliard d’euros pour la reconstruction de Notre-Dame, que le président Macron s’est engagé à réaliser en cinq ans.

On estime en effet que ces monuments font partie du patrimoine de l’humanité, c’est-à-dire d’un ensemble de biens naturels ou culturels durables qui nous ont été transmis depuis des générations et auxquels on accorde une valeur forte, à tel point que des États ou des individus y engagent des budgets significatifs pour les protéger et les mettre en valeur. L’Organisation des Nations Unies pour la Science, l’Éducation et la Culture (UNESCO) a commencé à partir de 1972 à dresser une liste du patrimoine mondiale matériel, culturel et naturel, et finance des projets de protection du patrimoine à travers le monde.

Comment comprendre que l’on accorde une telle importance à la préservation du patrimoine à travers le monde ? Pour y répondre, il faut d’abord se demander dans quels objectifs chaque Nation a cherché à construire un patrimoine qui lui serait propre, ce que nous ferons dans une première partie. Dans une seconde partie, nous nous demanderons quels sont les enjeux liés à la reconnaissance et à la protection de sites ou de traditions comme patrimoine culturel mondial, d’une part dans le contexte de la colonisation entreprise par l’Europe au XIXème, d’autre part en réaction aux attaques par les idéologies totalitaires ou à l’uniformisation culturelle véhiculée par l’économie de marché aux XXème et XXIème siècles.

  1. Enjeux sociaux, politiques et économiques de la construction d’un patrimoine national

On pourrait définir le patrimoine d’une nation comme l’ensemble des biens matériels et immatériels durables dont il hérite, qui témoignent de son passé et auquel le peuple peut s’identifier, tant et si bien qu’il peut créer un lien culturel entre les membres de cette nation. Pour comprendre le sens de cette définition, il faut revenir sur l’histoire de la construction de ces biens patrimoniaux, notamment en France.

  1. Pyramides, temples antiques, cathédrales et palais : construction de symboles de pouvoir et d’identification

Les grandes civilisations humaines ont toute construit des temples religieux, des palais royaux ou des œuvres d’art monumentales, depuis la construction des pyramides d’Égypte ou du Yucatan (Mexique) jusqu’à celle du château de Versailles, en passant par la construction du Parthénon à Athènes, de la mosquée d’Al Aqsa à Jérusalem ou de la Basilique St Pierre à Rome. La construction de ces monuments a mobilisé quantité d’ouvriers, d’artisans et les meilleurs artistes sur des chantiers colossaux qui ont duré plusieurs décennies (deux siècles pour la cathédrale Notre-Dame de Paris). La construction de ces monuments permettait d’exprimer la grandeur et la longévité de la nation qu’ils dirigeaient, la puissance de leur pouvoir, ou encore de fédérer leur peuple autour d’une religion dont le culte devait avoir lieu dans ces édifices religieux monumentaux. Ainsi s’est construit dans toutes les civilisations un attachement à des lieux monumentaux qui symbolisaient l’attachement à une nation, à une religion ou à un pouvoir.

Toutefois, pendant une longue période historique, ces lieux symboliques ne seront conservés et « patrimonialisés » que tant qu’ils symbolisaient bien la puissance ou la religion du pouvoir en place.  D’ailleurs, suite à une conquête étrangère ou un changement dans la religion du pouvoir, il n’est pas rare qu’un monument soit abandonné, détruit ou requalifié :

  • Avec l’avènement du christianisme, le Colisée (le grand théâtre de Rome) va progressivement être abandonné, et ses pierres serviront à l’édification de palais ou d’églises. De même, avec l’avènement du christianisme et de l’islam, les temples grecs et romains associés aux cultes anciens sont abandonnés à la ruine en Grèce, au Moyen-Orient (Baalbek, Palmyre, Petra, etc.)
  • Suite à la conquête de Jérusalem par le califat arabo-musulman vers 637, le calife omeyyade Abd-al-Malik (qui règle de 685 à 705) fera construire la grande mosquée d’Al Aqsa sur les ruines du temps de Salomon pour mieux signifier le passage à l’islam comme religion d’État qui remplace le christianisme de Byzance et le judaïsme.
  • Après la conquête de Constantinople par l’Empire Ottoman en 1453, la basilique chrétienne de Sainte Sophie est transformée en mosquée Aya Sofia, tandis que la grande majorité d'édifices chrétiens sont soumis aux pillages intensifs des troupes du sultan. (En 1934, Atatürk désaffecte le lieu du culte pour « l'offrir à l'humanité » : Sainte-Sophie devient un musée. En juillet 2020, le président Erdogan redonne à Ayasofia son statut de mosquée et une prière y est célébrée.)
  • Suite à la reconquête de Cordoue par l’Espagne catholique sur califat omeyyade d’Al-Andalus, la grande mosquée de Cordoue est convertie en cathédrale.
  • Lors des guerres de religion du XVIème siècle, des protestants iconoclastes détruiront des statues représentant Jésus, de Marie ou de Dieu, au nom de l’idée que l’adoration des icônes relevait du paganisme. La violence des iconoclastes alla parfois jusqu'à détruire des églises entières. En 1562, des monuments prestigieux comme la basilique Saint-Martin de Tours ou la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans furent sérieusement endommagés ou détruits. L'abbaye de Jumièges, la cathédrale Saint-Pierre d'Angoulême, la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay furent pillées et mises à sac.

  1. Après la Révolution française, les enjeux de la construction d’un patrimoine en France

En France, c’est lors de la Révolution française qu’apparaît l’idée qu’il faut conserver les monuments hérités du passé même s’ils ne symbolisent plus ni le pouvoir ni la religion de l’État en place. Lors de la Révolution, certains révolutionnaires détruisent, pillent et saccagent certains édifices religieux[1] ou royaux. L’abbaye de Cluny, qui hébergeait l’ordre religieux le plus important de France à cette époque, est détruite à 85 %. Mais certaines personnes veulent empêcher ces dégradations contre les édifices religieux[2]. L’Abbé Grégoire invente le terme de "vandalisme" pour dénoncer les actes de destructions commis par les révolutionnaires. Il ne peut pas condamner ces actes pour leur caractère blasphématoire, puisque la qualification de délit de blasphème est abolie avec la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 instituant la liberté de conscience. Mais malgré le fait que les symboles du christianisme ne sont plus sacrés aux yeux de l’État, qui n’est plus gouverné au nom de la religion, la dénonciation du vandalisme par l’Abbé Grégoire constitue une reconnaissance du caractère précieux de ces monuments en tant que témoins de l’histoire de la nation. Le député François Puthod de Maison-Rouge présente ainsi une pétition devant l’Assemblée pour demander une sorte d’inventaire documenté des « Monuments précieux de notre histoire ». Pour la première fois, l’expression « patrimoine national » est utilisée.

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