Éeflexion philosophique autour de la parole

Hugo CORDIER                                                                                1G8        

QUESTION DE RÉFLEXION PHILOSOPHIQUE

La parole est le propre de l’homme et l’usage que fait un individu de la langue, cette dernière étant un système de signes variants selon la langue utilisée et nécessitant un apprentissage, il est donc tout naturel que les pouvoirs de la parole aient une valeur performative. La parole est un vecteur du langage permettant de communiquer, d’échanger des idées et d’exprimer des sentiments, un moyen d’expression qui donne vie aux pensées d’un être humain, ce qui suppose une socialisation. Elle peut être exprimée à l’oral ou à l’écrit sous la forme d’une argumentation directe ou indirecte, on la catégorise sous la forme d’art de la parole, d’éloquence ou encore de rhétorique. Elle est le fondement même de notre civilisation et de la politique. Tout en prenant appui sur les écrits d’Isocrate, ce dernier ayant l’habitude d’enseigner l’art de bien parler sous le spectre de l’art de bien penser, nous nous demanderons en quoi la parole peut-elle être considérée comme la caractéristique essentielle de l’homme ?                                                                                                                                  Pour répondre à cette problématique, nous allons exposer deux grands axes : en premier lieu comment la parole permet de différencier l’homme de l’animal et dans un second temps, nous allons démontrer la capacité qu’à la parole à faire développer les hommes intellectuellement et socialement.

Tout d’abord la parole est une forme de rétention, d’entrave par rapport à la violence. La sélection naturelle et la loi du plus fort n’a pas sa place dans une société où la parole est le fort de l’être humain car la parole se présente comme un « espace de transposition du réel ». L’homme a toujours été confronté à la violence et malgré des différences notables selon les sociétés auxquelles elle appartient ou selon l’époque, le phénomène est suffisamment récurrent pour constituer une des préoccupations centrales de l’humanité. La violence n’est pas seulement présente lorsque la guerre surgit sans qu’aucun humain ne puisse y échapper, mais aussi au quotidien, dans de multiples situations. Et cette violence concerne tout le monde, elle est présente dans chacun de nous, sans que nous sachions toujours l’identifier malgré l’influence qu’elle exerce sur nos comportements envers autrui. La parole entretient un fort rapport ambigu à la violence, elle est porteuse d’un potentiel dévastateur, qui peut détruire des personnes ou gâcher leur vie au quotidien, et en même temps elle se présente comme un espace de transposition, de réduction possible de la violence, sous quelque forme qu’elle se présente, laissant place à l’idéal d’une parole pacifiée et pacificatrice. La parole contient donc la possibilité de la violence mais elle est aussi le moyen, si on le souhaite, de s’en extraire et de former une parole plus juste, définie comme alternative radicale à la violence que ce soit personnel ou envers autrui.

Ensuite, contrairement à l’animal qui ne possède que la voix pour exprimer uniquement des émotions en lien avec des notions concrètes, l’homme lui possède la parole comme vecteur d’émotions, de sentiments et de pensées, servant à concevoir des notions abstraites. Ces émotions liées aux sentiments de l’humain peuvent être synthétisées ou résumer au travers de la rhétorique, cette dernière étant l’art de bien parler, c’est un art de la parole et une science se rapportant à l’effet du discours sur les esprits, c’est un appui pour l’argumentation. On peut pousser plus loin cette analyse en parlant de la pratique même de la parole car pour être entendue et efficace, la parole doit nécessairement être prononcée ou rédigée par des individus qui la pratiquent, formés à l’art oratoire et donnant la plus concrète forme de leur pensée. Quel que soit le but recherché, cette pratique fait l’objet d’une éducation particulière et d’une méthode pour former des professionnels de la parole, spécialistes de rhétorique ou prédicateurs. 

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