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Analyse situation interpellante

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Par   •  2 Décembre 2024  •  Étude de cas  •  1 169 Mots (5 Pages)  •  11 Vues

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Analyse situation interpellante

Maison d’arrêt service USMP

Lieu : Maison d’arrêt USMP (Unité Sanitaire en Milieu Pénitentiaire)

Présentation de la situation/ activité réalisée :

La situation se passe un matin, ça fait 3 jours que je suis arrivée sur ce lieu de stage.

Il doit être réalisé un bilan sanguin à un détenu qui se trouve au QD (Quartier disciplinaire).

Avant son incarcération, il a reçu un coup de hache au bras gauche lors d’une bagarre, il y a

une plaie d’environ 1cm, le détenu se plaint depuis plusieurs jours de douleur au niveau du

bras, plus précisément à l’articulation olécranienne. Effectivement, le bras est œdématié et

la mobilisation est douloureuse et ça perturbe son sommeil. La veille, une échographie avait

révélé une arthrite septique Le médecin nous demande donc de réaliser un bilan, dans lequel

il demande une CRP, un BEC, une coagulation et des RAI (dans le cas où une intervention

devrait avoir lieu), il souhaite le faire transférer à l’UHSI (Unité Hospitalière Sécurisée

Interrégionale) afin de le faire hospitaliser dans le but de réaliser une ponction et une

antibiothérapie par voie intraveineuse. L’infirmière me propose alors de réaliser le bilan.

Le détenu doit être accompagné par 3 agents du service pénitentiaire. Nous nous

retrouvons alors dans l’infirmerie avec, le détenu, 3 agents, 2 infirmières et moi-même, ce

qui représente beaucoup de monde dans un endroit restreint. Le détenu s’installe sur la table

de consultation, j’ai préparé mon matériel avant son arrivée, je n’ai donc plus que son identité

à vérifier et à réaliser le prélèvement veineux. Lors de ma préparation auprès du détenu,

plusieurs allés et retours des agents ont lieu, c’est un peu perturbant et je ne me sens pas très

à l’aise, j’ai le sentiment de devoir aller vite. Après avoir réalisé l’identitovigilance, je mets

le garrot, puis je commence mon prélèvement, mais arrivée au second tube, la pression

veineuse a disparu, je ne peux pas remplir le tube. J’essaie en bougeant l’aiguille de relancer

le flux, mais l’infirmière voit que c’est douloureux pour le détenu. L’infirmière me dit alors

d’arrêter, elle va prendre le relai pour la seconde tentative. Entre temps, j’entends un agent

dire « ce n’est pas terminé, il faut le repiquer », je ne sais pas comment interpréter ces dires,

je me sens totalement déstabilisée. Il faut de nouveau prélever le détenu, l’infirmière réalise

donc le second prélèvement.

Remarques, questionnement :

2

La particularité de la situation m’a complètement déstabilisée, en discutant par la

suite avec l’infirmière, elle a pu me dire qu’elle a pris le relai, non pas, parce que je n’avais

pas réussi, mais parce qu’elle avait senti que la situation m’avait mise mal à l’aise. Puis nous

débriefons sur le déroulé du soin, elle me dit qu’après avoir mis mon garrot, j’ai oublié de

vérifier la veine, effectivement elle était très visible, mais dans la précipitation, j’ai introduit

mon aiguille sans m’assurer de bien ressentir la veine, et de ce fait, mon aiguille est un peu

basse et je n’ai pas maintenu la veine afin d’éviter qu’elle ne roule lors de l’introduction de

l’aiguille. Lorsque j’ai piqué la 1ère fois, effectivement j’ai dû bouger un peu l’aiguille de

façon à obtenir un écoulement de sang dans le tube. Je sentais également les regards sur moi,

et voyais les allées et venues des agents. Puis j’étais tellement centré sur l’acte à réaliser, car

je sentais qu’il fallait faire vite, que j’ai négligé l’aspect relationnel lors du soin. Par la suite,

sachant que le détenu venait du QD, je me suis demandée s’il était dangereux, car en effet,

je n’avais pas encore eu d’information à ce stade du stage et je n’avais pas pensé à poser la

question en amont de l’examen. De ce fait, plusieurs questions m’interpellent ?

- Est-ce que la dangerosité potentielle du détenu et l’ambiance carcérale ont-elles pu

altérer mon objectivité dans le soin ?

-

...

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