Dans quel but la Maçonnerie demande au Maître Secret de promouvoir la Justice ?
Dissertation : Dans quel but la Maçonnerie demande au Maître Secret de promouvoir la Justice ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar SaxyDrums • 19 Juin 2023 • Dissertation • 2 508 Mots (11 Pages) • 914 Vues
DANS QUEL BUT LA MAÇONNERIE DEMANDE AU MAÎTRE SECRET DE PROMOUVOIR LA JUTICE ?
Trois fois Puissant Maître et vous tous mes Frères en vos Grades et Qualités, il est des questions qui ne sauraient rester sans réponse, et le sujet de ma planche est libellé sous forme interrogative. De surcroit, derrière cette interrogation, se révèle une affirmation en un devoir que le Maître Secret se doit de remplir en promouvant la Justice.
À double titre, me voilà bien en peine pour entamer ma réflexion, puisque tout nouveau Maître Secret, je réalise qu’un devoir particulier m’est assigné : celui de promouvoir la Justice d’une part, et d’autre part, d’en identifier le but.
La référence au 4° voyage de la Cérémonie de Réception m’apparait alors comme évidence, puisqu’il nous a été dit : « Ce que la Maçonnerie te demande, c’est de Promouvoir la Justice ».
Une autre évidence vient se plaquer immédiatement : c’est celle de déterminer à quelle Justice est-il fait référence. Je note que le terme « Justice » de mon sujet de Planche porte un « J » majuscule.
Partant du principe qu’en Franc-Maçonnerie le hasard a été sacrifié sur l’autel du symbolisme, j’acquiers rapidement la conviction que cette Majuscule revêt une importance toute particulière que je vais m’attacher à cerner.
Il s’agira donc pour moi dans un premier temps, de mettre en lumière le sens de ce mot « Justice » et dans un second temps, d’en éclairer le but qui par voie de conséquence, est un des devoirs qui m’est assigné en ma qualité de Maître Secret.
I - Le sens du mot Justice :
La justice telle que nous l’entendons dans son acception Profane est définie par « un principe philosophique, juridique et moral fondamental, suivant lequel, les actions humaines doivent être approuvées, ou rejetées, en fonction de leur mérite, au regard de la morale, du droit, de la vertu ou de tout autre norme de jugement des comportements. ».
Ce principe de justice découle donc de normes, de lois, édictées et retenues par l’Homme pour l’Homme. C’est ce que l’on nomme le Droit Positif.
En raisonnant a contrario, nous pourrions dire que ce qui n’est pas injuste est donc juste, injuste sous-entendu contraire à la Loi avec un grand « L ».
De tous temps, et en tous lieux sur la planète, les Hommes pour organiser la cité ont eu recours à des règles, des lois, régissant la vie publique et octroyant aux mêmes hommes des droits et devoirs qu’il leur appartiendra de respecter sous peine d’être sanctionnés.
Ces règles de droit portent des noms différents et puisent leurs fondements à plusieurs sources, mais ont une vocation commune : celle d’assurer l’ordre ou à défaut d’éviter le désordre.
C’est ainsi que s’est succédé une myriade de règles et de Lois qui, dès lors que l’Homme s’y conformait, étaient dites justes.
Arrêtons-nous un instant sur cette notion de ce qui est, ou celui qui est, Juste.
Se conformer à la Loi du moment équivaut donc à agir en étant juste.
Pour autant, nous le savons la Justice des hommes n’a de cesse d’évoluer dans le temps, cependant que l’Homme, lui-même, évolue.
Dans ses Pensées, au XVII° siècle, PASCAL traite la question de la justice.
Son étude scindera la justice envisagée d’une part, dans la perspective de l’homme sans Dieu, et d’autre part, du point de vue de l’homme avec Dieu.
Ainsi va le sens des courants de pensée, ainsi va l’histoire, ainsi vont les moeurs.
Dès notre Initiation, il nous est enseigné qu’un Franc-Maçon est un homme libre et de bonne moeurs. N’est-il pas fondamental de se demander de quelles moeurs parlons-nous ?
Si nous nous situons aux débuts de la codification de la Franc-Maçonnerie, au travers des Constitutions d’Anderson de 1721qui nous sont chères, nous pouvons au hasard, souligner le fait qu’à cette époque par exemple l’institution de l’esclavage qui était un usage universellement pratiqué depuis les temps les plus anciens, non seulement ne contrevenait pas aux moeurs, mais qui plus est, répondait à des règles…. des règles de droit.
Sous le prisme de cet exemple, nous comprenons bien que ce que nos moeurs actuelles réprouvent, était pourtant jadis bien pensé, dit, vécu comme Juste, au yeux des Hommes d’alors.
Ce qui est Juste un jour peut ne plus l’être le lendemain, à la condition qu’un nouvelle Loi se substitue à la précédente ou vienne la modifier.
Et aussi insensé que cela puisse paraître parfois, si les moeurs du moment font consensus, alors pour l’Homme qui la suit, tout comme pour celui qui ose la transgresser, l’existence et la reconnaissance de cette Loi, est bien la démonstration de la réalité, de l’acceptation de la Règle du moment.
Dans le courant de pensée humaniste du XVI° siècle, et dans un élan de scepticisme, MONTAIGNE dénie à l’homme, toute capacité d’atteindre la Justice. En découle la multiplicité des lois établies dans le monde qui servent, pour ainsi dire, d’ersatz à la Justice Essentielle.
Ces Règles inventées par la raison humaine, formées d’un arsenal de Lois contraignantes, de Lois châtiant, jaillissent de ce que les moeurs et les comportements de l’Homme, ne peuvent prévenir naturellement.
Pour Albert Camus, « les hommes respectent les lois, non par conviction et adhésion, mais par crainte des sanctions ».
Dès lors nous pourrions proclamer qu’est Juste, celui qui agit selon la Justice !
Mais serions-nous dans la Vérité en affirmant cela ?
La Justice est l’une des 4 vertus cardinales aux côtés de la Prudence, de la Force, et de la Tempérance. Elle est inhérente à l’ordre et à l’administration d’une société, comme au règlement de la condition humaine.
Aspirée dans la folle course du temps, et l’histoire s’ajoutant à l’histoire, les Lois nouvelles tendent à faire disparaître, ou pour le moins rendre obsolètes et oublier, les plus anciennes.
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