« La famille à l’heure de l’individualisme »
Fiche de lecture : « La famille à l’heure de l’individualisme ». Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar kiaralourson • 18 Décembre 2021 • Fiche de lecture • 756 Mots (4 Pages) • 843 Vues
Fiche de lecture sociologie.
Texte support : « La famille à l’heure de l’individualisme », Jean- Hugues Déchaux
Professeur de sociologie à l’Université Lumière-Lyon II et auteur notamment de « Sociologie de la famille », Jean-Hugues Déchaux se penche dans un de ses nombreux travaux sur un certain « modèle familial » expliqué et étudié dans « La famille à l’heure de l’individualisme » publié en 2011. Il évoque explicitement sa thèse de l’impact de l’individualisme sur ce modèle familial en se questionnant sur la redéfinition des relations familiales, également sur la manière que chacun a de conserver son intimité, ainsi que sur l’aspect « moins social » de la famille.
Il oppose ainsi deux dimensions, deux versions pour reprendre les mots de l’auteur, la vision libérale et conservative les deux se basant sur l’individu. Les libéraux célèbrent une plus grande liberté voire démocratie dans la sphère familiale alors qu’au contraire, la disparition de certaines traditions, des rôles, des valeurs morales qui assuraient une place et une fonction sociale essentielle de la famille déplaît fortement aux conservateurs.
Mais Déchaux évoque également le fait que la famille soit devenue « incertaine », autrement dit et c’est là que débute son questionnement, la famille demeure-t-elle une institution essentielle dans la société ?
Il évoque ainsi la quête de soi qui pousserait les individus à se questionner sur le paysage normatif qui entoure la vie familiale et donc à remettre en cause des normes qui autrefois construisaient cette sphère familiale. En conséquence, on observe l’essor de ce qu’on appelle la « marchandisation de l’individu » qui tend à normaliser les aspirations de chacun par le biais de l’industrie culturelle et son marketing visant notamment les plus jeunes en les incitant à devenir autonomes plus vite par exemple, ou par la marchandisation du mariage et ou divorce qui tabou auparavant, deviennent alors des termes « décomplexés » et « sans tragiques ».
Tout ou presque peut devenir affaire de contrats, ce qui mène comme l’auteur l’évoque à « moins de tragique » et donc à une redéfinition des relations familiales. Cette régulation sociale de la famille prouve en partie que le marché encourage une vision revue et corrigée et place le droit au cœur de l’intimité familiale.
Dans son texte on retrouve également le principe de la rhétorique du bonheur, les individus cherchent à tout pris à être uniques et autonomes mais subissent en réalité une forte pression. En effet, la normalisation de la vie familiale reste fortement présente malgré le bon vouloir de chacun de s’en échapper. Elle est « douce et anonyme » puisqu’elle se présente sous la forme de conseils généraux et implicites ayant pour objectifs de façonner les aspirations des individus. Le contrôle de ces aspirations se veut bienveillant mais est en fait très visé.
Cette psychologisation de la norme va donc de pair avec l’individualisme comme « esprit social », une norme qui se veut dépolitisée reposant sur une conception désocialisé du sujet. La rhétorique du bonheur est certes attirante mais la charge normative demeure plus forte.
L’individualisme alimente, comme évoque l’auteur, l’interventionnisme de l’état puisque dans certains cas où les membres d’une famille auraient un « trop-plein normatif », c’est à dire qu’elle n’arrive pas à assimiler toutes les normes, on fait appel à des professionnels notamment avec l’aide à la parenté ou par la prise en charge des enfants catégorisés comme difficiles.
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