Conciliation emploi-famille

Conciliation emploi-famille

La conciliation travail-famille est un sujet d’actualité dans notre société. À l’approche de la période électorale au Québec c’est un sujet assez chaud pour lequel plusieurs groupes de pression et mouvements sociaux réclament des règles et des programmes pour aider les parents et par le fait même les familles. Le temps manque et le stress apporte son lot de problèmes. Plusieurs mesures ont été mises en place par exemple : les congés parentaux, les garderies à contribution réduite, les diverses allocations, etc. Mais il semblerait que cela ne soit pas suffisant. En 2018, avec un contexte du milieu du travail très exigeant et une société dans laquelle tout va vite nous n’avons pas encore réussi à atteindre un équilibre entre l’emploi et la famille, et ce malgré une prise de conscience collective et une volonté grandissante de la part des différents intervenants.

Tout d’abord, retournons dans le temps afin de bien comprendre le rôle des femmes et de la famille et pourquoi certaines tâches sont encore aujourd’hui, attribuées aux femmes naturellement.

Le travail des femmes a été longtemps associé aux tâches domestiques et au soin des enfants. Avec les conflits mondiaux et le manque de main-d’œuvre le travail des femmes devient une ressource importante pour notre société.  « En effet le premier conflit mondial ne va pas changer de façon radicale le rôle des femmes dans la main-d’œuvre, mais marque une accentuation de la tendance ». En effet, ce sont surtout les jeunes femmes célibataires qui travaillent à l’extérieur. Ce salaire supplémentaire, souvent nécessaire, contribue de façon significative au revenu familial.

La crise de 1929 vient également  marquer la vie des femmes au  niveau du travail.  Elles doivent dans bien des cas compenser le manque à gagner du salaire de l’homme.

«  La Deuxième Guerre mondiale vient bouleverser le jeu fragile d’équilibre entre les forces du passé et les forces du changement ». Elles doivent quitter le foyer familial et leur rôle de mère et aller travailler dans des usines de fabrication de produits requis pour la guerre. À la fin de la Deuxième Guerre, on leur demande de retourner à la maison.  Ce retour ne sera cependant que temporaire, car l’ordre des choses et le contexte économique requièrent une participation importante des femmes au travail salarié. On entre dans une impasse, car les femmes sont nécessaires pour assurer l’équilibre au sein du ménage et pour enfanter, mais leur présence est également requise dans la sphère économique. Plusieurs organisations féministes ont lutté afin que le statut des femmes ne soit plus uniquement limité au carcan du foyer familial. Le militantisme des féministes et les pratiques quotidiennes de milliers de femmes font qu’en 1940 une bonne partie des injustices officielles ont disparu » Les femmes ont obtenu le droit de vote et elles ont même accès à l’éducation et à quelques professions.

Cependant pour les femmes les changements sociaux significatifs ont lieu principalement dans les années 1940 à 1970. L’acceptation sociale des femmes sur le marché du travail, celles-ci  ont d’une certaine façon, le droit de choisir. On voit l’apparition des allocations familiales, la diminution de la natalité et le contrôle des naissances, les programmes sociaux et les garderies.

Être une vraie femme c’est être une bonne mère, une bonne épouse et une bonne travailleuse compétente. C’est d’ailleurs dans cette quête d’égalité que beaucoup de femmes se retrouveront coincées plus que jamais et se retrouverons dans une position de double tâche. L’homme, le père de famille étant historiquement plus dédiés au travail à l’extérieur et au fait de pourvoir à sa famille.

Cette histoire et ses responsabilités attribuées par le passé demeurent encore aujourd’hui, bien ancrées dans les tâches des femmes et dans la réalité du monde du travail d’aujourd’hui.  C’est dans ce contexte que nous aborderons la notion maintenant interdépendante des femmes, des familles et de l’emploi qui se trouve relativement lourde à concilier dans notre société nord-américaine aujourd’hui au 21e siècle.

Nous verrons donc la situation souvent complexe des familles par rapport au milieu du travail et aux diverses conditions qui y sont offertes. Les horaires sont parfois difficiles à ajuster avec les horaires des garderies ou au service de garde. Nous analyserons les facteurs qui ont une incidence sur les familles qu’elles soient traditionnelles, monoparentales ou recomposées et comment,  même avec toutes les mesures mises en place la conciliation travail-famille demeure un défi de taille.

Sociétés de consommation exige, les gens doivent travailler.  Les commerces de détail sont maintenant ouverts 7 jours semaine et les entreprises de produits et de services sont de plus en plus exigeantes au niveau des heures de travail et de la flexibilité de leurs employés.  La mondialisation a créé un système qui a comme point central, la compétitivité et la performance.  

Le manque de temps s’intensifie et la difficulté à concilier les exigences du travail et le temps pour la famille est omniprésente dans les foyers.  Les parents travaillent en moyenne 40 heures par semaine. À ceci s’additionnent le transport, les allers et retours à la garderie ou au service de garde ou encore le temps de déplacement pour le travail. Plusieurs services de garde offrent des services en dehors des heures dites normales pour les travailleurs qui ont des horaires moins standards, mais ce type de service n’est pas disponible dans toutes les municipalités ni toutes les régions.

Nous tentons par tous les moyens de trouver un équilibre entre le travail et la famille, deux sphères nécessaires à un bon équilibre.  « Malgré le fait que les hommes participent de plus en plus aux tâches domestiques et souvent en ce qui à trait aux loisirs des enfants »  il existe encore une certaine division sexuelle du travail. Les femmes se retrouvent bien souvent dans une position où elles travaillent à l’extérieur à temps plein et effectuent également à la maison le plus grand pourcentage de tâches et remplissent le plus d’obligations quant aux soins des enfants. Il faut cependant noter que les hommes, les pères participent en général beaucoup plus qu’il y a 40 ans aux diverses tâches ménagères.  Sans compter le fait qu’il y a beaucoup d’adultes ayant un ou des enfants et vivant seuls. La garde partagée entre un père et une mère fait également en sorte d’équilibrer un peu plus les tâches.

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