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Le trafic d'être humain

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Par   •  11 Octobre 2017  •  Dissertation  •  5 894 Mots (24 Pages)  •  1 361 Vues

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Le trafic d’être humain

I°) Un trafic mondial et varié

Des millions d'hommes, de femmes et d'enfants à travers le monde sont actuellement victimes du trafic d’êtres humains, achetés et vendus comme des marchandises, forcés à se prostituer et à travailler.

Pour comprendre ce qu’est le trafic d’être humain posons tout d’abord une définition dite par l’article 3 du protocole de la Convention des Nations unies contre la criminalité organisé  qui est la suivante : « Le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de personnes, par la menace de recours ou le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité, ou par l’offre ou l’acceptation de paiements ou d’avantages pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre aux fins d’exploitation. L’exploitation comprend, au minimum, l’exploitation de la prostitution d’autrui ou d’autres formes d’exploitation sexuelle, le travail ou les services forcés, l’esclavage ou les pratiques analogues à l’esclavage, la servitude ou le prélèvement d’organes ».*

  1. Un phénomène transnational

La traite des êtres humains constitue l’une des formes les plus inacceptables de la criminalité organisée, à l’initiative de réseaux désormais globalisés, qui contrevient aux valeurs fondamentales des droits de l’Homme, notamment au respect de la dignité humaine.

Environ 2,5 millions de victimes, principalement des femmes et des enfants, sont recrutées et exploitées à travers le monde.

La traite des êtres humains a lieu dans tous les pays du monde sous des formes et à des niveaux différents. Les pays concernés par ce commerce peuvent être ceux d’où proviennent les victimes, ceux où elles vont, ceux par lesquels elles transitent, ou un mélange des trois.

Chaque année, des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants sont victimes de la traite des personnes dans leur pays ou à l'étranger. Par la contrainte, la duperie ou la force, ils sont exploités pour leur force de travail, pour le sexe ou pour leurs organes. Presque tous les Etats sont touchés par ce crime contre l'humanité, comme pays d'origine, de transit ou de destination des victimes.*

Phénomène transnational par nature, la traite est aussi un phénomène protéiforme - traite aux fins d'exploitation de la prostitution et des autres formes d'exploitation sexuelle, travail forcé, servitude domestique, exploitation de la mendicité, trafic d'organes, etc.

En dressant une cartographie de ce phénomène, on note, sans surprise, que les pays sources sont pauvres, économiquement et politiquement instables, parfois victimes de conflits armés et principalement situés en Asie et en Afrique. Il faut également prendre en compte un facteur culturel : les zones dans lesquelles la culture dominante infériorise la femme sont propices au trafic sexuel.

L’Europe et la France sont aussi affectées, surtout en tant que pays de destination : l’Union européenne est l’un des trois grands terminaux de cette traite, avec les États-Unis et le monde arabe. Crescendo depuis les années 1980, outre l’implantation de réseaux de prostitution, notre continent est victime d’une économie grise en essor constant, basée sur un travail servile alimenté par l’arrivée croissante de migrants clandestins par nature plus vulnérables. Dans les années 2000, selon l’ONUDC, la Méditerranée est devenue l’une des plus importantes zones de développement de l’axe Sud-Nord de l’immigration illégale avec, selon les estimations, de 200.000 à un million d’entrées illégales chaque année. Un rapport de la Commission européenne, daté de février 2008, estime ainsi que huit millions de clandestins travaillent en Europe. Or, selon Europol (la police européenne), 80 % de ces migrations clandestines seraient facilitées ou pilotées par le crime organisé.*

Vidéo trafic Europe Euronews

Selon une étude réalisée par l'OIT (Organisation Internationale du Travail) en 2005, près de 2,4 millions de personnes sont victimes de la traite des êtres humains dans le monde. En Europe, plus de 140 000 victimes sont prises au piège dans le cercle vicieux de la violence et de la dégradation à des fins d'exploitation sexuelle et près d'un travailleur du sexe sur sept aurait été asservi à la prostitution par la traite.

Les victimes, qui se retrouvent généralement dans une situation de maltraitance qui leur a été imposée par la tromperie ou la contrainte et dont il est difficile de se libérer, sont souvent battues ou violées, et leurs familles sont menacées si elles tentent de s'échapper. Leurs passeports étant confisqués, les victimes se retrouvent sans aucun document d'identité et, dans le cas de la traite internationale, dans un pays dont elles ne connaissent pas ou peu la langue.

La traite des êtres humains touche presque tous les pays du monde, comme pays d'origine, de transit ou de destination, et des victimes d'au moins 127 pays seraient exploitées dans 137 États. Si cette forme de criminalité est souvent considérée comme transnationale, elle revêt également une dimension régionale et nationale, les victimes étant acheminées dans les pays voisins, au sein de leur propre pays, ou d'un continent à l'autre. Ainsi, des personnes originaires d'Asie de l'Est ont été recensées comme victimes de la traite dans plus de 20 pays de toutes les régions du monde, notamment en Europe, dans les Amériques, au Moyen‑Orient, en Asie centrale et en Afrique.*

Divers moyens sont utilisés par les trafiquants afin de mieux contrôler leurs victimes. Ainsi, le système de l'usure est très pratiqué par les réseaux roumains. Ceux-ci paient le voyage de leurs victimes en leur promettant un avenir meilleur dans un autre pays et, une fois la victime arrivée à destination, ils lui demandent le remboursement du prêt à des taux extrêmement élevés. La victime se retrouve dans une situation où, ayant contracté une dette qu'elle ne peut payer, elle est contrainte d'accepter une situation d'asservissement. Dans les cas de mariages à des fins d'exploitation, les trafiquants peuvent payer une contre-dot à la famille de la victime. Ainsi, si d'aventure la victime s'échappe, les trafiquants peuvent toujours réclamer le remboursement de la contre-dot à la famille de la victime. La peur de l'emprisonnement et de l'expulsion des victimes peut les empêcher de dénoncer les trafiquants, d'autant que ceux-ci confisquent souvent les papiers de victimes étrangères.

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