Le Rap Et Les Banlieues

INTRODUCTION

La sociolinguistique est une discipline de recherche qui appartient au champ des sciences humaines et sociales. (H. Boyer, cité par P. Blanchet, 2000 : p. 65) « situe la sociolinguistique au carrefour de psychologie sociale, philosophie, ethnologie, sociologie, histoire, psychanalyse et anthropologie ». Les premières recherches en sociolinguistique se situent dans les années 70, même si certains auteurs parlent de l’émergence de cette nouvelle science dans les années 60. Son objet d’investigation recouvre les rapports entre langue/langage et société, les situations de contacts de langues, le plurilinguisme, etc.

Dans notre cas, et comme cette discipline s’intéresse aux variations qui se produisent à la fois dans la langue et dans ses usages sociaux, nous avons décidé de traiter un phénomène social qui s’inscrit dans la culture hip hop, en l’occurrence, le rap, qui est issu de la banlieue (M.-M. Bertucci et V. Houdart-Merot dir. : 2005). Il est souvent présenté comme reflétant certains comportements socioculturels qui se produisent en banlieues.

Nous avons choisi de travailler sur deux thèmes qui sont intimement liés. Il s’agit de banlieues et de rap. Depuis son arrivée en France dans les années 80, le rap s’est vite retrouvé au cœur d’une spirale de débats autour de sa légitimité en tant que musique populaire, autour des rappeurs et de leurs adeptes jugés délinquants inspirant la peur et le rejet. Cette musique est dite la voix des quartiers défavorisés et surtout des banlieues.

Depuis toujours, les rappeurs cherchent à se faire entendre et à clamer haut et fort leurs idées. Mais souvent ils se retrouvent en butte à des représentations négatives de la part de la société et des médias. Une chose qui n’est pas étonnante du moment où tout ce qui est en relation avec les banlieues se retrouve relégué au second plan par certaines personnes qui ne voient dans la banlieue et le rap que violences et anticonformisme.

Notre intérêt pour ces thèmes est venu dans une perspective de découverte et d’exploration des représentations sur la banlieue et sur le rap afin de rompre avec les préjugés dont ils font l’objet. Nous voulons aussi étudier la relation entre la banlieue et le rap afin d’expliquer cette tendance qui veut que le rap soit directement assimilé aux banlieues et aux quartiers sensibles. A cet effet, nous avons décidé de mener des enquêtes auprès d’auditeurs de rap et de personnes qui ne l’écoute peu ou prou afin de recueillir leurs représentations sur d’une part le rap, et d’autre la banlieue. Nous voulons également jauger l’influence du rap sur ses auditeurs. Et comme le rap est issu des banlieues, nous avons aussi décidé d’étudier deux chansons d’un rappeur issu de la banlieue afin d’analyser à la fois sa perception de cet environnement multiculturel et le portrait qu’il en dresse.

Concrètement, nous n’avons pas pu réaliser plusieurs entretiens qui puissent consolider les données recueillies, non plus étudié plusieurs chansons, ni plusieurs rappeurs. Les seules personnes que nous avons pu interviewées sont des amis ou des proches, excepté une personne que le hasard des rencontres nous a présentée. Le rappeur que nous avons pris comme référence est seulement celui que nous connaissons le mieux. Et comme il

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