La mondialisation : acteurs, flux et débats
Discours : La mondialisation : acteurs, flux et débats. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar pablo tomas • 18 Janvier 2021 • Discours • 2 665 Mots (11 Pages) • 442 Vues
La mondialisation : acteurs, flux et débats
La mondialisation désigne un ensemble de processus matériels et organisationnels qui renforcent l’interdépendance des lieux, des économies et des sociétés à l’échelle de la planète. Elle repose sur l’extension et l’intensification des flux de toute nature (marchandises, capitaux, informations et personnes) à l'échelle mondiale. Il s'agit d'un processus historique d’élargissement de l’économie capitaliste à l’ensemble du monde. La mondialisation débute avec les grandes découvertes des XVe et XVIe siècles, s’étend avec la reprise de la colonisation européenne au XIXe siècle et devient globalisation commerciale et financière à la fin du XXe siècle. Elle fonctionne comme un système-monde, constitué d'espaces mis en relation les uns avec les autres par de puissants réseaux. Ce phénomène est cependant remis en question. Si le monde apparaît de plus en plus unifié, voire uniforme, il produit aussi des inégalités, entre les territoires et les sociétés. Voilà qui amène certains acteurs à dénoncer la mondialisation libérale. Comment la mondialisation fonctionne-t-elle ? Pour répondre à cette question, nous présenterons les différents types d’acteurs qui l’animent, puis les principaux flux qui la constituent avant d’évoquer les arguments de ses détracteurs.
I Les acteurs de la mondialisation
A/ Les firmes transnationales (FTN)
Les FTN sont des entreprises exerçant leurs activités dans plusieurs pays par l'intermédiaire de filiales. Ce sont les principaux acteurs de la mondialisation, à l'origine des deux tiers du commerce mondial. Les 80 000 FTN réalisent plus du quart du produit mondial (PMB) et emploient près de 80 millions de salariés. Avec leurs filiales et leurs sous-traitants, elles organisent leurs activités en réseaux en exploitant à leur profit les avantages comparatifs des territoires dans le monde. La notion de « réseau » caractérise, d'une part, l'ensemble des relations qui unissent les acteurs appartenant à une même filière et, d'autre part, l'extrême diversité des flux qui circulent entre les différents lieux de la planète.
La division internationale du travail (DIT) résulte de cette mise en réseaux. Les FTN concentrent les fonctions de gestion, de conceptions et de commercialisation dans les anciens pays industriels, tandis que les activités de fabrication et d’assemblage sont le plus souvent situées dans ceux où la main d’œuvre est moins chère – comme les pays-ateliers. La notion de « Made in world » naît de cette redistribution des activités industrielles. Les échanges entre donneurs d’ordres et fournisseurs, entre le siège et les filiales, donnent lieu à des flux d’investissements mais aussi de personnes, d’informations, de pièces détachées et de produits finis à l'échelle mondiale.
On nomme nouvelle division internationale du travail (NDIT), une division internationale du travail dans laquelle des pays émergents jouent un rôle croissant. La nouveauté repose sur le fait qu'ils ne se contentent plus de travaux de montage ou d'assemblage mais parviennent à produire des biens dont la valeur ajoutée s'accroît. La montée en puissance des FTN issues des pays du sud est la grande nouveauté des années 2000, à l’image du pétrolier chinois Sinopec, du groupe indien Tata (sidérurgie, construction automobile, télécommunications) ou du Brésilien Pétrobras (pétrole). Ces sociétés deviennent pour les FTN issues des pays du Nord des concurrents redoutables. Le constructeur automobile chinois Geely a fait la démonstration de sa capacité à transformer les rapports de force géo-économiques avec le rachat de Volvo, en 2010. Les FTN des pays émergents sont à l’origine de plus d’un quart des investissements directs à l’étranger (IDE) émis en 2011.
B/ Les institutions internationales
La mondialisation est née de choix politiques et économiques effectués par les États les plus puissants dans le cadre des organisations interétatiques. Ces dernières impulsent et encadrent le processus, arbitrent les conflits entre les acteurs et infléchissent les évolutions. Créés par les accords de Bretton Woods en 1944, le Fond monétaire international (FMI) et la Banque mondiale peuvent imposer aux États des mesures de rigueur budgétaire et fiscales en échange de prêts. L’Organisation mondiale du commerce (OMC) succède au GATT en 1995. Elle dispose d’un tribunal supranational, l’organe de règlement des différends (ORD) chargé d'arbitrer les litiges entre États-membres. Pour mieux contrôler le processus de mondialisation, les 7 États les plus riches (la Russie étant exclue du G8 depuis 2014) coordonnent leurs politiques économiques lors de réunions informelles (G7). Depuis 2009, les pays émergents sont invités à participer aux discussions (G20).
Les organisations régionales (sous-continentales) visent à renforcer les liens d’interdépendance entre États voisins selon des logiques solidaires de proximité. Ces associations d’États jouent un rôle croissant car la majorité des pays du monde appartiennent à l'une d'entre elles. Elles recouvrent des degrés d’intégrations variables : alors que l’UE est la seule à disposer d’une monnaie commune, la plupart (ALENA, MERCOSUR, ASEAN…) restent de simples zones de libre-échange.
C/ Le rôle régulateur des Etats
Même si leur marge d'autonomie s'est réduite, les 193 États membres de l’ONU demeurent des acteurs centraux. Depuis les années 1980, ils s'efforcent de défendre leurs marges de manœuvre dans un contexte de libéralisation des économies (remise en cause de l’État-providence et dérégulation) mais la crise de 2008 leur donne à nouveau une certaine légitimité. Ils doivent assurer la défense des intérêts collectifs de leur population, mais ils cherchent également à aider leurs entreprises nationales à conquérir des marchés extérieurs et à rendre leur territoire attractif pour les investisseurs étrangers. Leur capacité d'influence reste très différente en fonction de leur « poids » économique ou politique. Les moins puissants voient leur autorité contrariée par les flux illégaux d’armes, de migrants, de contrefaçon, etc.
D/ Les autres acteurs
Les organisations non-gouvernementales (ONG) interviennent dans les domaines humanitaires et sanitaires (Action contre la faim), à propos des droits de l'homme (Amnesty International) ou de la défense de l'environnement (Greenpeace, WWF). Certaines ONG comme Médecins sans frontières (MSF), revendiquent le droit d’ingérence, afin d'intervenir à l’intérieur des frontières d’un État sans l’accord de son gouvernement.
Les organisations illicites telles que les mafias ou les réseaux de trafiquants de drogue, d'armes ou d'immigrants clandestins, profitent de la mondialisation pour faire circuler marchandises et capitaux. Ces organisations maîtrisent environ 3,7% du PMB, elles constituent de véritables puissances susceptibles d'influencer les États par la corruption.
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