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Reportage réalisé par Bouteffah Med Hadi

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Par   •  1 Mai 2015  •  2 411 Mots (10 Pages)  •  802 Vues

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Reportage réalisé par Bouteffah Med Hadi

Je m'en suis allé sur le champ même des opérations et en compagnie de l’équipe du Salsabil Mostaganem constater de visu et en nocturne, tous les efforts déployés par les bénévoles à l’effet de soulager la misère humaine, sinon la détresse sociale. Je raconte ici tout ce que j'ai vu et entendu. Lisez plutôt...

Dans la soirée de mercredi dernier, à 21H30, une nuit semblable à toutes les autres. Un froid de canard sévit dans le mostaganemois. C’est l’heure de départ du groupe Salsabil Mostaganem, composé de psychologues, d’éducateurs et éducatrices, qui partent à la rencontre des hommes et des femmes vivant dans un monde différent du nôtre : les SDF (sans domicile fixe) ou les sans abri . Nous sommes en plein cœur de l’hiver en ce 22 janvier. La pluie tombe sans discontinuer sur la "Muristaga". Le froid est devenu le maître absolu. A l’extérieur tout est quasiment désert. Un bus, une ambulance et une voiture bien équipée pour faire cette virée nocturne dans les différents coins du Mosta. Pour mettre à l’abri du froid glacial ces SDF, un bus chargé : du café, des gâteaux et des couvertures. «Nous n’avons pas une minute à perdre. L’heure de l’aventure commence», lance Kamel, un mombre de Salsabil Mosta.

En route vers le terrain : 21h45. Le cortège s’ébranle vers le centre ville de Mosta. Un circuit tracé nous conduit aux différents lieux de prédilection des sans-abri. Le thermomètre affiche 3°C en «ressenti». L’air glacial rend la situation des SDF certainement plus dangereuse.

Cela exige de les inciter à se mettre à l'abri, les réchauffer, les soutenir, les soulager. En cours de route, le premier responsable du Salsabil nous apprendra que «habituellement, nous faisons deux tournées dans la semaine. Pendant la période de froid extrême, la tournée a lieu chaque semaine. »

A la rencontre des SDF : Une dizaine de minutes après le départ, le premier arrêt est à la grande poste. Un homme dort sur des cartons, emmitouflé dans sa couverture, les cheveux en bataille et une barbe de plusieurs jours. Il connaît l’éducatrice, avoua. « Je ne veux pas que vous me photographiez. Tout le monde va voir ma photo . », hurle-t-il. Après une brève discussion, le vieux refuse de répondre à nos questions. Avant de revenir à de meilleurs sentiments : « Je couche dehors depuis maintenant plus de deux ans. J’ai beaucoup d’enfants et j’ai divorcé plus de cinq fois. Pour raconter mon histoire, il faudrait beaucoup de temps». Le vieux accepte volontiers une tisane bien chaude et une couverture, mais refuse d’aller au centre des personnes âgées.

Le convoi poursuit sa route. Quelques mètres plus loin, nous nous arrêtons. Deux jeunes SDF, la vingtaine entamée, dorment sur une banquette, en croisant leurs pieds pour se réchauffer. Le désespoir se lit sur leurs visages. L’un d’eux refuse de venir avec nous. Encore moins de se laisser photographier.. Il accepte de boire un thé chaud, des gâteaux et une couverture.

Rencontré du côté des arcades, Saadoud Djamel, de Achaacha, un SDF connu du centre d'hébergement et d'accueil. Agé de 28 ans à peine, il s’est retrouvé dehors à l’âge de deux ans, en compagnie de sa mère. D’une voix triste, il nous a confié que sa mère est morte dans la rue. Nous n’avions pas où aller. Depuis la mort de ma mère, je me suis retrouvé seul sur cette planète. Je vais mourir certainement dehors, comme ma mère», Le destin lui tourne le dos. Le chagrin ne le quitte pas. Celui-ci est devenu alors son ami intime, surtout depuis la mort de sa mère. L’envie nous prend de poser un tas de questions à cette personne qui mérite sans doute de la tendresse et de l’aide, bien que la misère le poursuive comme une guigne... Mais il a quand même pu résister.

Au jardin public de centre ville , un brouillard épais envahit les lieux qui deviennent alors difficilement repérables. Quatre SDF dorment sur des cartons, venant de différentes régions du pays, à la rechercher d’un travail. Messaoud, de Bechar, n’a pourtant que 37 ans. Un large sourire nous permet d’admirer sa très belle dentition. Malheureusement son visage ridé donne l’impression qu’il fait plus que son âge. «J’ai remué ciel et terre pour dénicher un job mais en vain», nous confie-t-il. La vie de ces gens changera- t-elle un jour ? Quel avenir les attend ? Les sans domicile fixe, qui ont eu la chance d’être secourus puis hébergés dans les locaux du Samu social, souhaiteraient que les autorités leur trouvent des solutions pour ne pas s’éterniser dans les centres d’hébergement ou errer dans les quartiers de Mostaganem et sa périphérie.

Comme de coutume, «les amis des malheureux» rejoignent le siège social avec une grande détermination et la conscience du devoir accompli. En attendant la prochaine...

Hadi Bouteffah

Elle déambule avec son enfant a Mostaganem.

Djazia, une vie et un destin. Belle comme le jour, elle a cru vivre sa vie, sa belle vie. Avant de se retrouver, brusquement, entre les mailles d’une société intolérante. On lui a prédit un avenir radieux à même de rivaliser avec les plus belles des top-modèles et les plus intellos. «La déesse kabyle», comme la surnomment les siens, est, désormais, «à la croisée des chemins et à la recherche du temps perdu». La trentaine à peine entamée, sa souffrance est déjà double. Être SDF n’est peut-être pas une fatalité, mais déambuler dans les rues accompagnée de son bébé, «enfant de l’erreur», terrifie l’institutrice jusqu’à l’insomnie. «Même épuisée, mes yeux peinent à se fermer. Le remords d’avoir enfanté ne me quitte guère», affirme-t-elle, la gorge nouée. D’un quartier à l’autre, les misères de la jeune d’Azazga se suivent et se ressemblent. Elle déteste même dans son for intérieur entendre parler de son village natal, lieu où a été commis l’irréparable. Djazia a quitté la Kabylie. Mais elle compte y retourner dès que possible. Un appel de sa maman lui a donné à réfléchir.

Hadi Bouteffah.

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Une enquête nationale sera lancée prochainement

«Pour réduire le phénomène de la mendicité et les SDF, une enquête nationale sera lancée prochainement». C’est ce qu’a indiqué M. Azazane Benouda, responsable de Samu Algérie. Il a précisé que «cette

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