Analyse De Soin Relationelle Stage Infirmier En Psychatrie
Dissertation : Analyse De Soin Relationelle Stage Infirmier En Psychatrie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ide42 • 29 Septembre 2014 • 3 071 Mots (13 Pages) • 2 442 Vues
ANALYSE DE SOIN / SITUATION RELATIONNELLE
Lors de la deuxième partie de mon stage du 21 avril au 2/06/14 dans le service de psychiatrie Unité de Préparation à la Sortie du CHU de l’hôpital nord a St Etienne. J’ai vécu une situation relationnelle dont j’étais un des acteurs et que j’ai analysé pour comprendre ce qui m’a marqué dans cette interaction et par la suite ce qui a permis d’évoluer dans la relation avec les patients de se service.
Monsieur S., 28 ans est d’origine roumaine et est entré dans le service le 26/04 en ASPDT (Admission en soins psychiatrique à la demande d’un tiers) à la demande de sa mère. Il s’exprime en français avec quelques difficultés et le comprend si les mots ne sont pas trop compliqués. Il vient pour des « troubles d’allure psychotique évoluant depuis plusieurs mois ». Ainsi sa pathologie n’est pas précisément définie. Admettant des hallucinations accoustico-verbales mais les attribuant uniquement à la prise de drogue, Monsieur S ne comprend pas les raisons de son hospitalisation et se heurte donc à une réalité de soins qu’il n’arrive pas à justifier. Malgré cela il reste très compliant, le contact est facile et j’ai créé avec lui une certaine relation grâce à des discussions lorsqu’il fumait.
Mardi 6 mai il part rejoindre sa famille sans y être autorisé, prétextant qu’il ne les voit pas assez. Nous appelons ces derniers leur disant que c’est la police qui viendra le chercher s’il ne revient pas de lui-même. Le soir même il reviendra accompagné de toute sa famille, très étayante pour lui, et en accord avec cette admission. Le lendemain matin, il est vu en entretien médical pour expliquer cette sortie et au vu de son agitation et de tensions internes très fortes ressenties par la psychiatre, il est mis en isolement dans sa chambre et contenu dès le mercredi matin. Le cadre de soin est chambre fermé avec autorisation de fumer en chambre, 1 visite par jour d’une durée de 30 minutes, et pas d’appel téléphonique.
J’arrive le mercredi après-midi, on m’apprend cela lors de la relève, et comme le patient doit être vu toutes les heures, je fais la visite de 15h00 avec un IDE qui travail dans le service depuis 7 ans mais qui connaît peu monsieur S. Nous allons donc dans la chambre du patient pour le faire fumer, mais cela nous permet surtout de vérifier l’évolution de son état psychique et physique. Nous entrons dans la chambre et annonçons au patient qu’il va être décontenu des deux mains pour pouvoir fumer et boire son café. En me regardant droit dans les yeux il dit « ça se fait pas de faire ça, je ne suis pas bien, on ne soigne pas les gens comme ça, ce n’est pas bien. ». Ne sachant pas quoi répondre, je reste muet ainsi que l’IDE. Un silence pesant s’installe alors durant 3 à 4 minutes, le temps de sa cigarette presque complète. L’IDE est adossé à la porte de la salle de bain, moi je le suis contre la fenêtre et le patient est assis sur son lit. Les regards sont fuyants et nous regardons tantôt nos pieds, tantôt l’un l’autre sans dire un mot. Le patient lui à le regard fixe, droit sur le mur, ne dégageant aucune émotion. Sa respiration est ample, lente et très audible, révélant la tension qu’il contient. Je décide de briser ce silence qui me gêne depuis que le patient à fait la remarque sur la contention en lui demandant s’il a compris les raisons de celle-ci : il me répond que c’est une punition pour sa fuite de la veille. Je reviens sur cela lui expliquant que le choix de la psychiatre à été motivé par son comportement du matin et que la contention est là pour le calmer, l’aider dans sa prise en charge et qu’elle n’est pas définitive. C’est une prescription du médecin et que seul le médecin peut décider de l’enlever, en accord avec ce que nous lui faisons remonter comme informations. Il semble que ces mots l’apaisent un peu car il comprend la décision indiquant que c’est vrai, il était énervé, il me dit merci et continue de fumer sans cette respiration très forte. Nous quittons la pièce en lui disant que l’on repasse dans une heure et que s’il a des questions nous sommes là. Il nous remercie.
Cette situation m’a fortement marqué et je pense qu’il est intéressant de s’y arrêter et de l’analyser. Venant pour un simple passage de routine, cette situation s’est transformée en une scène porteuse de sens pour tous les acteurs. En effet de nombreux mécanismes sont mis en jeu dans cette situation, mais il faut pour cela l’éclairer d’un certain angle.
Je commencerais donc par l’analyser en repérant les deux parties de cette situation en y retrouvant les besoins et les attentes différentes selon les acteurs et les statuts de chacun, pouvant freiner la relation. De plus si tout professionnel possède des stratégies d’adaptation face aux états émotionnels, travailler avec l’autre n’est pas simple et peut même être très difficile émotionnellement. Il semble compliqué de « s’extraire complètement de l’impact émotionnel de certaines situations de soin ». Ainsi j’amènerais le fait que la situation n’est pas vécue et amener de la même manière selon l’expérience de chaque soignant. Enfin j’avancerais le fait qu’un soin relationnel n’est pas forcément un soin durant lequel on parle, idée que je me faisais au premier abord.
Revenons donc sur la scène à proprement parler. Il apparaît que deux parties distinctes soient en présence : les soignants et le patient. Il est tout à fait impossible que cette relation se fasse donc d’égal à égal.
Tout d’abord on y retrouve le patient, avec son vécu, son statut et ses attentes. En effet, le patient est hospitalisé mais sans son consentement réel. Il vit donc cette situation d’une manière contraignante et se pli à la prise en charge jusqu’à un certain point. La contention pour lui est de trop puisqu’il n’admet pas être malade, et il ne comprend pas comment on peut soigner les gens en les attachant. Pour lui on attache les fous, les animaux, mais on ne soigne pas quelqu’un avec des attaches. On touche à sa dignité d’homme en l’attachant ainsi, et la tension qui émane de lui est d’autant plus forte que le matin. Il est intéressant de noter que du côté patients, la charte des droits du patient en psychiatrie met en évidence le droit à la dignité. En effet, ce droit est inaliénable, il doit être respecté en toute circonstance. Par conséquent, la mise sous contention d’un patient doit être réalisée en portant un réel intérêt au respect de la dignité de celui-ci. Cette contention le ramène au fait qu’il est en soin psychiatrique, qu’il est malade et qu’il a été considéré comme instable voir dangereux
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