Douche chaotique
Dissertation : Douche chaotique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sindyMV • 7 Février 2019 • Dissertation • 1 376 Mots (6 Pages) • 473 Vues
DESCRIPTION DE LA SITUATION
Lors de mon stage dans un service de psychiatrie adulte, j’ai pris en charge Mme B 41 ans, atteinte de trouble bipolaire. Elle a été admise suite à une décompensation d’allure psychotique. Les psychiatres ont décrit une évolution atypique de sa maladie. Mme B a des troubles du comportement tel que des cris et des troubles de la concentration. Elle présente également une désorganisation et peut parfois être hétéro agressive.
Un matin je réalise la douche de Mme B. J’entre dans la chambre pour la prévenir que je vais venir lui faire la toilette. Je ressors dans le couloir pour préparer le matériel nécessaire. A mon retour dans la chambre, Mme B est déjà nue. Elle se dirige alors vers la salle de bains, attrape le gel douche et l’applique sur ses cheveux sans même les avoir mouillés. Je lui dis d’une voix calme qu’il faut au préalable se mouiller le corps, j’ouvre l’eau et lui dit de s’assoir sur le siège de douche. Elle se mouille le corps et les cheveux puis attrape le gant que je lui ai donné précédemment et se lave le visage puis les parties intime très rapidement. Elle se lève subitement et éteint l’eau sans même s’être rincée. J’hausse alors un peu le ton et lui dit qu’elle doit se rincer. Elle se rassoie sur le siège de douche et se rince les cheveux. Elle est maintenant plus calme. Je lui demande si elle veut de l’aide pour se laver le dos. Comme elle me dit oui, je lui donne un gant propre pour qu’elle se lave le buste pendant que je lui lave le dos. Lorsque je me rends compte qu’elle frotte uniquement son bras, je la guide en lui disant de se laver sous les bras puis la poitrine, me rendant compte qu’il fallait initier les gestes. Elle se rince le corps et semble agitée, ses jambes tremblent. J’éteins l’eau et lui dit qu’elle peut se sécher. Elle attrape la serviette, se frotte très rapidement, ouvre la porte et sort de la salle de bains nu et à peine séchée. Elle se jette sur ses vêtements et commence à s’habiller. De nouveau, j’interviens et lui dit de se sécher davantage avant de s’habiller tout en lui tendant une serviette de toilette. Je lui parle d’une voix calme. A la fin du soin, j’évacue le linge sale et me dirige vers le chariot de nursing pour prendre le sèche-cheveux. Mme B sort alors en courant de sa chambre en criant. Je la rattrape et lui dit qu’il faut juste se sécher les cheveux et que ce sera fini. Elle accepte de rentrer dans sa chambre et je finis alors le soin. Mme B est plus calme.
ARGUMENTATION DU CHOIX DE LA SITUATION
J’ai choisi cette situation car elle m’a questionnée sur la prise en charge des patients atteints de désorganisation et de troubles du comportement. Durant cette situation j’ai été surprise par l’importance des troubles de Mme B. Je n’avais jamais réalisé la douche de Mme B et j’ai eu peur qu’elle soit agressive. Je lui ai donc parlé d’une voix calme dans le but de l’apaiser. Suite à ce soin je me pose de nombreuses questions :
Qu’aurais-je pu modifier pour que le soin se passe mieux ? Mon comportement était-il adapté à ses troubles ? Aurait ’-il fallu que je l’aide davantage ? Mon organisation a-t-elle perturbée Mme B ?
ANALYSE DE LA SITUATION
Tout d’abord je vais définir ce qu’est que la décompensation psychotique : « La décompensation désigne l’effondrement de la personnalité du sujet, soit encore la perte déséquilibrée psychique aménagé jusqu’alors par le sujet, à l’intérieur de la lignée structurelle de personnalité qui est la sienne. La décompensation révèle à un moment donné la présence d’un excès de tensions dans la psyché du sujet que celui-ci, ou plutôt son Moi, ne peut plus contenir, endiguer, gérer par ses habituels moyens de défense. La décompensation entraîne alors l’apparition de troubles psychopathologiques chez le sujet, lesquels constituent un essai ultime de gestion des conflits ou traumas vécus »
Mme B n’est pas consciente de ses troubles, elle est en rupture avec la réalité. Il est difficile d’avoir accès à son délire ou de savoir si elle a des hallucinations. Lors du soin, ses gestes ne sont
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