Les prisons françaises : une honte pour la République

Les prisons françaises : une honte pour la République

Mesdames, messieurs et les membres du jury, saviez-vous qu’en France les prisons sont prêtes à exploser à cause de la surpopulation ? Et saviez-vous qu’en France un détenu se suicide tous les trois jours ? Dans les prisons de France, le danger est omniprésent. Les prisons sont surchargées : 65 262 détenus pour 57 255 places. Le traitement des détenus est violent pour tous : pour ceux qui ont vraiment commis des méfaits et aussi pour ceux qui sont peut-être innocents. Les cellules sont de 6 à 9 m² pour un nombre allant de 4 à 8 personnes, et l’entassement incite au suicide. Je suis ici pour plaider la cause de tous les prisonniers coupables ou innocents, victimes ou non. Toutes ces personnes ont des familles qu’elles ne pourront sans doute plus voir. La République française devrait avoir honte de traiter ainsi des prisonniers, des personnes qui auraient peut-être la chance de reprendre une vie normale, la chance de se racheter auprès de nous, de se réinsérer. A l’intérieur des prisons, la mortalité est forte, le nombre de suicides est 6 fois plus important qu’à l’extérieur. Cédric, Mamadou et David…..comme tant d’autres sont morts en prison. Cédric avait 22 ans quand on le retrouva mort dans sa cellule, overdose de méthadone. Mamadou, lui, a été retrouvé mort le lendemain de son incarcération battu par un codétenu de la prison. Quant à David, lui avait 28 ans quand on le retrouva dans la prison de Fresnes, pendu avec un câble électrique, après 3 mois et demi passé dans l’hôpital de la prison à cause d’une gravissime tentative de suicide.

Les maladies sont aussi présentes dans ces endroits, par exemple le sida, la tuberculose, les hépatites C… et la santé mentale est très fragile chez tous les prisonniers.

Prisons surpeuplées ou peuple sur-emprisonné ?

Nicolas SARKOZY avait déjà déclaré que les prisons étaient une humiliation pour la République, mais on peut dire maintenant que cette humiliation fait partie de la France et que la République s’y est habituée. Toutes les personnes qui disent du mal des prisonniers ne savent pas que la prison fait peur. Ils ne savent pas combien d’hommes ou de femmes y ont péri, et y périront. Ils ne savent pas que vivre dans un endroit comme la prison est une humiliation, un affaiblissement, une horreur pour l’âme. Mobilisons-nous pour les prisons, pour les prisonniers qui souffrent de la surpopulation, des maladies et de l’horreur de vivre dans un état aussi pitoyable. La République ne se préoccupe pas du malheur des détenus, la République ne fait qu’ignorer la réalité, en gros la République s’en contre-fiche.

Mesdames, messieurs et les membres du jury, il y a tant à dire mais il y a surtout à faire.

Premièrement, il est urgent de doubler le nombre de travailleurs sociaux dans les services pénitentiaires. Car ils ne sont pas assez nombreux pour faire correctement leur travail.

Deuxièmement, il ne faut pas incarcérer plus de détenus qu’il n’y a de places dans chaque établissement pour éviter la surpopulation.

Troisièmement, il faut punir différemment, par exemple ne pas incarcérer les sans-papiers, leur trouver une peine de substitution. Il faut

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