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Le Luxe

Commentaire de texte : Le Luxe. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Octobre 2014  •  Commentaire de texte  •  2 226 Mots (9 Pages)  •  739 Vues

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Ce début de siècle et de millénaire ne verra pas la fin du luxe. Né avec Charlemagne en France, notamment dans le religieux avec les cathédrales et leur faste, le luxe émerge petit à petit au Moyen Age pour éclater avec la Renaissance de François Ier, avant de se démocratiser grâce à la civilisation industrielle.

Le luxe doit aujourd’hui trouver sa place entre le clinquant et l’authenticité.

On retrouve cette antinomie au sein de l’origine du mot qui ne permet pas de définir d’une seule façon le luxe. Mais la définition du luxe est subjective car chacun l’interprète différemment. Etymologiquement, « luxe » vient du latin « lux » qui signifie lumière, goût, éclairage, élégance mais aussi de « luxuria » : l’excès, le clinquant, la luxure. Le luxe balance donc toujours entre les deux pôles du paraître et de l’être.

Dès qu’il y aurait interchangeabilité ou banalisation, il n’y aurait plus de luxe. Il est ce qui n’est pas courant. Il est également tout ce qui n’est pas nécessaire. Mais, la frontière est subtile car l’utilité est aussi un concept bien personnel.

Quand on achète un produit de luxe, on achète surtout un signe. On quitte alors l’univers du matériel pour aborder le domaine du mental.

Le problème est que le luxe est difficilement justifiable éthiquement aujourd’hui. Face à la misère, aux besoins essentiels non satisfaits des deux tiers de l’humanité, aux maladies, on a du mal à légitimer cette activité qui demande tant d’effort et apparaît inutile, voir même scandaleuse. Il est en effet choquant de voir le fossé existant entre ceux qui peuvent bénéficier du luxe et ceux qui ont à peine de quoi subvenir à leurs besoins vitaux. Mais, il s’agit là non pas d’une activité malsaine, mais au contraire assez naturelle pour l’homme.

Il est intéressant de voir comment une notion aussi controversée que le luxe peut s’avérer profonde et inhérente à l’homme, voir même lui être bénéfique.

Malgré ces a priori, le luxe est-il finalement un concept critiquable ?

Nous allons voir que le luxe est un concept ambigu (I) mais également incontournable (II).

I. LE LUXE, UN CONCEPT AMBIGU

Malgré le fait que le luxe ait toujours été condamné par la pensée classique, il reste un concept nécessaire.

A. Des penseurs condamnant traditionnellement le luxe.

Le luxe n’est l’objet d’aucun discours gratifiant. Face à la misère de l’humanité, il est difficile à justifier.

1. la condamnation du luxe par les penseurs « originels »

a. l’Antiquité et le luxe

Les penseurs latins, reprenant les Grecs, condamnent le luxe qui pour eux est

seulement la manifestation de la puissance par l’achat de biens non nécessaires. Le luxe est l’excès et la démesure qui sont opposés à l’idéologie prônée par ces philosophes. En effet, les Grecs, Sénèque, Aurèle, Epitête, Cicéron ou encore les Stoïciens défendent l’austérité et condamnent la débauche.

Le luxe aurait pu être réhabiliter par les Epicuriens, mais eux-mêmes ayant fait l’objet de nombreuses critiques, ils n’ont fait qu’augmenter le discrédit vis-à-vis du luxe.

b. l’Eglise et le luxe

L’importance de l’influence de la chrétienté en Europe occidentale durant tout le

Moyen Age n’a fait que parachever le discrédit du luxe. En effet, la pensée chrétienne et l’Evangile condamnent toute sorte d’affichage de puissance et valorise la pauvreté. De nombreuses paraboles ventent la mendicité et méprisent la richesse.

2. la condamnation du luxe par les penseurs « modernes »

a. les philosophes du XVIII ème siècle

J.J. Rousseau notamment a profondément critiqué le luxe car pour lui, il serait

contraire à la Nature et parallèle à la décadence des mœurs. Pour lui, le luxe est l’antonyme de la vertu.

Montaigne et Pascal, héritiers des Stoïciens, condamnent eux aussi le luxe car ils mettent en avant l’austérité et le dénuement.

b. les penseurs du XIX ème siècle

Max Weber, sociologue du XIX ème siècle, a mis en exergue la corrélation entre la

religion protestante et les progrès économiques. L’essor économique serait favorisé dans les pays dont la religion serait majoritairement protestante. Or, le protestantisme est contraire à l’idée de luxe, qui est un gaspillage, une mauvaise utilisation du capital.

Karl Marx, lui aussi sociologue du XIX ème siècle, ne fait qu’enfoncer encore le luxe, attribut de la classe dominante. Il dénie catégoriquement l’utilité du luxe.

Mais, le luxe n’est pas seulement ce concept critiqué et critiquable, il est aussi nécessaire.

B. Le luxe, un « superflu nécessaire »

Voltaire, lui, est un des rares à ne pas mépriser le luxe, il dit « le luxe ce superflu, chose très nécessaire ». Le luxe est selon lui le « thermomètre social ».

1. le superficiel, propre de l’homme

a. une nécessité psychologique et biologique

Dès l’origine du monde, les excès de la terre, de l’eau, du feu sont déjà des formes de

luxe. D’ailleurs, dès que l’homme s’est regroupé en société et qu’il a commencé à s’habiller, les vêtements, bien sur d’abord utilisés pour se protéger du froid, ont de suite servi de parure, et les bijoux ont été inventés en même temps.

La nourriture a vite été accompagnée d’assiettes, de plats, de verres. L’art de la table n’est pas nécessaire pour manger et pourtant, il a accompagné l’évolution des sociétés.

De la même manière, les hommes ont dessiné des peintures rupestres, non seulement pour laisser des traces pour leur descendance, mais également dans une optique de décoration, de superflu.

Le luxe est ce rêve qui

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