Analyse des pratiques sur un prélèvement sanguin

Analyse de de situation sur un prélèvement sanguin

Je me situe en soins de suite et de réadaptation dans la chambre 314, celle de Madame K, 86 ans. Madame est arrivée en SSR pour une rééducation orthopédique à la suite d’une luxation de prothèse de hanche gauche. Madame présente un état cognitif dégradé et prend des compléments alimentaire 2 fois par jour. De plus, en ce moment Madame présente des vomissements dont nous ne connaissons pas la cause. C’est pour cela qu’un prélèvement sanguin est nécessaire afin de d’évaluer le taux d’Albumine de Madame pour contrôler la dénutrition de celle-ci.

Au niveau législatif, ce geste s’inscrit dans le Code de la Santé Publique, article R4311-7 : L'infirmier ou l'infirmière est habilité à pratiquer les actes suivants soit en application d'une prescription médicale qui, sauf urgence, est écrite, qualitative et quantitative, datée et signée, soit en application d'un protocole écrit, qualitatif et quantitatif, préalablement établi, daté, signé par un médecin :

Alinéa 35 : Prélèvement de sang par ponction veineuse ou capillaire ou par cathéter veineux

J’ai décidé d’analyser cette situation car c’était mon premier prélèvement veineux, je n’étais pas vraiment en confiance et me posais beaucoup de questions. De plus, je n’ai pas vraiment respecté les règles d’hygiène et de sécurité en ne prenant pas avec moi un conteneur OPCT.

C’est aux alentours de 6h30 que nous installons le chariot à bilan sanguin dans le couloir. Plusieurs coffrets de prélèvement veineux, préparés la veille par l’équipe d’après-midi, y sont disposés. Je prends celui de Madame K, je vérifie la concordance entre l’ordonnance et le tube déjà préparé, ainsi que la concordance entre l’étiquette et le nom sur l’ordonnance. Ici, le tube est vert afin d’évaluer le taux d’Albumine dans le sang de Madame pour contrôler la dénutrition de celle-ci.

Je prépare et ajoute dans le coffret le matériel dont j’ai besoin ; une compresse imbibée d’antiseptique alcoolique, une paire de gants non stériles à usage unique en latex, un coton sec avec un bout d’adhésif, un garrot, un corps de pompe, une aiguille de prélèvement sécurisée avec corps prémonté. Je prends également un tube de Solution hydroalcoolique.

J’arrive devant la chambre de Madame K, je frappe trois fois à la porte afin de prévenir de mon entrée. Une fois à l’intérieur, je salue Madame, me présente et indique la raison de ma présence, je la préviens également que je vais allumer la lumière et qu’elle risque d’être éblouie.

Bien éveillée je la laisse allongée, je réalise une identitovigilance en lui demandant son nom mais également en vérifiant son bracelet d’identification.

Je désinfecte l’adaptable de Madame et y dispose mon matériel.

J’abaisse la barrière de Madame, remonte le lit et je me positionne de manière à ce que le bras droit de Madame soit à ma gauche, et l’adaptable contenant tout le matériel à ma droite.

Madame K ayant des veines visibles à l’œil nu au pli du coude du membre supérieur gauche, je préviens Madame que ca va serrer, et je place le garrot une dizaine de cm au-dessus du pli du coude.  Je réalisé une hygiène des mains en 7 étapes et choisis le lieu de ponction sanguine. Pour rendre la veine davantage visible, je demande à Madame de serrer le poing, je tapote également avec précaution l’ensemble de la zone à la recherche d’une veine bien emprisonnée dans les tissus, ne roulant pas.

Une fois la veine repérée, je desserre le garrot et Madame desserre le poing.

Je réalise une friction au SHA puis adapte l’aiguille sur le corps de pompe.

J’effectue de nouveau une hygiène des mains, mets les gants non stériles à usage unique et repositionne le garrot tout en prévenant la patiente. Je procède à l’asepsie de la zone de prélèvement à l’aide d’une compresse imbibée d’antiseptique alcoolique

Je maintiens la peau de Madame sous le coude pour éviter que la veine ne roule, je la préviens que je vais piquer et lui demande d’inspirer.

Je pique franchement, de la main droite, biseau vers le haut à environ 45° dans le sens du retour veineux. Je maintiens et immobilise le corps de pompe avec la main gauche puis avec l’autre main je perfore le tube dans l’aiguille du corps de pompe, celui-ci se remplit puis le retire et le positionne dans le coffret de prélèvement. Tout en continuant de maintenir l’aiguille, je retire le garrot, demande à la patiente de desserrer le poing, puis positionne un coton sec au niveau de la piqure avant d’enlever l’aiguille d’un geste sec et je réalise un point de ponction. Avec une pression du doigt j’applique le système de protection de l'aiguille qui se verrouille.

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