Socialisation secondaire
Compte rendu : Socialisation secondaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar nmamadoufaye • 21 Décembre 2024 • Compte rendu • 2 139 Mots (9 Pages) • 24 Vues
Texte : Murielle Darmon, “Socialisation secondaire et re-construction de l’individu”,in M. Darmon, La socialisation, Paris, Armand Colin, 2006, pp. 67–98. |
Introduction
Ce texte de Muriel Darmon nommé : “Socialisation secondaire et re-construction de l'individu est un chapitre d’ouvrage nommé socialisation et est la troisième édition publiée en 2016 par la collection 128 d’Armand Colin. L'autrice Muriel Darmon (1973) est une sociologue française et directrice de recherche au centre national de recherche scientifique (CNRS). Elle est aussi membre du centre de recherche Max Weber où elle travaille notamment sur la socialisation. L’intérêt de ce chapitre revient à rappeler la définition que Darmon donne à la socialisation. Elle affirme que la socialisation : “c’est l’ensemble des processus par lesquels l’individu est construit, on dira aussi formé, modelé, façonné, fabriqué, conditionné, par la société globale et locale dans laquelle il vit, processus au cours desquels l’individu acquiert, apprend, intériorise, incorpore, intègre, des façons de faire, de penser et d’être qui sont situées socialement”. ce qui sous-entend que la socialisation selon Darmon est continue. De ce fait, l’intérêt de ce chapitre est donc de voir quand commence la socialisation secondaire. Quels sont les ressorts qui sous-tendent cette période qu’elle qualifie d’ajustement ? Quelles sont les instances de socialisation ? Qu'est-ce qui différencie la socialisation primaire de celle secondaire ? et la problématique est de dire en quoi peut-on parler de socialisation secondaire et qu’est ce qui la distingue de celle primaire ?
Le texte est de nature théorique s’appuyant essentiellement sur les travaux d’autres auteurs afin de soutenir l’argumentation.
Développement
La socialisation secondaire est selon Darmon une socialisation de reconstruction ou encore d’ajustement du fait qu’elle succède la socialisation primaire qui pose les fondements de la vie que l’enfant doit incorporer, intérioriser. Partant de là, Berger et Luckmann (1966)[1] qui avaient mis des frontières entre la socialisation primaire (enfance) et secondaire (adulte) sans pour autant fixer les limites ou encore préciser l’âge des deux étapes. Et donc selon ces deux auteurs la socialisation primaire est forte et repose sur l’affection. En se basant sur les travaux de Berger et Luckmann, Darmon vient à dire que la socialisation secondaire par son caractère intellectuel, est marquée par des agents socialisateurs qui peuvent être aussi divers et variés. Cela nous rappelle Bernard Lahire (1998)[2] pour qui la diversité des socialisations fait de l’homme changeant avec notamment plusieurs habitus. En parlant de la distinction des deux socialisations qu’est celle de l’enfant et celle de l’adulte, Darmon affirme : “l’enfant intériorise le monde familial comme le seul monde, le « monde tout court », l’adulte peut intégrer le monde de son travail de manière située et relative comme un monde parmi d’autres, et le processus de socialisation ne donnera donc pas lieu, dans les deux cas, à une même “incrustation””. Ce qui fait que les acquis de la socialisation primaire sont difficiles à désintégrer comparé à ceux de la socialisation secondaire, Pierre Bourdieu le montre très bien
avec son concept de “l’hystérésis”[3], le fait que la socialisation primaire soit étanche à la socialisation secondaire. Berger et Luckmann nuancent néanmoins les limites de ces deux socialisations dans la mesure où “certaines socialisations secondaires peuvent « ressembler » aux socialisations primaires, tant par leur prégnance que par leur dimension affective”. On comprend alors que la socialisation secondaire se base sur la socialisation primaire pour continuer de faire ce que Darmon appelle “la formation et la transformation des individus”.
La socialisation secondaire serait semblable à la socialisation professionnelle.
On a dans l’exemple Robert Merton (1957)[4] qui montre la socialisation des étudiants en médecine sur la façon dont ils sont socialisés. et donc Merton nous montre que la socialisation ne se passe pas de manière explicite mais que ça se fait aussi de manière implicite. Et c'est à travers plusieurs agents socialisateurs dans ce métier ainsi que les diverses attitudes valorisées que l’étudiant doit s’imprégner et intérioriser pour apprendre à devenir médecin. Merton qui est fonctionnaliste parle donc de “socialisation anticipatrice” qui est un concept tiré de ces études sur les soldats américains et qui est lié au devenir de la personne. c’est à dire que c’est une socialisation tournée à ce que par exemple l’étudiant en médecine fait pour acquérir les normes, valeurs, attitudes et l’ensemble des éléments qui font d’un médecin ce qu’il est dans le but de devenir lui aussi médecin. C'est pourquoi Merton dit, “Les socialisés subissent donc l’influence de la profession médicale qui doit plus tard les accueillir”. C’est dans ce sens qu’il distingue “groupe d'appartenance” et “groupe de référence" dont le premier c’est le groupe dans lequel on est membre et le deuxième qui est le groupe qu’on envisage d’intégrer.
Cette socialisation anticipatrice dont parle Merton, provenant de la psychologie sociale et plus particulièrement de Herbert Hyman est reprise par Everett Hughes (1955)[5] pour montrer la diversité et l’implication de plusieurs agents socialisateurs qu’il nomme par le terme d’ “autruis significatifs”. L’exemple de citation que Hughes consacre à la fabrique du médecin témoigne l’idée d’une reconstruction et donc des caractéristiques que recouvre la socialisation secondaire. Il dit “... la socialisation médicale comme un ensemble d’expériences prévues et imprévues au cours desquelles de jeunes profanes deviennent détenteurs d’une partie de la culture médicale, à la fois technique et scientifique, des professionnels.”, cité dans ce texte: “3. Socialisations secondaires et reconstruction de l’individu” de Muriel Darmon
Dans la fabrique du médecin Hughes nous montre que la socialisation secondaire s’opère à travers l’intériorisation et l’incorporation des normes, valeurs, pratiques et l’ensemble des rôles qu’un médecin doit faire ou avoir. De ce fait, ce passage nécessite qu’on souligne les textes de Emmanuelle Zolesio (2009)[6] et de Mélanie Guillaume (2018)[7] soulignant les caractéristiques de la socialisation secondaire comme les autruis significatifs même si ce n’est pas la même profession que chaque auteur étudié. En ce sens, on y retrouve la culture de la profession ou du “groupe de référence” que la personne veut intégrer en essayant d’incorporer et d’intérioriser les pratiques du métiers. Ainsi, on a le fait de devenir chirurgien pour le texte de Zolesio et devenir militaire pour celui de Guillaume.
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