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Pouvoir local

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Par   •  1 Mai 2023  •  Compte rendu  •  30 409 Mots (122 Pages)  •  196 Vues

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POUVOIR LOCAL:

Mercredi, 18/01/2023

Examen: 1 dissertation, 3h, 2 sujets.

INTRODUCTION:

Pouvoir local: les collectivités et les acteurs et les espaces infra nationaux.

“Local”: niveau d’observation qui est l’échelle infranationale 

“Espaces locaux : désigne de sous-ensemble de l’espace national. 

“Pouvoir”: analyse du pouvoir de ces espaces infra nationaux en tant que groupes d’individus, en tant qu’institutions, mais elle peut aussi renvoyer à l’analyse du pouvoir au sein de ces espaces. 

La distinction entre une approche de type institutionnaliste du pouvoir et une approche de type relationnel ou interactionniste. 

L’approche institutionnaliste tend à considérer le pouvoir comme un attribut, le pouvoir est un attribut qui donne autorité à agir, soit du fait de la détention d’un poste de commandement, de compétence juridiquement réglée.

Deuxième approche de type relationnel ou interactionniste elle s’inscrit dans Max Weber, elle tend à envisager le pouvoir comme une relation d’influence autrement dit la capacité pour un individu ou un groupe d’individus, d’obtenir d’un autre individu d’un autre groupe d’individus un comportement (ou une abstention à ce comportement) que ce dernier n’aurait pas spontanément accepté et que conforme à la volonté du premier (Weber). (Forcer dans une personne un comportement qu’il n’aurait pas fait par lui-même).

Le pouvoir peut également désigner une capacité d’action ou de transformation.

On va aborder les deux types d’approches, elles se combinent et sont enrichissantes, de préférence par le deuxième mais les deux sont importantes.

On va se concentrer sur les phénomènes de gouvernance de ces territoires infra nationaux, et donc sur l’activité des instances productrices de règles orientant la vie sociale (L’autorité politique). 

L’approche de type plutôt relationnel et interactionnel va permettre d’envisager le pouvoir à la fois comme un attribut (le pouvoir comme attribut des autorités publiques), comme une relation (comme des relations de pouvoir dans ces espaces) et comme une capacité d’action de ces autorités publiques. On va envisager le pouvoir local dans sa dimension sociopolitique. On va penser que le pouvoir local n'est pas comme un pouvoir confiné aux textes légaux mais d’utiliser un regard sociologique à la manière dont le pouvoir s’exerce et par qui. Interaction de ces acteurs et des institutions dans lesquels ils évoluent.  

L’évolution de la trajectoire de la question du pouvoir social dans la recherche (dans les sciences sociales) :

La dimension locale dans l’analyse du pouvoir politique a d'abord été largement sous investie jusqu’aux années 80 et après sur investie pendant un période. Du point de vue analytique il y a le pouvoir local et les analyses sur le pouvoir local, ce sont des choses différentes. Les travaux sur le pouvoir local et le pouvoir local lui-même. Pourquoi il s'intéresse à une période et pas à une autre ?

Le pouvoir local a commencé à être étudié par les politistes et les sociologues français assez discrètement à partir des années 50 et encore plus à partir de la décentralisation en 82 et de la création de régions en France (régionalisation) et le déficit de légitimité de l’État (montée en pouvoir des autorités locales). L’étude du local avait tendance jusqu' alors à être marginalisé, il a engendré des nombreux travaux à partir des années 80.  Le local a longtemps une place résiduelle dans les sciences sociales qui privilégient une conception stato-centrée de la recherche. C’était pas propre au cas français, c’était le cas dans toute l’Europe. Michael Keating souligne que dans les 30 ans de travaux qui portent sur les “territorial politics” en Europe, la majeur partie du XX siècle a eu tendance à négliger les territoires (“neglect of territory”), c’est ce qui fait selon lui que le cadre national a été l’unité d’analyse privilégiée notamment du changement politique. Pourtant en France comme en Europe, on voit que les débats sur le pouvoir local vont enrichir les travaux qui vont être menés dans les différents pays d’Europe, mais également aux USA. 

En France, en 1973, Pierre Birnbaum, politiste français, va proposer différentes approches du pouvoir local en analysant les différents travaux qui existent en France mais aussi aux USA. Il part des premiers travaux et débats qui vont exister en France parmi les sociologues du CSO (Centre de Sociologie des Organisations, laboratoire précurseur dans l’étude des relations du pouvoir). Là on trouve des sociologues comme Crozier, Gremion, Thoenig et Worms. Ces débats entre ces chercheurs à l’époque vont porter essentiellement sur l’autonomie du local vis-à-vis de l’État central, et, également, sur l’insertion du pouvoir politique dans les structures économiques et sociales. Notamment les théories de la régulation croisée, de la régulation des marges d’incertitude…

À cette époque (années 60-70), il existait également des travaux des sociologues qui font de la sociologie rurale et qui proposent des monographies des villages. À ce niveau-là les villages sont pensés comme des observatoires du changement social autour de questions de transformation : modernisation, industrialisation…Les sociologues vont s’intéresser aux effets de ces événements sur la vie sociale des villages (notamment les modes de production capitaliste). Comme les études monographiques (un petit territoire et un petit groupe d’acteurs qui interagissent dans ce territoire).

Ces recherches sur les collectivités locales vont faire émerger la question de leur organisation politique en France mais également aux USA. Les USA vont développer de travaux assez nombreux sur les “community studies” à travers lesquels les sociologues et politistes cherchent à déterminer les lieux et les acteurs du pouvoir dans les villes. Ces chercheurs vont aussi penser le changement au niveau des villes (les questions de démocratie et d’autonomie politique) à la fois vis-à-vis du centre et des territoires.  

En France on distingue deux grandes études américaines : Hunter, Mills et Dahl. Les premiers travaux sont ceux de Floyd Hunter en 53, qui va travailler sur la ville d’Atlanta et qui va identifier une unification des élites et une prédominance des élites économiques et du milieu marchant sur le pouvoir local. En 61, Robert Dahl va démontrer la pluralité des intérêts défendus (élite politique, économique, intellectuelle etc qui vont se concurrencer et se partager le pouvoir). En termes d’arbitrage, l’acteur qui a un rôle central c’est le maire, dans l’arbitrage des intérêts de la ville. Ces travaux dans les deux cas mettent en évidence une structure de pouvoir propre à l’échelle de la ville. Dans la veine de ces travaux, certaines analyses comparatives vont être faites qui vont mettre en évidence la variabilité du degré de pluralisme de ces élites en fonction des localités. Ces travaux comparatistes vont souligner les spécificités propres à chaque territoire et montrer que dans chaque ville il y aura une prédominance de pouvoir économique, ou social, etc. 

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