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Peut-on encore parler de variables lourdes explicatives du comportement électoral aujourd’hui en France ?

Étude de cas : Peut-on encore parler de variables lourdes explicatives du comportement électoral aujourd’hui en France ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  6 Avril 2024  •  Étude de cas  •  2 121 Mots (9 Pages)  •  127 Vues

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Peut-on encore parler de variables lourdes explicatives du comportement électoral aujourd’hui en France ?

Les variables lourdes sont celles considérées comme les plus prédictives du comportement individuel : on dit variables sociologiques car elles peuvent fortement influencer le vote (croyance religieuse, niveau patrimoine, statut social). Or en France, aujourd’hui, la plus grande force politique est l’abstention. La population votante est donc de moins en moins représentative de l’ensemble. Et pour autant, peut-on expliquer le comportement électoral aujourd’hui en France ? Lors de cette dissertation, nous allons traiter les choix politiques qui nous sont présentés lors d’une élection. Nous allons commencer par la participation électorale, ensuite nous allons voir l’abstention croissante et nous allons finir sur la médiatisation de la politique.

Pour comprendre la participation électorale et les choix qu’un individu fait lorsqu’il se trouve seul dans l’urne, il faut comprendre sa pensée, son idéologie politique. Pour Paul Lazarsfeld : « Un individu pense politiquement comme il est socialement », la pensée est donc en conséquence de la croyance religieuse, le niveau de patrimoine ou le statut social par exemple. Une seule variable lourde isolée ne peut pas expliquer a elle seule un comportement electoral par exemple ce n’est pas parce que l’on est de religion catholique que l’on aurait tendance à voter à droite car notre entourage social nous influence aussi. Lorsque Emile Durkheim parle de l’intégration social, il parle de « l’insertion d’un individu dans un groupe, génératrice de liens sociaux, économiques et politiques entre les personnes qui composent la société ». Cette insertion dans la politique se fait à différent âges, en effet, la socialisation politique primaire, est dite « héréditaire » car les choix se font par les normes et valeurs sociales qui sont enseignées par notre entourage. Grâce au travail Annick Percheron nous pouvons remarquer les deux raisons majeures pour la forte reproduction des préférences partisanes des parents sont l’intérêt des parents pour la politique et la force de leurs préférences partisanes. Ce qui explique que deux tiers des Français votent comme leurs parents, et cette proximité est encore plus forte entre époux. « Le granit vote à droite, le calcaire vote à gauche ». Cette expression est un peu plus complexe qu’elle en a l’air. Géographiquement, une région de calcaire favorise un habitat concentré, donc urbain, alors que le granit favorise zone d’habitats dispersés donc là où la grande propriété foncière domine et où le clergé conserve une forte influence. Alors que c’est le cas contraire pour le calcaire. Cette manière de penser est symbolique de l’écologie électorale. Cette classification politique cherche à mettre en relation les préférences politiques et les caractéristiques diverses des individus, tels que les caractéristiques économiques, culturelles, démographiques ou religieuses comme expliqué dans l’exemple. Psychosociologiques de vie et de la localisation géographique sera étudié pour la première fois par André Siegfried en 1913.Angus Campbell a développé ce qu’il a nommé le « Paradigme du Michigan » d’après l’université de Michigan aux Etats-Unis, qui approfondit l’approche des variables psychosociologiques individuelles. C’est lorsque qu’un électeur a un affectif durable pour un parti politique ou une sorte de loyauté pour un parti qu’il donne en conséquence son vote pour un parti et non sur les idées ou propositions soulevées lors de l’élection. Cette identification est presque un acte de foi car il est aveugle. Le vote dépend alors de la socialisation et de variables lourdes qui situent l’individu dans la société. Il s’oppose au paradigme de l’électeur rationnel. La classe sociale des ouvriers a connu une baisse significative en nombre, dans les années passées. Il faut, tout du moins mentionner, qu’au sein de cette catégorie le vote de gauche est majoritaire mais il y a une distanciation avec la gauche qui est due au fait que le monde ouvrier a beaucoup changé dans ces dernières années notamment avec le chômage et une redéfinition du monde industriel. Historiquement il a toujours été « ennemis » du peuple élite, présenté comme la lutte du petit contre le gros. Depuis peu, (trente dernières années) ils votent pour une grande partie pour le Front National, qui a fait le meilleur score durant l’élection présidentielle de 1995 chez eux. 

On remarque aussi que la classe moyenne s’est rapprochée de la gauche. Le parti socialiste attire le profil de jeunes citadins, sans religion et sans appartenance particulière a un parti politique sensibles aux valeurs de liberté souvent en désaccord des citoyens âgés de plus de 65 ans. Ils se sentent aussi en grande majorité à pouvoir se projeter voter pour le parti communiste que le conservatisme de droite. 

La religion porte une influence majeure sur le vote d’un citoyen. Il est décisif de son choix, qui est pour le plus souvent influencé au point de choisir le vote aux deux tours pour l’électeur. On remarque que la probabilité de voter à gauche connait une baisse significative lorsque l’électeur est pratiquant religieux régulier. Cette baisse est proportionnelle nombres de fois par mois que ces individus vont à la messe.

L’abstention c’est lorsqu’on ne se déplace même pas pour aller voter. Souvent le débat pour l’abstention se fait entre si le vote est un droit, donné à chaque citoyen, ou, un devoir accordé aux citoyens grâce à leurs efforts de deux siècles de lutte pour les obtenir. C’est donc lorsque l’on a la capacité de voter (citoyenneté française, inscrit sur les listes, majeur) mais qu’on ne le fait pas. Il est à noter que l’abstention, en France, est en hausse depuis trente ans et enregistre des pourcentages records par rapport à l’abstention dans les élections municipales ou encore présidentielles par exemple. Les chercheurs en science-politiques ont trouvé que l’abstention était plus commune chez les jeunes que chez les personnes plus âgées. Il est a noté que le chiffre de l’abstention est dangereux pour la démocratie car si un candidat est élu avec une toute petite majorité de participants, plus il sera contesté et plus les manifestations seront nombreuses. L’absence de participation électorale peut se diviser en trois catégories distinguables. On remarque tout d’abord le désintérêt et le sentiment d’incompétence politique. Elle est caractérisée par un profil moins diplômé, souvent en milieu populaire, ce type d’abstention s’appelle l’abstention hors-jeu car ils ne suivent pas la politique car ils ne la comprennent pas. On distingue après l’abstention par choix volontaire qui sont des abstentionnistes dans le jeu politique qui sont majoritairement jeuneS. Ils font ce choix en pleine conscience et sont capable d’argumenté leur choix. Néanmoins ils le font souvent car ils ne se sentent pas représentés. La troisième variation de l’abstention ce sont les variables contextuelles. Ce sont des électeurs qui font ce que l’on appelle un vote sur enjeu : il concerne juste leurs intérêts et leurs enjeux. Il est visible aux élections européennes, qui ont une abstention de 60%, donc seulement quatre personnes sur dix partent voter. L’abstention varie donc sur plusieurs points tels que le niveau de diplôme, la nationalité/ethnicité, l’âge, l’activité, le statut professionnel et le lieu de résidence. On peut aussi classer l’abstention dans deux autre parties, l’abstention systématique qui est l’électeur inscrit sur les listes mais qui ne va jamais voter, il est équivalent à 10% de l’abstention chaque année. Et la deuxième catégorie c’est l’abstention intermittente qui est l’électeur qui participe de temps en temps. Cette catégorie correspond à la majorité de l’abstention. Seul 56% des Français reconnaissent ne jamais s’être s’abstenus. Tout d’abord, dans une approche structurelle on distingue que l’abstention souvent basé ou causé sur des variables sociales. On remarque aussi qu’il est favorisé par les moins ou pas diplômé. La variable de l’intégration social est donc grandement indicatrice de l’abstention. Cette intégration sociale dans un cercle politique est visible surtout chez les jeunes qui ont un taux d’abstention bien supérieur à celui des personnes plus âgées qui est expliqué par les compétences politiques et le degré de niveau d’intérêt de la politique. Ensuite, on trouve les explications conjoncturelles qui concerne tous les groupes sociaux qui dépend des facteurs tels que la fréquence des élections, par exemple les élections législatives suivent de peu les élections présidentielles qui sont les élections les plus populaires en France avec le nombre de l’abstention le plus bas. Ensuite on a l’enjeu du scrutin, comme je viens de mentionner, les élections présidentielles ont plus d’importance aux yeux des électeurs car le président aura plus d’impact dans leurs vies. Après on a la prédictibilité du résultat de l’élection, lorsque les électeurs pensent que le candidat qu’ils veulent soutenir a déjà gagné, ils font moins l’effort d’aller voter. Et finalement il y a les variables externes tel que par exemple la période où est planifiée l’élection et si elle est en période de vacances scolaire, il y aura un taux de participation moins élevé car les familles partent en vacances. Qu’en est-il du modèle concurrent, celui de l’électeur rationnel ? Mais cette explication du modèle rationnel du vote peut s’expliquer de manière métaphorique, on peut parler « d’offre », non seulement sur les marchés monétaires mais en politique aussi. Ce vocabulaire « emprunté » du marché monétaire peut paraître mal-employé mais Les termes offre-demande-marché ont même été considéré par Max Weber à prototype de la démarche idéal-typique. De plus, lorsque on reprend le mot à sa définition du dictionnaire : « 1 : Donner en cadeau, V payer, dédier ; 2 : Proposer (une chose) à quelqu’un en le mettant à sa disposition : V présenter. », il est alors vrai que lorsqu’on lui redonne sa réhabilitation et acception original, elle prend tout son sens. On peut donc dire que si la politique et les candidats politique sont donc « offreur », les citoyens et électeurs sont donc « consommateur » et « demandeur ». Les offres politiques pourraient définir les choix de possible de chaque électeur. Cette économisation de la politique explique le marketing politique, lorsque les candidats font appel à des entreprises externes, privées et professionnelles pour avoir la charge de leurs communication. Ces stratégies de communication propres à l’univers du privé sont utilisées dans l’univers politique. C’est lors de ce moment que chaque électeur optimise son choix par l’équation coût/avantage. Un vote sur enjeu est alors distinguable.

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