Dans quelle mesure peut-on parler du bon goût ?

Philosophie : Dans quelle mesure peut-on parler du bon goût ?

Pour pouvoir accéder au statut et à la reconnaissance de noble pendant l’époque de Louis XIV, il fallait un minimum élevé de richesse mais surtout un savoir vivre très particulier. Les nobles se permettaient des railleries sur les bourgeois qui eux n’avait cette culture, notamment sur le plan du goût car pour les nobles il n’y avait qu’eux qui pouvaient avoir du bon goût. Mais cela pousse à ce demander qu’entendaient ces personnes par ‘’bon goût’’ ? Car cette idée d’un bon goût signifierait qu’il y aurait un mauvais goût par la même occasion et que comme l’on dit : ‘’ il a bon goût ‘’ alors cela sous entend aussi que la plupart des personnes ont mauvais goût. Le bon goût serait donc réserver à une forme d’élite dans la société qui elle aurait accès à une culture plus ou moins riche lui permettant d’utiliser sa faculté de juger du mieux possible. Pour savoir dans quelle mesure peut-on parler du bon goût, il faut penser à la question suivante : qu’est ce que le bon goût. Pour pouvoir répondre nous approfondirons l’idée d’un bon goût de la noblesse et surtout de la bourgeoisie actuelle ce qui amènera à une forme de relativisme des goûts de Claude Lévi-Strauss qui préfère penser qu’il n’existe pas un bon goût mais des goûts. Enfin nous lui opposerons la thèse de Kant qui lui pense qu’il y a néanmoins un goût commun à tous.

D’après la noblesse comme nous l’avons dit précédemment, seule une élite de la société peut avoir bon goût mais il est intéressant de savoir sur quels arguments se fonde cette idée très catégorique. La noblesse sous le règne du roi Soleil ne vit qu’à la cour et délaisse totalement ses affaires car pour pouvoir avoir de la reconnaissance il faut être le plus proche possible du roi. C’est d’ailleurs l’abandon de la société par la noblesse pour la cour qui entrainera la fin de la royauté en France. Sur presque tous les plans la noblesse est supérieur au reste du peuple sauf sur un très important. Au fil des années la noblesse ne s’enrichie plus et de riches commerçants commencent à prendre le dessus financièrement. La noblesse se sentant en difficulté mais ne pouvant quitter la cour du roi décide de se servir des bourgeois et de leur fortune pour continuer à vivre aisément. Sous prétexte que les bourgeois n’avaient aucun ‘’bon goût’’ aux yeux de la noblesse et qu’ils voulaient être reconnus dans la société, certains nobles décidèrent de donner des ‘’cours de bon goût ‘’ afin d’éduquer cette nouvelle classe sociale forte, le but principal étant de lui soutiré de l’argent, il n’y a qu’à voir la pièce de Molière Le Bourgeois Gentilhomme qui fait le portrait exact de cette société. Le bon goût est donc utilisé ici pour vraisemblablement voler de l’argent. Mais maintenant intéressons nous à ce qu’est le bon goût bourgeois dans notre société actuelle. Ce bon goût bourgeois à d’une certaine manière remplacé le bon goût de la noblesse et est utilisé presque de la même façon mais pas pour les mêmes fins. Le bon goût bourgeois concerne particulièrement les arts contemporains car la définition de la notion à changé, avant le bon goût était le goût d’excellence par défaut qui concernait toutes le œuvres classiques mais désormais le bon goût est plus interprété comme une aisance face par exemple à des tableaux de l’art contemporain ou à l’opposé l’appréciation d’un opéra long de plusieurs heures durant lesquelles l’on s’ennuie mais vu que c’est un classique de l’opéra et que l’on a bon goût on prétend avoir apprécié, ce qui dans certains cas n’est absolument pas à remettre en question. Le bon goût apparaît plus alors comme une forme de codage entre personnes d’un certaine aisance financière dans la vie qui prétendent avoir compris le sens d’un tableau ou l’intérêt d’un photo, etc… mais seulement par volonté de ce démarquer et non de paraître au même niveau culturel qu’un simple ouvrier. Cette question du bon goût bourgeois apparaît donc comme une forme d’hypocrisie envers le reste de la société sous la forme d’un prétendu savoir invérifiable. Le bon goût bourgeois est donc comme il l’était pour la noblesse une marque qui perme de se détacher des autres classes sociales surtout moyennes. Mais lorsque l’on dit à quelqu’un : ‘’ ton pull-over est bien beau, tu as vraiment bon goût ‘’ il ne s’agit pas ici de bon goût bourgeois mais d’une sorte de bon goût à une autre échelle. Il faudrait alors plus penser le bon goût sous un autre aspect comme quelque chose d’indépendant et de particulier pour chacun. Ce début de raisonnement a permit de démontrer clairement que l’idée d’un bon goût réservez aux plus hautes classes sociales, même s’il est vrai qu’elles ont plus accès à la culture qu’un ouvrier moyen, n’a pas sa place dans la société et ne fait qu’agrandir le fossé entre ces classes là afin pour l’une d’encore mieux ‘’ maîtriser ‘’ l’autre. C’est donc cette ouverture qui nous permet de faire le lien avec le relativisme de Claude Lévi-Strauss.

Pour Claude Lévi-Strauss il n’existe pas de bon goût qui serait universel et supérieur aux autres mais ce serait des goûts presque propres à chacun. La phrase : ‘’ à chacun ses goûts ‘’ est ce qui semble être la pensée la plus commune de tous les relativistes du goût. Claude Lévi-Strauss ayant beaucoup voyagé affirme que la conception du goût dans chaque civilisation qu’il a pu rencontrer est bien différente de la notre et avant tout de toutes les autres. Par rapport à ce que nous avons vu précédemment, cette thèse est en total opposition car elle démontre dans un premier temps qu’il existe une grande diversité des goûts et ainsi qu’il n’y pas de goûts supérieurs aux autres car ils sont tous personnel. Cette pensée relativiste permet donc de dire que les goûts sont le résultat d’une éducation dans un certain milieu de vie, ainsi le simple ouvrier ne se retrouve pas inférieur sur ce plan là face à un avocat par exemple. Cette évolution de la pensée

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