Peut-on Parler Pour Ne Rien Dire ?

• De nos jours, et ce depuis que l’homme a appris à s’exprimer par des sons, on s’est toujours demandé s’il est toujours utile et intéressant de parler aux autres. Ici s’opposent donc deux idées essentielles : « Est-il vraiment utile de parler ? Et est-ce bien toujours intéressant ? » Nous allons donc étudier cette idée aussi vieille que la parole existe.

• Premièrement, penchons nous sur l’utilité de la parole dans la société humaine. Il faut tout d’abord savoir que plus de la moitié des choses que l’on apprend d’une autre personne ou que l’on communique soi-même aux autres ne passe pas forcement par le verbe « En amour un simple regard parle bien plus que tous les mots du dictionnaire ». Selon toutes les croyances et même les sciences, l’évolution où dieu a doté l’homme de parole, est-ce donc alors pour se taire ? « L'important n'est pas de bien ou mal parler, mais de parler. »(Pierre Falardeau). N’est-il pas plus judicieux de parler même pour ne rien dire que de se taire et garder à l’intérieur ses pensées personnelles par la simple peur de dire quelque chose de stupide ? N’est-il pas plus stupide de ne rien dire au final ? Si la parole est tout de même la base de la communication, l’écriture étant simplement des mots que l’on ose poser sur papier, ne faut-il pas parler aux autres puisque parler c’est avoir peur du silence ? Seul les animaux non dotés de la parole arrivent à communiquer par d’autres moyens ; en effet l’homme ne sait pas encore parler « en odeurs » même si « aimer c’est aimer l’odeur de l’autre » ni d’ailleurs « entendre » un geste, lever la main sur quelqu’un signifie t-il juste la violence ? Ou pour les chiens lever la patte signifie t-il juste marquer un territoire ? Dans notre société moderne et de par votre sujet, avons-nous oublié les muets : sont-ils heureux ou malheureux de ne pouvoir s’exprimer que par le geste et peuvent-ils être tout aussi stupides que nos hommes politiques quand ils parlent avec leurs mains ? « Et si les muets pouvaient parler, gueuleraient t-ils comme des sourds » (en comptant qu’ils ne soient pas sourd-muet bien sûr) ? Nous voyons donc bien que la parole n’est pas ici le problème mais c’est plutôt : l’homme qui parle est-il suffisamment intelligent pour dire quelque chose d’utile ? Et, de même, la personne qui l’écoute a-t-elle compris la finesse du verbe adverse ?

• Nous voici donc plongés au cœur de la deuxième partie : Est-t-il intéressant de parler ? Eh bien, dirais-je, pour faire précéder mon argument d’un résumé, l’intérêt que l’on a pour une personne qui parle ne dépend pas de celle-ci mais plutôt du sujet sur lequel il s’exprime. Nos meilleurs orateurs politiques aussi doués soient-ils, ne peuvent plaire à tout le monde en même temps sur un même sujet. De même que tous les professeurs des écoles ne peuvent captiver tous leurs élèves ; en effet, si l’élève ne se sent pas concerné par son élocution ministérielle, il a vite fait de compter les carreaux du plafond ! Quand aux élèves qui parleraient pour ne rien dire, selon nos chers éducateurs pédagogues, je laisserais Miguel de Unamuno leur répondre : « penser c’est parler avec soi-même ».Or, certaines personnes pensent à voix haute. Mieux vaut parler et avoir manqué une occasion de la fermer que de se taire

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