La Jolie Brune
Dissertations Gratuits : La Jolie Brune. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar samulafrite • 15 Mars 2015 • 407 Mots (2 Pages) • 724 Vues
« Figure-toi qu’il est vachement sympa ! » J’avais passé un rapide coup de fil à une copine journaliste pour lui demander ce qu’elle savait de Christophe Cornevin. Elle n’avait pas grand-chose à en dire. Elle n’aimait pas ses articles, goûtait peu ses cris d’orfraie sécuritaires et ses odes à l’uniforme. Mais elle avait mangé une fois avec lui, hasard des circonstances. Et l’avait trouvé « particulièrement cool ».
Cool, Cornevin ? Dans ma tête, je m’étais dit qu’elle traînait trop avec les flics et les gratte-papiers. Qu’elle en perdait le sens commun. Et qu’elle avait furieusement besoin de vacances, loin de sa petite sphère médiatique. Un peu d’air pur, de doux paysages, du temps libre pour réfléchir et elle reviendrait à des sentiments plus civilisés. Comprendre : à une furieuse envie de coller des baffes au journaliste spécialisé police du Figaro, par ailleurs rédacteur en chef adjoint du quotidien.
Une semaine plus tard, j’ai appelé Christophe Cornevin1. Je me suis présenté, disant être un semi-journaliste participant à une revue libertaire plutôt confidentielle. Et je lui ai expliqué que je préparais un papier critique sur son traitement des questions de sécurité. Je m’attendais à un refus sec ou à quelques phrases hâtivement lâchées pour se débarrasser de l’empêcheur-de-fustiger-en-paix-les-gauchistes-et-les-islamistes.
Sauf que non. Mon interlocuteur a pris le temps, répondant aux questions et essayant d’expliquer sa vision du journalisme policier. Le tout sur un ton presque chaleureux et pendant une demi-heure. J’étais désarçonné. Je le lui ai dit, m’attirant cette réponse moqueuse : « Vous imaginiez un mec en ranger, treillis et cigare à la bouche ? Et bien non, désolé. »2
Le lendemain, j’ai repris mes notes. Et je me suis replongé dans les articles de Cornevin, les relisant un à un. Peu à peu, l’écœurement est revenu. J’ai retrouvé la hargne. Suffisamment pour rédiger cet article, en tout cas. Voici donc l’acte d’accusation de Christophe Cornevin, boutefeu au Figaro, satrape sécuritaire, amoureux de la matraque, agitateur d’épouvantails en tous genres et... mec sympa.
Copinage policier
Vingt ans qu’il est spécialisé « police et renseignement » pour Le Figaro. Qu’il grenouille dans le milieu sécuritaire – marigot de flics, gendarmes et douaniers, de hauts fonctionnaires du ministère de l’Intérieur, d’acteurs de la sécurité privée et d’experts vendant leur savoir-faire. Vingt ans, soit près de la moitié d’une vie (il a 47 ans) passée à relayer la parole des uniformes, de ceux qui les dirigent et de ceux qui les équipent. Ce n’est pas rien.
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