TRAVAIL AVEC LES FAMILLES- Laurent Ott
Fiche de lecture : TRAVAIL AVEC LES FAMILLES- Laurent Ott. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar auzemeo • 14 Septembre 2021 • Fiche de lecture • 1 998 Mots (8 Pages) • 1 278 Vues
ODUCTION a) L’auteur
Dans le cadre de ma formation, j’exécute mon stage de première année d’éducateur spécialisé au sein du Complexe d’Habitat Tournesoleil, faisant parti de l’ADAPEI des Landes. Cette structure est agréée pour accueillir des personnes adultes hommes et femmes en situation de handicap mental. Durant ce stage, j’ai pu remarquer que l’accueil de jour sur lequel j’effectuait mon stage était en relation direct avec les familles des personnes accompagnées. J’ai donc décidé d’approfondir mes recherches sur l’entité que représente la famille. Pour ce faire, j’ai choisi de lire l’ouvrage de Laurent Ott, Travailler avec les familles. Éditions érès, 2004.
Laurent Ott est éducateur spécialisé, enseignant, philosophe social, chercheur en travail social et co-fondateur de l’association Intermèdes Robinson qui réalise une action de développement social communautaire. C’est également la première structure de soutien de la fonction éducative et de lutte contre la solitude enfantine.
Il est également l’auteur de Travail social, les raisons d’agir érès, 2013 ; Le travail éducatif en milieu ouvert, érès 2007 ; ou encore Être parents, c’est pas un métier, Fabert 2008 .
L’oeuvre de Laurent Ott ici étudiée, Travailler avec les familles, est un essai philosophique car on peut remarquer que l’auteur expose une réflexion très personnelle sur l’appui de différents ouvrages philosophiques.
b) L’oeuvre :
Dans le thème de cet ouvrage, il est question des relations entre les familles et les institutions. L’auteur traite des difficultés rencontrées par les deux entités pour travailler ensemble, afin d’apporter des pistes d’accompagnements et un travail de cohésion autour de l’éducation des enfants. Ici, Laurent Ott tend à une réflexion ouverte et personnelle, où il critique les familles et les institutions. Il propose ses idées afin de
Auzeméry Océane
revoir et repenser le travail avec les familles, qui actuellement, est un sujet prioritaire dans le travail social.
La question dans cet ouvrage est de savoir si ce sont les familles qui sont responsables des difficultés rencontrées par les enfants. Il dégage deux grandes parties : connaître les familles aujourd’hui, et travailler avec les familles. Il y remet en question les institutions en prouvant qu’il y a des contradictions entre les politiques sociales et les pratiques institutionnelles. Tout au long de l’ouvrage il argumentera son avis personnel sur la question.
II- LE DEVELOPPEMENT
Avant toute chose, Laurent Ott exprime le fait que aujourd’hui la famille prend une place considérable au sein du travail social, tandis qu’autrefois elle était ignorée. Il explique que malgré le changement de rapport entre les institutions et les familles, une forme de domination persévère. En effet, en changeant leurs pratiques professionnelles les institutions prétendent privilégier l’encouragement des familles, cependant l’auteur dénonce le fait que celles-ci se voient accompagner les solutions présentées par l’institution elle-même. Selon lui cette sursollicitation n’a d’autres termes que d’épuiser la famille et l’espace éducatif qu’elle constitue : « Le constat le plus apparent de ce changement est qu’il contribue à épuiser les familles au point de les amener au bord de l’éclatement, en focalisant la pression exercée par les institutions sociales et éducatives sur les seuls parents, renvoyant ces derniers à l’exercice à plein temps de la
parentalité. » (p.15)
Il amène donc, via son raisonnement, à se questionner directement sur le rôle des institutions de nos jours, et sur le fait qu’elles culpabilisent les familles plus qu’elles ne les soutiennent.
Tout au long de son livre, l’auteur remet en question les notions d’institutions et de familles, ainsi que la relation qu’elles entretiennent entre elles, mais également avec l’enfant. On sait d’ores et déjà qu’elles ont comme devoir l’éducation des enfants. Seulement sont-elles les seules actrices de la construction éducative de ces jeunes ? Pour Laurent Ott, il est évident que non et que tout l’environnement externe à la famille
Auzeméry Océane
joue un rôle essentiel dans l’éducation de l’enfant, et leur permet de se différencier de leur propres parents en adoptant une réflexion et un ressenti qui leurs sont propres. Il défend l’idée que l’éducation n’est pas un domaine réservé en citant un proverbe qui illustre la construction de l’enfant à travers l’expérience de la collectivité et les paroles de chacun : « il faut un village pour élever un enfant » (p.27).
Si cette cellule familiale n’est pas la seule actrice de l’éducation de l’enfant, elle n’en est pas moins pointée du doigt lorsque cette éducation est défaillante . Ce jugement perpétuel exercé par les institutions, entraîne les familles sur une position de
désarroi .Cette perte d’estime de soi les conduit le plus souvent à s’isoler de la collectivité, mettant en péril la qualité du rôle parental dans lequel ils s’enferment. Or Laurent Ott exprime que l’acharnement des institutions engage un forme d’incohérence, entre le fait de vouloir travailler avec les familles tout en les réprimandants : « La pénalisation parentale supprime mais ne renforce pas la parentalité ; elle isole davantage les familles aux yeux de la collectivité, mais également des enfants eux-même qui se retrouvent plus faibles et plus seuls encore, avec des parents dominés et
incapables. » (p.41)
Cette incohérence est d’autant plus marquée par le fait que lorsque les familles sont demandeuses, et que les institutions sont incapables de leur apporter des réponses. Les institutions sont impressionnées et désemparées face aux familles qui viennent spontanément les solliciter, et leurs reprochent même cette ouverture. Mais paradoxalement, elles se plaignent lorsqu’elles se retrouvent face à des familles repliées sur elles même, car elles ne peuvent pas s’appuyer dessus et accentuent l’angoisse des parents, en décrivant le danger et le milieu instable dans lequel l’enfant vit. L’auteur exprime que ce refus de prise en compte des besoins éducatifs de l’enfant accueilli, et la représentation de l’aide éducative comme « punition », mettent un terme à toute confiance envers les institutions publiques. On voit ici que pour les parents la solution pour exprimer une forme d’autorité est le
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