Le rejet du modèle masculin de la concurrence
Analyse sectorielle : Le rejet du modèle masculin de la concurrence. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar bryan13700 • 16 Novembre 2014 • Analyse sectorielle • 1 112 Mots (5 Pages) • 618 Vues
C’est devenu une tradition. Officialisée en 1977 par les Nations Unies, la Journée internationale de la femme devient de plus en plus une sorte de fête de « la » femme. Un rituel qui laisse un goût amer aux femmes les 364 jours de « l’ » homme restants. Cette journée est de plus en plus dévoyée par des marques commerciales qui y voient la célébration de l’idéal féminin et les enjeux de fond sont rarement évoqués.
La récupération par la publicité prend de plus en plus d’ampleur. La journée internationale des droits des femmes se transforme alors en une célébration de l’image de « La » femme - ou de la « pouffe » pour employer l’expression de Laurence Defranoux, journaliste à Libération. Un fabriquant de vêtements « équitables » offre une promotion spéciale journée de la femme, une franchise de fleuristes invite à « couvrir sa femme de fleurs », l’an dernier le Stade Rennais (football) voulait faire vibrer ses supportrices.
Les médias eux-mêmes, qui dénoncent les inégalités hommes-femmes ce jour-là, n’ont aucune difficulté à relayer tous les autres jours des publicités ou clips vidéos ultra-sexistes qui renforcent les stéréotypes : les femmes sont belles et douces, prêtes à servir les hommes et à s’occuper des enfants. Exactement l’inverse des idéaux de celles qui ont combattu ces préjugés.
Le refus d’un modèle masculin de compétition
Le 8 mars est aussi l’exercice obligé du bilan des inégalités hommes-femmes. L’Observatoire des inégalités participe d’ailleurs à ce phénomène (lire notre article), comme il le fait tout au long de l’année (voir notre rubrique hommes-femmes). Pourtant, la plupart des états des lieux publiés s’en tiennent à une vision restrictive de la question, qui se résume au pourcentage de femmes parmi les députés, les chefs d’entreprises ou aux postes de direction. Une partie de ceux et de celles qui se battent pour l’augmentation de la part de femmes au sommet de la hiérarchie s’accommode facilement de la précarité de l’emploi - qui touche les femmes peu qualifiées au premier chef - comme de la promotion des heures supplémentaires au détriment de la vie de famille. Bref, la parité fait souvent bon ménage avec la précarité.
Les discours qui se réduisent à l’accès des femmes aux postes de direction permettent de combattre les inégalités entre les hommes et les femmes tout en défendant un modèle concurrentiel de société, dont l’archétype était le slogan « travailler plus pour gagner plus ». Dans cette optique, qu’importe la forme de la compétition, pourvu qu’elle soit « équitable » [1]. Un modèle rassurant parce qu’il permet d’éviter de remettre en cause le fonctionnement de nos sociétés et notamment la place des hommes.
Certes, les femmes sont très peu nombreuses dans les sphères de direction, au niveau de l’entreprise comme dans la fonction publique. Un plafond de verre masculin les empêche très souvent d’accéder aux postes de décision. Cette situation a été largement dénoncée. Mais ne reflète-t-elle pas, aussi, la moindre acceptation, par les femmes, d’un modèle de société d’hyper-compétition qui prévaut, en particulier dans le monde du travail ?
Une partie des « inégalités » relève de choix assumés. Le temps partiel est très majoritairement choisi : seules 27 % des femmes en temps partiel indiquent souhaiter travailler davantage. Certes, ce taux est sous-estimé : une partie des femmes savent qu’elles n’ont aucune chance d’obtenir un temps plein dans les conditions actuelles du marché du travail. D’autres ne déclarent pas souhaiter travailler
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