Ethno-anthropologie: les vertiges de la diversité
Analyse sectorielle : Ethno-anthropologie: les vertiges de la diversité. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Anne4 • 8 Février 2015 • Analyse sectorielle • 2 473 Mots (10 Pages) • 614 Vues
1ère PARTIE
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ETHNO-ANTHROPOLOGIE : LES VERTIGES DE LA DIVERSITÉ
Si on remonte au début de l’espèce humaine, on a comptabilisé que 60 à 100 milliards d’êtres humains ont peuplé la planète. On a conservé la trace d’environ 10 000 systèmes de droit. Aujourd’hui, encore des milliers de groupes ethniques, géographiques ou nationaux, coexistent et possèdent des civilisations très différentes. Au sein même de ces groupes existent de subdivisions qui se distinguent par différents critères : croyances, résidence, rituelle, langage, droit…. Les membres de chacun de ces groupes vont s’identifier entre eux, à une communauté à partir de ces différents critères.
Au-delà vient le problème des normes ou de l’adhésion du groupe qui ont pour mission d’assurer la cohésion du groupe.
Toutes ces inégalités (naissances, géographiques, culturelles) amènent des différences. L’ethnologie et l’anthropologie vont l’utiliser pour tenter de comprendre un certain nombre de mécanismes. Ils se nourrissent de cette diversité culturelle et juridiques et vont l'utiliser pour tenter de comprendre un certain nombre de mécanismes
Chapitre 1 : L’objet, la méthode et la finalité.
Ethnologie, anthropologie qu’est ce que c’est ?
Ce sont des sciences sociales qui sont tournées vers l’Autre et qui vont puiser leur matière première dans la diversité culturelle. C 'est une discipline d'ouverture.
Section 1 : Ethnologie et anthropologie sociales.
Ce sont des sciences complémentaires mais n’ont ni le même objet, ni la même méthode, ni la finalité.
A) Qu’est ce que l’Ethnologie ?
Cela désigne l’étude scientifique et prolongée des sociétés autres, sociétés de la tradition en tant de que lieu de culture ou de civilisation. Ou désigne encore la science des sociétés de la tradition. Partant de l’idée que chaque société est vectrice d’une culture et d’une civilisation.
1) Société d’après les ethnologues.
C’est un groupe plus ou moins important d’êtres humains en interactions constantes qui reconnaissent une appartenance commune et qui vont l’institutionnaliser. Ils ont vocation à se perpétuer par les modes de reproduction biologique qui est gérée par des règles de la parenté.
2) Culture et civilisation.
Il s’agit ici de l’ensemble des réponses que ces groupes d’humains apportent aux problèmes de leur existence sociale.
Définition par E. TAYLOR, en 1811 dans un traité sur la culture primitive : « La culture ou civilisation est cette totalité complexe qui comprend les connaissances, les croyances, les arts, les lois, la morale, la coutume et toute autre capacité ou habitude acquises par l'homme en tant que membre de la société ». Cette définition postule 2 choses :
_ Le rapport étroit entre société et civilisation : une société dépourvue de culture ou de civilisation est inconcevable, et inversement il n’y a pas de civilisation qui ne soit celle d’une société.
→ fait novateur : considéré la culture comme un objet universel et pas le monopole de certain.
_ L’acquis : la définition souligne le rôle de l’apprentissage : par opposition à l’inné ou au biologique, la civilisation est ce qui est acquis par l’apprentissage au sein d’une société.
3) Tradition et modernité.
Quand on parle de traditions il faut opérer une distinction entre société moderne et société traditionnelle. La pensée occidentale est marquée par une dualité qui remonte à la Renaissance et qui oppose « les sauvages aux civilisés ». A partir de ce clivage, les précurseurs de l’ethnologie ont porté des jugements de valeurs en valorisant l’une ou l’autre de ces sociétés. Deux exemples types : certains ont déploré les perversions de la civilisation (Rousseau qui a idéalisé « le primitif vivant dans la liberté dans l’état de nature »), d’autres par contre ont magnifié la civilisation en considérant supérieure la civilisation par rapport aux Etats antérieurs dits de barbarie et de sauvagerie (mouvement des évolutionnistes né au 19ème siècle).
Un sociologue américain EISENSTADT (1963) définit le processus de la modernisation : « Historiquement, la modernisation est le processus de changement vers les systèmes sociaux, économiques et politiques qui se sont développés en Europe occidentale et en Amérique du Nord depuis le XVIIème jusqu'au XIXème siècle et qui se sont répandus dans d'autres pays. »
5) Composantes de la modernité :
a) La modernité est exhaustive.
Elle touche tous les aspects de l’existence d’une organisation, sociale ou politique, de la parenté, des liens, du droit = exhaustive. La modernité est un modèle qui est celui de l’Europe occidentale et de l’Amérique du Nord et il est fondé sur les progrès de la raison, de la science hérité des lumières. Ce modèle à une vocation universelle.
b) La diffusion.
Le modèle de la modernité a vocation à se répandre, à se diffuser (perspective dynamique.). Les changements culturels s’opèrent par diffusions des innovations à partir d’un centre qui est censé produire ces innovations. Le centre est dans l’occident industrialisé.
Cette modernisation et cette diffusion doivent aboutir à l’anéantissement (culturel) de toutes les civilisations dites traditionnelles. La modernité va les réduire à a ce modèle unique. Ce modèle unique est le seul modèle porteur de bien être.
c) Le progrès
Processus de changement qui va dans le sens de l’innovation qui est perçu comme un progrès.C'est une société en mutation permanente et rapide tournée vers le futur. Une société moderne est une société tournée vers l’avenir, qui se croit. La modernité c’est l’avenir et les autres sociétés apparaissent comme archaïques, primitives ou traditionnelles : tournées vers le passé. Ce sont des sociétés qui ont tendances à valoriser les anciens.
C’est une vision qui est aujourd’hui remise en cause, en question
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