Le commerce animalier en Afrique
Synthèse : Le commerce animalier en Afrique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Manon Landelle • 31 Janvier 2023 • Synthèse • 2 852 Mots (12 Pages) • 234 Vues
DOSSIER DE SYNTHESE
Le commerce animalier en Afrique
SOMMAIRE :
• Introduction
• I. Le commerce légal : une manne financière indispensable pour l’économie de l’Afrique
• II. Commerce illégale en continuelle progression
• Conclusion
En 2022, plus de 5.500 espèces d'oiseaux, de mammifères, d'amphibiens et de reptiles font l'objet de commerce légal ou illégal dans le monde, soit 18 % des espèces vertébrées terrestres, un chiffre plus élevé de moitié que les estimations des années précédentes. A l’échelle d’une région, ce commerce se concentre plus particulièrement sur le continent africain. En effet, dans l’imaginaire populaire, le continent africain est indissociable de sa riche faune : lions, girafes, guépards, éléphants, léopards, rhinocéros, hyènes, hippopotames… ne sont que quelques-uns des animaux mythiques qu’abrite ce continent. Les chiffres ne s’y trompent pas, l’Afrique est le deuxième continent en termes de biodiversité avec 15 643 espèces animales comptabilisés.
Les animaux sauvages sont une ressource indéniable du territoire africain : l’exploitation commerciale apparait donc comme une évidence. Cependant, si des outils intéressants peuvent être mis en place pour assurer un développement soutenable de l’économie africaine par une gestion adapté de la faune, le principe de réalité nous confronte à une trop forte demande principalement du marché asiatique par rapports aux ressources disponibles. Nous pouvons donc nous demander de quelles manières s’organisent le commerce animalier en Afrique. Dans un premier temps, nous verrons que le commerce légal est une manne financière indispensable pour l’économie de l’Afrique. Ensuite nous observerons que malheureusement ce commerce légal est concurrencé par un commerce illégal inévitable et en continuelle progression.
Une des principales ressources de l’Afrique est la présence d’espèces exotiques et rares. Ce continent utilise donc cette ressource à des fins économiques, c’est pour cela qu’il adopte une politique de gestion adaptative à l’échelle territoriale. En effet, ce continent estime qu’il est préférable de mettre en vente un quota de spécimens à des acheteurs avides de trophées. Même si cela peut paraitre délicat d’un point de vue écologique, cela permet de développer un commerce sur des ressources gérées à l’échelle locale et de protéger l’espèce par le prélèvement de seulement quelques spécimens identifiés correspondant aux demandes d’occidentaux principalement. Effectivement, la vente de ce spécimen permet de mettre en place des programmes de protection performants dans les réserves naturelles et finance le matérielle nécessaire à la protection animale, les soins vétérinaires etc…
Prenons l’exemple du commerce florissant des os de lion en Afrique du Sud. Dans les années 80, l’Afrique du Sud devenait une destination prisée des touristes en mal d’exotisme, désireux, par exemple, de passer quelques heures à caresser ou chasser des lions, moyennant des dizaines de milliers de dollars. Officiellement née d’une volonté de lutter contre le braconnage et le commerce illégal de trophées de chasse, la « chasse en boîte » permettait surtout aux vacanciers fortunés d’éviter de patienter jusqu’à la fin d’un safari, parfois long de plusieurs semaines, pour abattre leurs proies. Ici, l’élevage de lions ne répond à aucun objectif de conservation. Ils élèvent les lions comme on élève les faisans, pour la chasse. Selon des chiffres de la fondation britannique Born Free, pas moins de 8000 lions vivent dans 200 élevages en Afrique du Sud. Bébés, on les retire rapidement de leur mère pour en faire des peluches vivantes pour les touristes. Cette forme de chasse fait également le bonheur des chasseurs inexpérimentés qui peuvent ainsi atteindre leur cible bien plus facilement au sein d’un enclos qu’en pleine nature, les félins étant parfois drogués pour maximiser leurs chances. Entre 2008 et 2018, l’Afrique du Sud a ainsi exporté un millier de trophées par an vers les Etats-Unis, l’Europe, la Russie ou encore la Chine. Ainsi, derrière le bel étendard de la conservation de l’espèce, se cache en réalité un commerce des plus florissants, reposant sur un système bien rodé. En effet, les touristes n’hésitent pas à dépenser sans compter pour séjourner dans des résidences de luxe, aux côtés de lionceaux qu’ils peuvent nourrir au biberon, câliner des heures durant et voir grandir au fil de leurs escapades en Jeep. En effet, dans cette partie de l’Afrique la chasse au lion est autorisée tant qu’il s’agit d’un animal issu de l’élevage. La destination essentielle étant l’Asie et plus particulièrement la Chine et le Vietnam. Malgré le caractère inhumain de cette pratique, chasser le fauve, et vendre ensuite son squelette, est tout à fait légal.
De plus, de part cette attractivité du territoire on améliore la création de circuit court (restauration, hôtellerie, activité de safari…) et cela permet un renforcement de la cohésion sociale à travers les différents acteurs sociaux. En d’autres termes, on pourrait envisager le commerce animalier en Afrique comme un processus redistributif adapté au niveau local par une exploitation judicieuse des ressource naturelles. Effectivement, si un américain ou un asiatique se déplace en Afrique pour acheter son droit de tuer un animal, il devra réserver une chambre d’hôtel et faire fonctionner les services de restauration.
En effet, si l’on reprend notre exemple de chasse légale de lions en captivité, ce business très lucratif repose non seulement sur les revenus liés aux frais de séjour et de trophées, mais aussi sur la revente des carcasses des lions, et en particulier de leurs os, très prisés en Asie du Sud-Est pour des raisons pseudo-médicinales.
Si l’humain avait une intégrité, si tout le monde convenait qu’il faut envisager de gérer les ressources naturelles de manière cohérentes, on pourrait se dire que le schéma économique dont on parle est viable. En d’autres termes si tout le monde convenait qu’il vaut mieux prélever un quota de spécimens déterminé selon les populations afin d’en protéger davantages, ce procédé économique serait potentiellement soutenable. Or comme ce sont des ressources chères d’une part et rares de l’autre et alors même que la demande est forte et en continuelle progression,
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