La Stratégie De Mutation Et De Différenciation De Radio France

La stratégie de mutation et de différenciation de Radio France

« Passez quand vous voulez ! » Telle est la nouvelle signature qui accompagne depuis le début de l’année, sur les antennes et devant le bâtiment, la réouverture au public, ce 14 novembre prochain, de la Maison de la Radio. « Ce sera probablement l’un des évènements majeurs et incontournables du paysage culturel et radiophonique français » dit Radio France sur la page dédiée de son site internet . Après cinq années de travaux, « La Maison de la Radio devient un établissement culturel unique en Europe, alliant la force de ses sept chaînes de radio et de ses quatre formations musicales à une architecture rénovée et à un projet pluridisciplinaire ouvert sur de nouveaux publics », est-il encore écrit.

Cette réouverture prochaine de la « maison ronde » au public, à « son public » disait Jean-Luc Hees, président de Radio France jusqu’en mai dernier, symbolise à elle seule, en grande partie, les enjeux du groupe passés et actuels : établir, nouer (ou re-nouer) une proximité avec son public que bien sûr, constituent d’abord les auditeurs. Grâce à des identités propres aux sept antennes de Radio France mais aussi leur complémentarité. Les auditeurs donc, mais aussi, aujourd’hui : les téléspectateurs. Ou peut-être plus justement les radio-spectateurs. C’est une des priorités annoncées par Mathieu Gallet, successeur de Jean-Luc Hees depuis le 12 mai, dans son projet de candidature devant le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) en février : « On doit pouvoir regarder la radio. » La vidéo, une des multiples opportunités qu’offrent à la radio les possibilités, aujourd’hui, d’un monde digital. Le virage du numérique, le nouveau président de Radio France compte le prendre de plein pied : « C’est sa priorité, confirme Catherine Sueur, directrice générale de Radio France . Faire de la radio enrichie. »

Longtemps en retrait sur la question, Radio France a décidé d’investir massivement dans les « nouveaux médias » (le groupe a créé un pôle du même nom : la Direction des nouveaux médias (DNM) en 2011), consciente, « enfin » diront certains, qu’une part prépondérante de son avenir se jouait dessus. En 2012, le groupe investit ainsi 6,7 millions d’euros dans les « nouveaux médias » et « double l’effort humain ». Aujourd’hui, plus de 150 personnes travaillent à l’enrichissement de contenus (insertion de la vidéo dans les articles, développement de pages interactives, web-documentaires, nouveaux sites web, applications mobiles et tablettes…). « L’enjeu du numérique est de rendre les programmes plus accessibles au plus grand nombre », explique Joël Ronez, ancien responsable de la DNM et de la radio Le Mouv’ (un des autres gros chantiers de Radio France, avec une audience à peine visible).

Radio France est donc en mutation, en a pris conscience de la nécessité. Symbolisée par l’engouement pour les stratégies digitales depuis quelques années mais, de manière plus générale, pour s’adapter à l’évolution de son public, le garder et en séduire de nouveaux. Le public de Radio France n’est plus seulement l’auditeur. Ainsi il est intéressant de poser un regard sur ce groupe dont la radio la plus emblématique, France Inter, a soufflé ses 50 bougies l’année dernière. Un regard sur les

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