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Les Jardins Collectifs

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Par   •  9 Janvier 2013  •  4 429 Mots (18 Pages)  •  1 676 Vues

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INTERVENTION SOCIALE D’INTERET COLLECTIF

DEVOIR 2 9228

Rabia MEREGBI

N° indicatif : 281 10 0040 1

Le quartier « Les Bouleaux » au sud de l’agglomération lyonnaise

Avec une population de 1000 habitants ce quartier doit faire face à de nombreux handicaps sociaux: le chômage, un faible niveau de qualification, l’insuffisante maitrise de la langue française.

Un taux de chômage élevé et la précarité économique conduisent la population à la paupérisation. On recense seulement 36% de la population active et ayant un emploi, 10% des personnes vivent avec les minimas sociaux, 20% des demandeurs d’emploi et travailleurs précaires. Une grande majorité des personnes (60%) vivant au quartier sont des ménages avec des enfants et pour 30% d’entre eux ils sont issus de l’immigration. Puis on trouve les personnes seules 31% et enfin les retraités 26,5%.

De plus, la vie sociale est peu développée, il existe très peu de structure de proximité sur le quartier. Derrière ces pourcentages se cachent des situations de souffrance et d’isolement : les habitants évoquent leur solitude, leur impossibilité d’échanger, de discuter ou de partager dans le quartier. Cette souffrance n’est jamais anodine, elle se traduit dans les propos exprimés par un sentiment de profonde inutilité.

Sur la demande de quelques habitants qui désirent la mise à disposition de parcelle de jardin potagers, les travailleurs sociaux très impliqués et sensibilisés par leurs activités quotidiennes aux difficultés de la population ont trouvé là une opportunité d’aider les habitants à bâtir un projet d’action collective.

Madame X, conseillère ESF au sein du CCAS de la commune Y, a pour mission de développer des actions sociales d’intérêt collectif sur le quartier des « Bouleaux », et dans ce cadre elle est naturellement sollicitée pour aider à construire ce projet.

Dans une première partie, nous tenterons de comprendre quels sont les éléments qui encouragent les habitants à se mobiliser autour d’un projet de jardins familiaux collectifs.

Dans une seconde partie, on montrera le travail méthodique utilisé par le CESF dans la conduite du projet.

Dans une troisième partie, on expliquera les effets de la réalisation d’un tel projet pour les habitants concernés, pour la vie du quartier ainsi que ses limites et ses prolongements. Puis on verra comment un projet collectif peut résoudre les problématiques individuelles.

1. La mobilisation des habitants autour de ce projet.

Les travailleurs sociaux organisent une première réunion au sein du centre social en mars 2009 pour rencontrer ces personnes et les accompagner dans cette démarche. Avec la collaboration de trois habitants retraités, le CESF réussit à rassembler huit personnes du quartier dont deux mères de familles et deux hommes au chômage motivés par le projet.

Le conseiller en ESF aura un rôle important pendant cette étape, il devra créer un climat de confiance et de respect le plus tôt possible. Il débute son action par un accueil chaleureux et rassurant puis il présente les personnes les unes aux autres. La découverte physique n’est pas totale en effet le CESF connait et côtoie la plupart des habitants depuis longtemps.

Puis, il donne la parole à ceux qui ne la prennent pas afin de leur permettre d’exprimer leurs points de vue, leurs espoirs, leurs difficultés, leurs idées. C’est en discutant et en se formant que l’on peut participer.

Pour éclaircir le projet, d’un point de vue du fonctionnement et de l’organisation un éducateur de prévention investi dans le projet participe à la réunion. En effet, il vient nous faire partager l’expérience d’une visite qui a fait avec des jeunes à l’association des jardins familiaux dans le cadre d’un atelier espace vert.

Le CESF et animateur va favoriser l’expression des « besoins », l’accompagnement à la formulation d’une « demande » collective et de la rendre crédible et légitime. Il devra donc d’un côté quantifier cette demande et, d’un autre côté, pour ne pas la figer, s’appuyer sur une dynamique de concertation. En effet, il n’est pas évident de tendre vers un langage commun.

Dans cette approche, les habitants sont considérés comme détenteurs d’un savoir ; ils ont, eux aussi, une expertise qui vient de leur expérience de vie, de leur capacité à traverser des épreuves, de leur aptitude à rebondir et de leur inventivité quotidienne. Il est vrai que l’on trouve dans ce groupe quatre personnes ayant une bonne expérience individuelle du jardinage.

La concertation créatrice reconnaît ces expertises de vie et les met en coopération, sur un pied d’égalité, avec les expertises techniques, celles des professionnels et des décideurs.

Ainsi, les habitants prennent en main le projet, ils apprennent ou réapprennent à agir, à travers une redécouverte et une reconstruction du territoire local et de leurs propre identité.

On est bien là dans une démarche de transformation de l’action publique et on travaille sur l’évolution des mentalités et des comportements individuels et collectifs (allant jusqu’à des actions et des engagements dans la vie publique). Ainsi le pouvoir est véritablement partagé, depuis le montage du projet jusqu’à la co-gestion de celui-ci.

En outre, on observe que la production de débat entre les différents habitants peut engendrer des craintes, des doutes. Mais celui-ci est fructueux : en ouvrant des espaces de convivialité, de dialogue et de construction de projet, il permet de réduire les blocages et serrer les mailles du tissu social. Le projet de territoire sera d’autant plus pertinent car l’ensemble des parties prenantes s’interroge de manière continue sur le sens de l’action.

A ce moment-là de l’aventure, les huit personnes ont eu envie de poursuivre la réflexion. Elles se sont senties investies à la fois dans la problématique du territoire, mais aussi dans sa solution grâce à la dynamique du groupe qui s’ébauchait alors. Le moment était propice à la mise en place d’un projet commun.

L’énergie ainsi dégagée pendant les interventions des habitants lors de la réunion a ouvert des perspectives de construction quant aux modalités pratiques de fonctionnement et de gestion

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