Analyse de pratique infirmière
Analyse sectorielle : Analyse de pratique infirmière. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Laurine_lw • 27 Juin 2017 • Analyse sectorielle • 1 273 Mots (6 Pages) • 2 980 Vues
Analyse de la pratique professionnelle n°3
La frustration liée à la communication avec un public polyhandicapé.
Lieu: IEM Les Jonquilles
Situation:
J'ai effectué mon stage à l'IEM Les Jonquilles (Institut d’Éducation Motrice) ou je me suis confrontée très vite à un public alors inconnu pour moi jusqu'à présent. L'IEM Les Jonquilles accueillent un public polyhandicapé âgé de 3 à 20 ans. J'appréhendais beaucoup le polyhandicap car je ne connaissais pas ce public et tout ce que cela engendrait. En arrivant, je me posais beaucoup de questions quant aux pathologies, aux soins que je prodiguerais. Je n'avais pas la moindre idée de ce qui m'attendais...
J'ai pu rencontré des enfants qui cumulent de sévères handicaps mais qui restent malgré tout soumis à des règles de vie communes et assez semblables à un règlement appliqué en milieu ordinaire. Avec le recul, je réalise qu'il s'agit d'une expérience riche, unique mais également difficile. En effet, j'ai vécu une situation qui m'a beaucoup frustrée dès la première semaine de stage.
Je me trouvais dans le groupe des «Chrysalides» au sein de l'IEM, c'était mon deuxième jour de stage. Le groupe des Chrysalides est composé de jeune adulte âgé de 16 à 24 ans. L'éducatrice me confie H, une jeune demoiselle âgée de 17 ans, pour le goûter. H est une jeune fille atteinte d'un handicap mental et d'une déficience motrice. Cette dernière prend le goûter sans souci avec mon aide totale. Mes collègues trouvent H. particulièrement agitée et très crispée dans le visage. Cependant moi je ne remarque rien de particulier en dehors de ses stéréotypies. J'avais beau la regarder, essayer d'analyser son comportement, son regard, je ne captais rien «d'inhabituel». J'avais bien conscience que mes collègues avaient raison car celle-ci la connaissait bien mieux que moi puisque je n'étais la que depuis 2 jours. Cette situation m'a frustrée car je me sentais incapable de percevoir le langage non verbal, incapable de comprendre un enfant polyhandicapé dans sa globalité puisque que H n'était pas la seule car très peu d'enfant s'expriment verbalement au sein de l'IEM. Je l'observais et tentais de comprendre ce qu'elle manifestait lorsque qu'elle appréciait quelque chose ou au contraire lorsqu'elle n'appréciait pas. Mais même cela me semblait inaccessible, je me suis sentie démunie face à la situation et je me demandais comment j'allais faire au cours des semaines suivantes... Ainsi, je me sentais inutile, devant l’impossibilité d’entrer en relation avec cette jeune fille qui semblait vivre dans un monde qui m’était étranger et dont je ne maîtrisais pas le monde.
Remarques, questionnements:
Nous avons étudié dans le cadre de l'UE 1.1.S1 différents modes de communications
mais j’éprouvais tout de même de grandes difficultés à entrer en relation avec elle, surtout du fait que je ne percevais aucune réponse en retour. Je n’arrivais pas à comprendre les démarches des soignants qui lui parlaient, alors qu’ils n’allaient avoir aucune réponse en retour et que H semblait totalement absente. J'ai conscience que je dois m'adapter à chaque situation mais à ce moment précis j'avais l'impression que cette phase serait insurmontable pour moi et que même au bout des cinq semaines je ne serais toujours pas en capacité de répondre aux besoins de H. J'ai également conscience que mon manque d'expérience avec ce type de public est en grande partie responsable du désarroi auquel j'ai pu faire face.
Cependant, malgré leur polyhandicap les enfants sont soumis à des règles de vies communes semblables aux règles appliquées en milieu ordinaire. Par exemple, lorsque H. est agitée on l'isole du groupe et on l'écarte du bruit afin de la calmer. Ou encore lorsque H. est agitée à table, l'éducatrice s'exprime de manière ferme afin qu'H comprenne la demande. Souvent pour H., c'est avec le mot «stop» qu'elle comprend les limites imposées. Évidemment, la réceptivité d'H dépend du motif de son agitation (douleurs liées aux menstruations ou à ses constipations fréquentes).. Au début, j'ai eu du mal à trouver ma place car je n'arrivais pas à trouver le juste milieu c'est-à-dire que je n'arrivais pas à « imposer » des règles aux enfants sans être trop autoritaire. Au fil des semaines, je pense avoir trouver cette équilibre.
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