Nourriture Contre Biocarburants

En réaction aux politiques de soutien aux biocarburants, de nombreuses voix se sont levées pour alerter des dangers de ce choix de politique énergétique. Les biocarburants sont principalement accusés de créer des tensions sur les marchés agricoles mondiaux en restreignant l’offre de produits alimentaires. Nous analysons les développements économiques récents autour du thème nourriture contre carburant. Afin demettre en place les termes du débat, nous présentons les politiques de soutien après avoir recensé les différentes catégories de biocarburants. Puis nous analysons les résultats des études économiques visant à mesurer l’impact des biocarburants sur les marchés agricoles.

la science économique est la science qui étudie la façon de satisfaire les besoins illimités grâce à des ressources rares: c'est donc la science des choix sous contrainte de ressources. Elle étudie plus particulièrement la production, la répartition et la consommation.

Pour moins dépendre du pétrole et atteindre l'indépendance énergétique voire pour lutter contre la pollution, les biocarburants (ou agrocarburants lorsqu'obtenus de produits issus de l'agriculture) sont souvent présentés comme une solution. Pourtant, la production de ces carburants - produit à partir de matières organiques (végétales ou animales) non fossilisées - nécessite le plus souvent des surfaces cultivables... qui sont limitées. Ces deux cultures sont-elles conciliables ?

Voir la vidéographie de l'AFP, exposant les différentes problématiques liées aux biocarburants :

Cette concurrence pose de nombreuses questions, et notamment :

• Les biocarburants sont-ils intéressants économiquement, à la fois pour les consommateurs, les entreprises et les Etats ?

• Quelles en sont les retombées sociales ?

• Les biocarburants aident-ils vraiment à lutter contre la pollution ?

Au plan économique, les partisans des biocarburant citent volontiers l'exemple du Brésil qui, comme de nombreux autres pays, s'est lancé dans la production de biocarburants pour réduire sa dépendance énergétique. Une stratégie particulièrement payante en ces temps de hausse de prix du pétrole.

Un tel pari n'est toutefois pas sans conséquences, que ce soit au niveau environnemental ou social. Le bilan énergétique a beau être jugé globalement positif par l’Ademe (l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), comme le rapporte Le Parisien, le bilan environnemental est, lui, beaucoup plus questionnable.

La monopolisation des sols au détriment de cultures alimentaires est également critiquée par de nombreux experts. Pire, l'utilisation de ces biocarburants ne permettrait pas de respecter le critère de réduction des émissions de gaz à effet de serre par rapport aux carburants fossiles classiques, sans compter l'impact environnemental de la destruction de forêts. Autre exemple, l'Indonésie, où un projet de conversion de un à deux millions d'hectares de forêt vierges - justement - et de terres cultivables en «plantations à biocarburants» a même alarmé l'ONU, qui estime que 50 000 personnes pourraient être menacées de pénurie alimentaire.

Une crainte d'autant plus présente que, sur des marchés financiers tendus - ou plutôt sur les marchés mondiaux des commodités agricoles, dont le Chicago Board of Trade - le moindre mouvement en termes de gestion de l'espace est

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