Biocarburants et autosuffisance alimentaire
Note de Recherches : Biocarburants et autosuffisance alimentaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ndione • 20 Décembre 2013 • 1 133 Mots (5 Pages) • 990 Vues
Biocarburants et autosuffisance alimentaire
L’autosuffisance alimentaire peut être définie comme la possibilité pour un pays de subvenir aux besoins alimentaires de son peuple par sa seule et propre production. Le biocarburant est un substitut énergétique issu de l’agriculture visant à remplacer à long terme les ressources fossiles qui servent de carburant comme le pétrole.
Le jatropha curcas ou tabanani en wolof, plante originaire du Brésil, est la filière de biocarburant la plus utilisée au Sénégal. Le recours de plus en plus important aux biocarburants comme source d’énergie est la conséquence de la flambée du baril du pétrole à partir de 2007.
Ainsi se pose le problème principal de savoir comment profiter des cultures de biocarburant sans pour autant remettre en cause les objectifs fixés d’atteinte de l’autosuffisance alimentaire au Sénégal.
D’abord, nous allons exposer les incidences négatives que la nouvelle politique d’incitation à la culture des biocarburants peut avoir sur l’autosuffisance alimentaire ; enfin nous analyserons les limites la possibilité d’allier culture de biocarburants et autosuffisance alimentaire.
Deux raisons principales poussent notre pays à se lancer résolument dans une politique tous azimuts d’incitation à la culture des biocarburants : la réduction de la facture énergétique et résolution de la question de l’emploi des jeunes.
En effet, notre facture pétrolière est passée de 184 milliards en 2000 à 750 milliards en 2010. Cette situation résulte des hausses intempestives du prix du pétrole brut qui ont des influences négatives sur les économies des pays non producteurs de pétrole comme le Sénégal.
La persistance du chômage des jeunes est venue ajouter de l’huile au feu. Les autorités ont alors pensé faire d’une pierre deux coups. En plus de diminuer la facture pétrolière, elles espèrent régler le problème de l’emploi des jeunes en les faisant travailler dans les plantations de jatropha notamment.
Ainsi, on note une véritable ruée vers cette culture considérée désormais dans nos pays sahélo-sahariens comme « l’or vert du désert».
L’engouement du Sénégal pour la culture de cette plante est tel que l’Institut Sénégalais de la Recherche Agricole (ISRA) a mené des recherches sur le jatropha curcas en vue de la mise en œuvre d’un programme pilote de production d’un milliards de plants.
Cependant, quelles pourraient être les conséquences d’une politique imprudente de biocarburants ?
Cette ruée vers les biocarburants peut avoir plusieurs conséquences néfastes. En effet, globalement, les biocarburants peuvent constituer un frein à la politique du gouvernement visant à atteindre l’autosuffisance alimentaire.
De même, les émeutes de la faim, conséquence de la crise alimentaire de 2008 qui n’a pas épargné notre pays, sont en partie causées par une politique agricole de certains pays du monde comme le Brésil tournée vers la culture des biocombustibles.
Ainsi, il peut être noté une baisse des productions agricoles dans les zones où la culture des agro-carburants est pratiquée à grande échelle avec l’accaparement des terres par les firmes pétrolières étrangères. Cela peut déboucher souvent sur des conflits fonciers déjà latents et récurrents dans notre pays.
Les événements survenus à Fanaye au mois d’octobre 2011 sont assez illustratifs de ces conflits qui peuvent naître. En effet, le conseil rural ayant octroyé vingt mille hectares de terre à des investisseurs italiens pour une culture de biocarburant a rencontré l’opposition d’une bonne partie des populations de la Communauté rurale. Il s’ensuivit des affrontements entre les opposants à ce projet et les partisans du Président du Conseil rural qui ont fait deux morts.
Ainsi, l’intérêt
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