Comment naissent les nouvelles espèces ?

Des études ont été réalisées il y a plus de 35 ans sur la résistance ou non des moustiques soumis ou non à l’épandage d’insecticides. Ces études se sont déroulées sur deux régions A et B, où la quasi-totalité des moustiques présentaient des sensibilités face aux insecticides. La région 1 n’a jamais été traitée aux insecticides tandis que la région B y est soumise depuis presque 35 ans. Ainsi, dans la région B, 99% des moustiques résistent aux insecticides, donc, les moustiques s’adaptent à l’environnement pour être plus résistant.

Des différences ont été détectées dans les gènes des moustiques des régions A et B. En effet, la paire de chromosome des moustiques de la région A ne porte qu’une seule fois, respectivement, le gène responsable de la synthèse de la substance X, qui permet de baisser drastiquement l’impact de l’insecticide. En revanche, les moustiques de la région B portent cinq fois ce gène sur chaque paire de chromosome.

Cette quantité de substance X présente dans l’organisme se mesure également à l’aide d’un dispositif expérimental simple. En effet, il suffit simplement de recouvrir une petite case de papier filtre sur lequel on écrase un moustique. Ensuite, en ajoutant un réactif, il est possible de conclure sur la présence ou non de cette substance puisque le papier se colorie en rouge beaucoup plus fortement pour les moustiques résistants que pour les moustiques sensibles.

Diane Dodd a mené en 1989 une expérience avec des drosophiles. Cette expérience consistait à isoler deux populations identiques d’une même espèce de Drosophiles. La population A avait une alimentation pauvre : un seul glucide, le maltose. La population B avait elle aussi une alimentation pauvre : un seul glucide, l’amidon. Après un grand nombre de générations, les deux populations sont regroupées. Elles ont des caractères physiologiques de la population initiale mais les deux sont différentes. D’après le document, la population A peut se reproduire entre elle, de même pour la population B. Mais, les populations A et B ne peuvent pas se reproduire entre elles. Or, la définition même d’une espèce est l’ensemble des individus capables de se reproduire entre eux et dont la descendance est fertile. Donc, on assiste bien à la création de deux nouvelles espèces distinctes, issues d’une même population alimentée différemment.

Tout au long de leur existence sur Terre, les espèces évoluent et ces évolutions mènent à l’apparition de nouvelles espèces. L’explication de ces apparitions d’espèces est en fait, d’une manière générale, une transformation d’une espèce existante dans son environnement. En effet, comme observée en première partie, les moustiques sont exposés à des insecticides et développent donc une résistance. Cela s’observe dans leurs gènes. Mais aussi, comme observée dans l’expérience de Diane Dodd, l’environnement n’offre pas toujours les mêmes ressources à de même espèces. Ainsi, elles évoluent pour s’adapter à leur nouvelle alimentation en formant une nouvelle espèce.

Source :

- Manuel de Sciences de la Vie et de la Terre, 3ème aux éditions Hatier, 2008

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