La Contention En Psychiatrie
Mémoire : La Contention En Psychiatrie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Soriachour • 7 Octobre 2014 • 4 724 Mots (19 Pages) • 1 733 Vues
Présentation de la situation
Dans le cadre de la formation suivie à l'institut de formation en soins infirmiers, il nous est demandé de réaliser une analyse de pratique professionnelle lors de nos stages.
Ce travail débute par une situation vécue ou observée en stage. Pour ma part, la situation sur laquelle j'ai décidé de réfléchir s'est déroulée en milieu de matinée, dans une unité fermée de soins en psychiatrie lors du premier jour de mon stage.
Plus précisément, cette situation concerne plusieurs soignants lors de la mise en contention d'un patient, Mr D.
Je me suis interrogée sur cette situation en particulier car je me suis rendue compte de l'impact émotionnel que ce soin avait suscité chez moi.
C'est donc pour cette raison que ce travail traite du vécu des soignants lors de la contention physique d'un patient en psychiatrie.
Ce sujet me tient principalement à cœur du fait de l'appréhension que j'avais concernant ce soin. De plus, la contention, est un soin dont l'utilisation est fréquente. N'oublions pas que la contention prive l'individu de l'un de ses droits fondamentaux à savoir la liberté.
Mon travail se compose de quatre parties. La première décrit mes motivations, ma situation interpellant, et se termine par ma question de départ.
Ensuite, ma deuxième partie correspond à mon pôle théorique. Je développe les différents concepts en lien avec ma question de départ en essayant de me référer régulièrement à ma situation initiale.
Par la suite, ma troisième partie ou plus précisément mon pôle empirique correspond aux entretiens réalisés auprès de soignants, afin de me confronter à la réalité du terrain.
Pour terminer, dans ma quatrième et dernière partie, je réalise la synthèse de ma problématique qui aboutit alors à ma question de recherche ; cette dernière viendra clore ce travail.
PARTIE I
1.1 Mes motivations
La liberté est un droit fondamental, la contention entrave ce droit, c'est l'une des raisons pour laquelle il est important d'échanger autour de ce soir, de ne jamais perdre de vue l'objectif de la mise en contention et donc de ne pas l'utiliser sans réelle indication.
Réfléchir, se questionner autour de ce soin est, selon moi, garantir une meilleure prise en soins des patients hospitalisés en psychiatrie bénéficiant à moment donné d'une contention physique.
De plus, c'est un soin qui m'a surprise du fait de la confrontation avec tant de souffrance et souvent avec tant d'agressivité de la part du patient. La contention physique m'a souvent questionnée et j'ai eu à plusieurs reprises besoin d'en parler à l'équipe soignante qui m'encadrait.
Je ne pense pas être la seule dans cette situation, ce qui s'est confirmé après en avoir discuté avec d'autres étudiants en soins infirmiers. De plus, de nombreux soignants m'ont confié ne pas être à l'aise avec ce soin.
C'est pour toutes ces raisons que j'ai choisi de traiter ce thème mais sur le versant du vécu du soignant car je pense que c'est un soin particulièrement susceptible d'affecter émotionnellement les professionnels de santé.
De plus, j'ai également choisi ce sujet car il me tenait à cœur du fait de l'appréhension que j'avais concernant ce soin mais aussi parce qu'il pourrait également intéresser (entre autre) d'autres étudiants en soins infirmiers qui peuvent rencontrer des difficultés face à ce soin.
1.2 Ma situation professionnelle
J'ai effectué trois stages dans le secteur de la psychiatrie (dans un hôpital de jour en première année de formation, et deux dans une unité fermée de soins en psychiatrie), j'ai donc pu observer à plusieurs reprises la mise en contention d'un patient en crise.
La situation qui m'a le plus marquée est celle de Mr D, un patient âgé de 20 ans admis depuis 4 semaines dans cette unité en ASPDT (admission en soins psychiatriques à la demande d'un tiers). En effet, l'état de santé de Mr D révélant des troubles mentaux (troubles de l'humeur avec caractéristiques psychotiques) qui se manifestent par une agitation, un comportement agressif envers ses proches avec mise en danger de sa personne.
Son état avait donc nécessité une évaluation au SECOP. Le psychiatre du service d'urgence psychiatrique ayant considéré que les troubles de l’intéressé présentent un danger imminent de nature à compromettre la sûreté des personnes et la sienne rendant donc nécessaire son admission en soins psychiatrique.
Mr D est un patient connu du service pour multiples hospitalisations. Ce dernier s'exprime souvent à travers des épisodes d'auto et/ou d'hétéro agressivité. Il nous fait souvent part de ses angoisses en nous disant « je ne suis pas bien ». Mr D peut se montrer très agressif : casse des cuillères, adaptable, plateau.
Le psychiatre de l'unité a prescrit en plus de son traitement habituel, la possibilité de contention physique en cas d'agitation et un traitement si besoin.
C'était le premier jour de mon stage, cela faisait environ 30 minutes que j'étais arrivée dans les lieux. En arrivant, j'ai ressenti une certaine tension dans l'unité, une certaine inquiétude chez les soignants. Je leur ai donc demandé ce qui se passe et m'ont dit qu'un patient, Mr D, isolé et contenu par 4, présente une difficulté de prise en soin. En effet, il présentait une humeur maniaque avec caractéristiques psychotiques, ce qui rendait sa prise en soins difficile malgré la contention.
Malgré tout, pour ma part, ça a été tout de même un soin psychologiquement difficile. En effet, j'ai réellement ressenti, pendant ce soin, de la peur face à cette violence. Une fois le patient calmé, j'ai pris quelques minutes de réflexion et je me suis sentie frustrée face à ma propre impuissance. J'ai ressenti de la frustration et de l'énervement dû à ce sentiment d'échec.
Ces sentiments ont été majorés étant donné que c'était
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