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Tout travail est-il toujours source d'aliénation ?

Dissertation : Tout travail est-il toujours source d'aliénation ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  3 Novembre 2020  •  Dissertation  •  2 004 Mots (9 Pages)  •  977 Vues

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Martin Lecocq

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                                                Le travail

Sujet 1 : Tout travail est-il toujours source d’aliénation ?

Introduction :

        « L’ouvrier n’a le sentiment d’être auprès de lui-même qu’en dehors du travail et, dans le travail, il se sent en dehors de soi. » Cette citation de Karl Marx tiré de son ouvrage Manuscrits de 1844 résume partiellement le concept d’aliénation par le travail.

        Le travail peut être défini comme une activité de l’homme, une activité de production, de création ou d’entretien. Derrière cette définition plutôt vague on entend par le terme de travail l’activité rémunératrice qui permet à un individu de subvenir d’abord à ses besoins vitaux : logement, alimentation… De nos jours le travail est évidemment lié au revenu, ces revenus diffèrent selon le travail exercé que ce soit par sa quantité ou sa fonction. Ainsi le travail est devenu un moyen d’accéder à un certain niveau de confort, niveau qui diffère selon le travail exercé. Karl Marx, un intellectuel allemand du XIXè siècle, contemporain de la révolution industrielle à chercher à analyser et à anticiper le rôle du travail dans une société capitaliste. Ses réflexions l’ont mené à déterminer un processus d’aliénation par le travail. L’aliénation est un terme qui initialement renvoie à la transmission, à la cession d’un bien ou d’un droit. D’après Marx le travail industriel provoque une aliénation chez le travailleur (en l’occurence chez l’ouvrier), en effet d’après lui le travail industriel dépossède les travailleurs d’eux-mêmes, selon Marx le « bon » travail doit permettre la réalisation de soi, et susciter une forme d’épanouissement. Or Marx constate dès la fin du XIXè que le travail industriel au service du grand capital ne permet pas cette réalisation de soi, au contraire elle l’empêche. C’est cela que Marx entend derrière les termes d’aliénation par le travail.

        Au XXIè siècle, la vision de Marx est-elle toujours d’actualité ? La part du travail industriel dans les productions nationales à largement été réduite par rapport au XIXè, désormais le travail repose avant tout sur le salariat. Néanmoins on constate que l’aliénation par le travail n’est pas exclusive aux ouvriers, le salariat, lui aussi semble parfois incompatible avec l’épanouissement au travail, cela se voit à travers les nombreux cas de burn-out dans les milieux hospitaliers par exemple mais cette aliénation du travail dans le salariât s’était notamment exprimé en France lors de la vague de suicide qui avait eu lieu au sein de l’entreprise de France Télécom (devenu Orange) en 2009. D’un autre coté les conditions de travail au XXIè siècle semblent bien plus humaines et convenables que ce qu’elles n’étaient pour les ouvriers au XIXè siècle, des acquis sociaux ont permis cela en France, l’obtention des semaines de 35 heures en est une bonne illustration.

        Ainsi nous pouvons légitimement nous demander quelles sont les principaux vecteurs d’aliénation par le travail en France en 2020 ?

        Afin d’essayer de répondre le plus précisément possible à cette question, nous verrons dans un premier temps que le travail au XXIè siècle, et à fortiori en 2020, correspond d’abord à une réalité économique puis dans un second temps nous verrons qu’au delà du facteur économique, le facteur social joue lui aussi un rôle dans l’aliénation par le travail.

Plan détaillé :

I - Le facteur économique dans l’aliénation par le travail en France en 2020

  1. L’importance du bien-être
  • On ne travail pas pour s’améliorer ou pour se réaliser en tant qu’individu comme le prônait Marx, on travail pour subvenir à ses besoins :
  • Vitaux : alimentation, logement
  • Matériaux : confort, bien-être : L’individu au XXIè siècle ne travail plus seulement pour subvenir à ses besoins primaires, il travail dans la perspective soit d’améliorer soit de maintenir un mode de vie qui lui convient. Pour la majorité des personnes ayant un emploi cette volonté d’améliorer ou de maintenir son mode de vie est une des causes principales de leur soumission au système salariale, la volonté du salarié ne repose plus sur la quête d’épanouissement dans sa profession, elle repose sur la quête d’épanouissement en dehors de son travail, au XXIè en France, cet épanouissement passe d’abord par le confort et le bien-être matériel (cf. Marx, extrait de Manuscrits 1844)
  • Le revenu étant associé à la profession, et les professions étant diverses, il existe pour ainsi dire autant de réalités économiques que de professions, et ce malgré le processus de moyenisation des situations. Ainsi en 2021 certains ont une situation professionnelle favorable, pour d’autre elle est difficile, de ce fait leur rapport au travail sera différent.

B) Une nouvelle précarité de l’emploi qui bouscule les acquis du XXè :

  • Rappel des acquis du XXè :
  • Les acquis du travail industriel :
  • 1884 : Loi Waldeck Rousseau : autorise les syndicats professionnels
  • 1906 : loi sur le repos hebdomadaire
  • Semaine de 40 heures
  • Congés payés
  • Qui se poursuit au début du XXIè :
  • Réforme des 35 heures en 2002
  • Smic
  • Ces dernières années une nouvelle précarité de l’emploi s’est développée:
  •  Celle-ci illustre bien à quel point le besoin économique à pu prendre le dessus sur les acquis sociaux. L’exemple des livreur Deliveroo est criant. La nécessité d’avoir un revenu les pousse à renoncer à la plupart des acquis sociaux depuis le XXè siècle, ils n’ont aucune sécurité de l’emploi et leur revenu dépend exclusivement du temps qu’ils passeront à travailler, cela sans limite de temps de travail. Cette uberisation du travail pose question puisque ces conditions précaires ne repoussent pas, au contraire ces plateformes de livraison sont de plus en plus utilisées, elles savent que même si ceux qui travaillent indirectement pour elles se plaignent, ces plateformes n’auront aucun soucis pour leur trouver des remplaçants. (cf Editorial du Monde du samedi 10 aout 2019)

Certains vont au travail uniquement pour subvenir à leur besoin, d’autre prennent du plaisir dans leur profession et ont de surcroit un bon revenu. Néanmoins l’épanouissement dans son activité professionnelle ne signifie pas que l’on est pas touché par l’aliénation par le travail. Même si on apprécie notre profession et que celle-ci est bien rémunérée un autre facteur entre en compte dans le processus d’aliénation par le travail, le facteur social.

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