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La communication interculturelle : une introduction

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Par   •  16 Mai 2022  •  Dissertation  •  2 665 Mots (11 Pages)  •  387 Vues

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COM 3030

TRAVAIL NOTÉ 1

La communication interculturelle : une introduction

  1. Introduction

Le présent travail, qui a pour but d’aller à la rencontre de l’Autre, présente le parcours de vie d’une personne immigrante au Québec, originaire du Rwanda. Les aspects traités sont l’histoire de l’immigration de cette personne, notre expérience en regard aux concepts d’identités et de perceptions, la perception des facteurs ayant favorisé ou défavorisé son intégration, nos apprentissages sur l’Autre et la manière dont ces apprentissages influencent notre perception de l’Autre.

Ces différents aspects ont été abordés au téléphone avec cette personne en date du 21 février 2022, durant 1 heure et 35 minutes. Étant donné que cette personne travaille dans le milieu hospitalier et prend soin des personnes atteintes de la COVID-19 au quotidien, nous avons jugé bon de ne pas faire une rencontre physique.

Le présent  travail est un exercice d’exploration qui a pour but d’aller à la rencontre de l’Autre. J’ai dû adopter une attitude de curiosité et d’ouverture envers la différence lors de l’entretien. Durant notre communication, nous avons dû interchanger les rôles de l’émetteur et du récepteur, ce qui a donné lieu au principe de rétroaction. En effet, ce principe fait de la communication un processus d’échange non linéaire, permettant à l’émetteur et au récepteur d’interchanger leurs rôles et d’influencer la finalité́ de l’échange (Bleton, P., 2018, p. 11).

Lors de nos échanges, je me suis présentée à cette personne immigrante comme quelqu’une d’une culture québécoise, de religion catholique et membre de la communauté francophone. Quant à cette personne immigrante, elle est d’une culture rwandaise, de religion musulmane et membre de la communauté anglophone.  Le compte rendu de cette rencontre est détaillé dans les paragraphes suivants et est suivi d’une conclusion.

  1. Histoire de l’immigration

La personne rencontrée est une femme âgée de 32 ans. Elle a un baccalauréat en administration obtenu en Ouganda. Elle est arrivée au Canada en janvier 2017, en Alberta avec un visa de visite. Par la suite, elle a demandé la protection au gouvernement du Canada, craignant pour sa vie, étant donné que son mari est recherché par les autorités rwandaises pour avoir pris fuite à l’extérieur du pays, pendant qu’il était militaire de forces rwandaises de défense, juste après avoir participé à une mission de travail qu’elle qualifie « d’opération secrète » du gouvernement rwandais. Elle a  été reconnue comme réfugiée au Canada en janvier 2018. En dépit de tous les efforts qu’elle a fournis, elle n’a pas trouvé un travail rémunéré en Alberta. En mars 2018, elle avait pris la décision de venir s’installer au Québec. Elle a appris le français pour mieux s’intégrer. Elle parraine présentement son mari et ses deux jumelles  qui vivent en Ouganda.

  1. Notre expérience en regard aux concepts d’identités et de perceptions

La personne immigrante rencontrée a été élevée au sein de trois cultures (musulmane, rwandaise et canadienne) et est en mesure de faire un tout avec les représentations, le sens et l'interprétation de chacune de celles-ci. Elle affirme avoir tiré le meilleur de ces cultures pour créer une seule culture plus adaptée à ses besoins, mais la tâche n'est pas simple pour elle.

Pour être en mesure de combiner les trois cultures, cette personne s’est vue obligée de délaisser certains éléments de l'une ou de l'autre culture pour pouvoir agir en fonction de ses désirs. Selon Amin, A. 2012, p. 107, l’individu peut se positionner entre les cultures en contact selon deux dimensions : la première concerne la volonté́ d’avoir des contacts et des participations avec la société́ d’accueil et d’adopter ses valeurs. La deuxième est liée au maintien de la culture d'origine, de l’identité́ culturelle et de ses coutumes au sein de la société d’accueil.

La personne immigrante se place entre la culture rwandaise et la culture québécoise et vit dans une situation de conflit identitaire. En réalité́, elle affirme ne pas être attachée à ses racines, mais elle adhère à plusieurs valeurs de sa culture d'origine. Elle dit ne pas être rwandaise, mais ne pas être Québécoise non plus. Elle est Rwandaise à la maison, et lorsqu’elle entretient la relation avec son conjoint et ses enfants qui ne sont pas encore arrivés au Québec mais Québécoise dans sa vie sociale et professionnelle. Son identité́ est fragmentée et se manifeste selon les contextes, ne sachant pas toujours comment gérer les situations dans lesquelles elle se retrouve pour s'assurer de plaire à sa famille, à ses amis immigrants originaires du Rwanda, tout en essayant de respecter ce qu'elle désire personnellement.

En effet, « l’individu en situation de conflit identitaire se redéfinit face aux exigences de l’environnement et aux difficultés qui interpellent ses valeurs, ses croyances et ses relations interpersonnelles. Il pourra modifier sa perception de lui-même et son identité́, réaffirmer son identité́ de départ, développer un sentiment d’appartenance envers son nouvel environnement, ou sera à l’aise ou non avec d’autres cultures » (Bleton, P., 2018, p. 26).

Les commentaires ci-dessous de cette personne immigrante ont enrichi mon expérience sur les concepts d’identités et de perceptions.

Concernant sa religion, à son arrivée à Québec, elle a été surprise de voir que les édifices de l’Église catholique étaient nombreux et qu’il y avait très peu de gens qui y entraient pour suivre la messe. C’est plus tard qu’elle a compris que cela est lié à la mauvaise histoire de l’Église dans la société québécoise. Toutefois, pour elle, la religion (l’islam) occupe toujours une place importante dans sa vie. Mais, elle est devenue moins pratiquante depuis qu’elle est à Québec, car elle travaille 55  heures par semaine, en moyenne, comme préposée aux bénéficiaires. Elle fait des efforts pour aller à la mosquée une fois par mois. Elle porte le hidjab (voile islamique) seulement quand elle va à la mosquée pourtant elle la portait en tout temps lorsqu’elle vivait au Rwanda. Elle dit qu’elle avait décidé de ne plus la mettre en tout temps pour mieux s’intégrer à Québec et surtout à son travail.

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