Exposé sur le mouvement social des gilets jaunes :
Étude de cas : Exposé sur le mouvement social des gilets jaunes :. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar greenpeace44360 • 13 Juillet 2022 • Étude de cas • 3 749 Mots (15 Pages) • 882 Vues
Exposé sur le mouvement social des gilets jaunes :
De prime chef, le mouvement des gilets jaunes est un mouvement social, soit un mouvement désignant toute action collective visant à changer les comportements et/ou les institutions en un sens favorable à un groupe actif et organisé, ayant débuté en France début 2018, soit quelques mois après l’élection du président de la République Française : Emmanuel Macron. Ce mouvement se distingue par sa non-structuration avec toutefois une ampleur très importante ayant regroupé environ 3 millions de personnes d’après une étude de Dommagen et Pion, bien que le comptage des manifestants et participants restent difficile, et c’est ce que nous allons pouvoir voir dans un des prochains points. En effet, ce mouvement prend racine dans une remise en cause de la politique fiscale, un sentiment de déclassement d’une partie de la population et de délaissement des territoires non-dynamiques, ainsi qu’un sentiment de peur dans les institutions françaises-des revendications ayant notamment été portées contre la gestion ainsi que la violence de la part des forces policières. Ce mouvement n’est pas seul, mais complète une liste de mouvements sociaux à l’échelle sociale qui débute fin 2018 et qui répond à « des régimes politiques vieillissants et à la montée des inégalités » selon Les Décodeurs du Monde. Ces manifestations telles que celles en Equateur et en Iran ont la même première revendication, qui est dû à une hausse du prix des carburants. Ces revendications ayant été faites sur les réseaux sociaux, ce mouvement prend vite de l’ampleur pour aboutir à partir du 17 novembre 2018, à des manifestations tous les samedis et à des blocages illégaux de routes et de ronds-points. De plus, nous avons choisi cette thématique, car ce mouvement est d’une très grande ampleur en n’ayant pas d’organisation précise, ce que nous trouvons plutôt remarquable. En outre, nous constatons que ce mouvement nous fait penser, certes, de loin au niveau des thématiques, à mai 68, mouvement qui permit notamment, par exemple, l’obtention de droits féministes. (Toutefois, le mouvement des gilets jaunes reste bien moins important, et sur des thématiques beaucoup plus centralisées autour de l’économie et du pouvoir d’achat.). Ainsi, en quoi le mouvement des gilets jaunes a-t-il modifié la France et la politique française ? Il serait heureux d’aborder ce sujet autour de deux axes. Effectivement, nous allons d’abord vous expliquer qui sont les gilets jaunes, et quelles sont leurs revendications. Ensuite nous vous présenterons les différentes conséquences, et notamment celles sociales, économiques et politiques.
En effet, pour commencer nous allons aborder les personnes qui forment ce mouvement pour comprendre leurs revendications. Effectivement ; le profil type du gilet jaune est un actif (document 1, où nous pouvons observer que 57% sont en situation d’emploi, contrairement à 11% en situation de chômage), principalement ouvrier ou employé, ce qui permet de mettre en exergue le fait qu’ils font partie de la classe sociale populaire ou moyenne. (Les employés faisant partie de la catégorie des emplois intermédiaires.). Ainsi, cela souligne que leurs revenus sont des revenus faibles, et qu’ils sont donc plus fortement touchés en cas de taxes ou de crise. Ils vivent principalement dans des communes rurales-soit permettant d’expliquer l’origine de la revendication sur le délaissement des territoires hors grandes métropoles-avec un niveau de vie inférieur à la moyenne et une très faible confiance dans les institutions françaises, d’après une enquête d’Elabe et de l’institut Montaigne. De plus, nous pouvons voir une partie importante de femmes, « un phénomène plutôt rare dans les grands mouvements sociaux », selon ce bureau d’étude, ce qui montre que ce phénomène a regroupé une grande partie de la population, et qu’elle représente l’entièreté de la classe populaire/moyenne. En plus, ces personnes se révoltent à cause d’un contexte particulier, et nous allons parler économie. Effectivement, le contexte économique français n’est pas mauvais, bien qu’il ait été annoncé comme « catastrophique » d’après le gouvernement. En effet, par exemple la croissance du produit intérieur brut (PIB) a bondi de 1,7%, alors qu’il était annoncé de 1,5%. De plus, le taux au sens du bureau international du travail (BIT) a diminué de 0,1 point au premier trimestre 2019 après une baisse de 0,3 point au trimestre précédent. Il s'établit ainsi à 8,7% de la population active en France (hors Mayotte) et 8,4% en France métropolitaine. "Il s'agit de son plus bas niveau depuis début 2009" rappelle l'institut basé à Montrouge. Toutefois, bien que nous pourrions penser tout de suite à une diminution des contributions du peuple, nous pouvons voir apparaître une augmentation du prix des carburants automobiles issue de la hausse de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), l’objectif était de, selon le gouvernement, réguler les variations du prix du pétrole. Cette hausse à donc un impact sur le pouvoir d’achat. Ainsi, pour baisser la contributions des personnes à revenus plus modestes, l’une de leur revendication est de rétablir les impôts sur les hautes fortunes (supprimés en 2018 pour être remplacés par un impôt sur la fortune immobilière et un impôt à taux unique sur les revenus du capital), demande rejetée par Gérald Darmanin, alors ministre des comptes publics, le 7 janvier 2019. De plus, d’autres revendications touchent sur l’amélioration du pouvoir d’achat, et sur l’économie en général, telles qu’une revitalisation de la retraite ou encore une augmentation du smic à 1300 euros… Néanmoins, certains jugent ces demandes comme un « magma de revendications hétéroclites », d’après ce que révèle l'historien Samuel Hayat, toutefois il la juge au contraire « profondément cohérente », estimant qu'« elle s’ancre dans ce que l’on peut appeler l’économie morale des classes populaires » Effectivement, plusieurs mesures proposées par les gilets jaunes s’inscrivent dans une thématique sociale, et dont la cause vient, pour certaines, d’un sentiment de délaissement de certains territoires, tels que les territoires qui ne font pas partie des grandes métropoles, comme le rapporte une étude publiée par le centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie en novembre 2017, et qui déclare que 3 personnes sur 10 se sentent délaissées, tant géographiquement que socialement. En effet, cela est principalement dû à une politique différente, privilégiant les grandes aires urbaines face aux espaces périurbains ou ruraux, avec, par exemple, des politiques de rénovation urbaine qui entrent en opposition avec la limitation de vitesse sur les routes secondaires à 80 km/h. Ainsi, l’ensemble de ces mesures prises par le gouvernement se traduit aux niveaux des espaces moins développés, avec des problèmes liés à l’emploi, les transports, ou encore l’accès aux soins. C’est pourquoi, dans l’ensemble des mesures proposées, nous pouvons retrouver la fin de la désertification des communes rurales, ou encore la mise en valeurs des petits commerces en centre-village. Toutefois, d’autres mesures peuvent aussi se regrouper sous la thématique sociale, comme l’augmentation des allocations handicapé, des structures et des moyens humains formés, l’objectif zéro SDF, ou l’action pour l’écologie (transition vers une non-utilisation des énergies fossiles) … Ainsi, nous pouvons retrouver d’autres revendications, que nous considérons comme politiques, mais nous allons d’abord aborder le contexte politique. En 2017, au premier tour les gilets jaunes ont voté majoritairement pour LFI et le RN. En effet, le président de la République ne représente pas la classe ouvrière mais plutôt la classe moyenne à aisée. E. Macron (LREM)se positionne en tête avec 24,01 % des voix s’opposant à M. Le Pen (RN) qui se qualifie au second tour avec 21,30 % des voix. E. Macron obtient donc 66,10 % des voix au second tour gagnant les élections contre 33,90 % pour M. Le Pen, comme le met en exergue le document 2, qui prouve aussi qu’une majorité des gilets jaunes ne voient pas représentés (50,3%) et qui souligne le fait que dans un premier temps, ils n’ont pas confiance dans les institutions, et que deuxièmement, ils considèrent les Hommes politiques comme incapables de les représenter, car faisant partie de la classe supérieure. Or durant ce quinquennat, M. Le Pen gagne la confiance des gilets jaunes qui avaient voté pour E. Macron. La forte perte de popularité d’Emmanuel Macron et la revendication de la démission du président de la république émerge, selon un sondage réalisé par Yougov où près de 48% des français ont répondu oui à la question “Selon-vous Emmanuel Macron doit-il, ou non démissionner ?” De plus, parmi les 42 revendications des gilets jaunes, l’instauration d’un « référendum populaire » est proposée. La voici : « Création d’un site lisible et efficace, encadré par un organisme indépendant de contrôle où les gens pourront faire une proposition de loi. Si cette proposition de loi obtient 700 000 signatures alors cette proposition de loi devra être discutée, complétée, amendée par l’Assemblée Nationale qui aura l’obligation (un an jour pour jour après l’obtention des 700 000 signatures), de la soumettre au vote de l’intégralité des Français. » Actuellement en France, ni le gouvernement, ni les députés ou sénateurs ne seraient associés au lancement de ce référendum, et le nombre de signatures à obtenir serait moins élevé. Les gilets jaunes demandent aussi d’autres changements démocratiques comme la mise en place d’une démocratie directe et participative, l’ouverture d’états généraux, le changement du mode de scrutin des législatives passant d’uninominale majoritaire à proportionnelle. En réponse à l’ampleur grandissante du mouvement, le président de la République Emmanuel Macron décide d’organiser un « grand débat national » où par le biais de réunion d’initiatives locales, de stands, de conférences et d’un site internet, chaque français a pu donner son avis, contribuer à ce « grand débat national ». En outre, ces revendications ont été principalement émises sur les réseaux sociaux, comme nous le prouve le document 3. Effectivement, nous pouvons constater que durant les périodes « calmes », avant le début du mouvement des gilets jaunes, soit, ici, entre mai 2018 et fin septembre 2018, le nombre d’interactions à l’encontre d’Emmanuel Macron était d’environ 240 000, avec des « pics », dont un, pouvant monter à maximum 400 000 interactions. Toutefois, entre le début des revendications des gilets jaunes, soit à partir de fin septembre-début novembre, et l’acte 1, soit le 17 novembre 2018, le nombre d’activité a beaucoup augmenté, passant d’environ 240 000 à 1 240 000 interactions au sein de 21 pages Facebook anti-Macron. Ainsi, nous pouvons observer que les réseaux sociaux ont participé activement au développement de ce mouvement.
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