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Alexis Tocqueville et l’égalisation des conditions

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Par   •  13 Janvier 2022  •  Cours  •  3 229 Mots (13 Pages)  •  375 Vues

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Alexis Tocqueville et l’égalisation des conditions

  1. Le cadre de pensé chez Tocqueville

Tocqueville n’a pas laissé de texte expliquant sa méthode. Il a une unité de penser, une manière propre à lui de questionner la société. En 1856, il écrit l’unité de sa pensé, peu avant sa mort.

  1. L’élaboration d’une grille d’analyse

Il a une grille d’analyse :

  • Démocratie/aristocratie
  • Egalite/liberté

C’est cette grille qu’il cherche à expérimenter 🡪 voyage USA. Il a été missionné en Amérique pour analyser le système pénitentiaire américain, mais c’est un prétexte 🡪 « passeport ». Il veut comprendre le fonctionnement d’une démocratie. « La société du nord-est des USA constitue une expérience de société démocratique quasiment à l’état pur » 🡪 idéal type de la démocratie selon lui. Cette grille d’analyse opposé à l’analyse de l’aristocratie évoque l’axiome 🡪 Progrès irréversible de l’égalité, il le considère aussi bien à un niveau institutionnel qu’au niveau des représentations des acteurs qui progressent d’elles-mêmes.

  1. Observation sur le terrain

Il part avec son collègue Beaumont. Il va sur le terrain pour rencontrer un maximum d’américain, discuter avec eux et leur poser des questions. Mais il réunit également des documents qu’il trouve sur le terrain 🡪 analyse ethnologique complété par une analyse documentaire. Il recueil des doc de personnages célèbres, par des constitutionnalistes. Il recueil également de la documentation « grise » = document administratif. Il rédige également des notes de terrain. Il est très proche des situations particulières, il est « au chevet de la Constitution américaine ». Selon Pierre Anssar, Tocqueville est un « clinicien des passions politiques ». Tocqueville étudie les passions et les représentations par lesquelles les individus interagissent avec la démocratie.

  1. Explication et la recherche de la causalité

Il a deux grandes questions :

  • Quel sont les causes de la démocratie ? Peut-on les classer ? Il va chercher à les identifier
  • Comment on peut expliquer les évolutions historiques, comment on peut expliquer l’éclatement de la révolution en France en 1789 ?

Ce sont le plus souvent des causes sociales qui tiennent à la structure sociale, et notamment en France les relations insuffisantes qui existent entre les classes sociales 🡪 comment les classes se séparent au fil du temps, comment les conflits entre les classes vont-ils se former ?

  1. La méthode comparative

Pour produire une pensée sociologique, historique et politique, il faut comparer selon Tocqueville. C’est le 1er a utilisé cette comparaison entre les sociétés 🡪 ça lui sert à identifier les causes. Il va étudier la société US afin de la comparer à la société. Pourquoi il a fallu en France une révolution et à l’inverse comment au US cela s’est fait naturellement.

Quand il étudie la démocratie US, il dégage 3 causes :

  • La démocratie va être liée à l’étendue du territoire et à la zone géographique
  • Les lois
  • Les mœurs

Selon Tocqueville, pour dire s’il y a une cause déterminante, il faudrait comparer les USA à d’autres pays démocratiques où il manque une ou deux de ces causes. Mais c’est difficile car les exemples sont assez peu nombreux à son époque (USA, France mais elle est déjà retournée vers la monarchie, s’est éloigné de la démocratie). Il est en train de fabriquer une méthode sociologique à travers ces questions.

Seul une comparaison construite cherchant à isoler les faits de 1 ou 2 variables permettrait de répondre correctement à la question posée. Manque d’éléments de comparaison, il va mettre en avant les mœurs, se centrer sur cette causalité ne pouvant comparer les lois et le territoire.

  1. L’idéaltype

Comment cette égalisation des conditions contribue à la démocratie ?

C’est un modèle idéalisé duquel on isole des propriétés de l’objet qu’on étudie, la démocratie. Après on peut aller le projeter sur d’autres pays et vérifier si ces propriétés sont vérifiées. Un idéaltype, un modèle pur de la démocratie au-delà de l’exemple français et américain. « J’avoue que dans l’Amérique, j’ai vu plus que l’Amérique : j’y ai cherché une image de la démocratie elle-même […] de son penchant, de son caractère … »

II) L’analyse du changement social

C’est le processus d’égalisation qu’analyse Tocqueville. Il le qualifie « d’irrésistible et d’universel » et il a pour vocation à se répandre partout dans le monde.

  1. L’état social aristocratique et l’inégalité des conditions

Il renvoie à l’organisation sociaux-politique d’une société. C’est à la fois un régime politique et à la fois une organisation de la société.

Tocqueville le caractérise selon plusieurs caractéristiques :

  • A travers une inégalité des conditions (« une aristocratie pour durer, à besoin de fonder l’inégalité en principe, de la légaliser d’avance et de l’introduire dans la famille en même temps qu’elle la répand dans la société ») Il qualifie l’ancien régime, d’une société de caste. Il utilise également le terme de classe. L’attribution des places dans la société de caste est héréditaire. La naissance joue un rôle fondamental 🡪 on né noble ou roturier. Il n’y pas de mobilité d’une classe à une autre.
  • Ce système est basé sur une hiérarchie : cet ordre est comparé à une chaîne par Tocqueville, elle relie le bas au haut de la société. Dans une chaîne les gens sont relié entre eux mais selon une hiérarchie 🡪 « l’aristocratie avait fait de tous les citoyens une longue chaîne qui remontait du paysan au roi ».
  • C’est un système stable, durable dans lequel la cohésion sociale est garantie par le roi. Le pouvoir du roi peut revêtir d’un caractère parfois divin. La relation au roi s’organise dans une relation, d’amour du roi pour ses sujets et de respects de ses sujets pour la personne du roi. C’est une relation paternaliste selon Tocqueville 🡪 le roi exerce souvent un pouvoir modéré et tranquille comme un père de famille.  Cet état social va se renforcer dans l’histoire de France. Ce pouvoir du roi s’accentue, s’élargit au détriment de la noblesse. Les nobles qui ont essentiellement la passion de l’honneur vont se présenter comme des protecteurs du peuple et certaines fois comme des défenseurs de la liberté par rapport aux excès du pouvoir politiques. Mais ils sont dépourvus de pouvoir politique, ils ont beaucoup de droits mais ils ont aussi de grandes charges.
  • Cette organisation aristocratique se fonde sur la distinction de deux classes différenciées l’une de l’autre et qui chacune constitue un monde social en soit :

Les maîtres d’un côté et les serviteurs de l’autres.

Ces deux classes possèdent une hiérarchie interne et constitue deux sociétés superposées mais qui ne se confondent pas tout en étant régis en interne par des principes analogues. Bien qu’elles diffèrent par l’éducation, la fortune, les opinions, « maître et serviteurs finissent toujours par se lier les unes aux autres ».

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