Théories Traditionnelles Du Commerce International
Documents Gratuits : Théories Traditionnelles Du Commerce International. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sanaa.msr • 10 Juin 2013 • 2 863 Mots (12 Pages) • 2 913 Vues
Smith, Ricardo, HOS...
Des avantages absolus aux avantages comparatifs.
Adam Smith [1] explique l’échange entre les pays par les différences des coûts de production (théorie des avantages absolus). Ces différences sont appréciées en comparant les coûts absolus : un pays importe un bien si sa production nationale est plus coûteuse que son importation.
C’est une application de l’analyse des effets de la division du travail [2] au commerce international.
Mais cette présentation entretient une confusion entre deux concepts qui ne sont pas encore précisés, la compétitivité et la spécialisation. Un pays peut bénéficier d’un avantage absolu, c’est-à-dire être plus compétitif, sans que cela commande forcément la spécialisation, c’est-à-dire l’affectation des ressources productives à une activité particulière. En d’autres termes, et c’est la contribution de David Ricardo, un pays qui n’est pas compétitif peut quand même se spécialiser.
Pour compléter vous pouvez lire cet article.
David Ricardo, montre qu’un pays produisant avec des coûts absolus plus élevés qu’un autre peut néanmoins participer aux échanges. Ce qui est important, ce sont les coûts relatifs (théorie des avantages comparatifs) enregistrés dans la production d’un bien par rapport à un autre.
Dans chaque pays les productivités (ou les coûts de production) sont différentes d’une activité à l’autre. Il faut donc comparer ces productivités (ou ces coûts) deux à deux. D’un pays à l’autre ces comparaisons ne donnent pas le même résultat, l’écart de productivité (ou de coût) entre deux activités est plus ou moins grand.
Ces deux niveaux successifs de comparaison permettent de prévoir la spécialisation. Dans l’exemple pris par Ricardo, le Portugal dispose relativement à l’Angleterre, d’un avantage absolu pour les deux produits retenus, le vin et le drap. Mais l’avantage du Portugal est plus grand pour le vin que pour le drap. Le Portugal va donc se spécialiser dans la production du vin et laisser l’Angleterre produire le drap.
Pour une présentation de l’opposition entre Smith et Ricardo voir cet article
Pour une présentation détaillée de la théorie de Ricardo voir cet article
Les différences de dotation en facteurs de production expliquent la spécialisation : Hecksher, Ohlin, Samuelson
Au début du XXe siècle, les grandes économies industrielles ont acquis un niveau de développement comparable, les différences de technologies et de goûts des consommateurs sont assez réduites pour que l’explication ricardienne soit affaiblie. Le capital technique joue un rôle de plus en plus grand dans la production et il devient difficile de fonder l’explication des échanges internationaux sur les seuls écarts de productivité du travail.
Au plan théorique d’ailleurs, les économistes ont pour la plupart abandonné la théorie de la valeur travail en adoptant les conclusions et les méthodes de l’analyse marginaliste (théorie de la valeur utilité).
Il n’est donc pas surprenant que le modèle ricardien apparaîsse de moins en moins adapté à l’explication des échanges entre les grandes économies.
Deux économistes suédois sont à l’origine d’une nouvelle explication qui retient la rareté (ou l’abondance) relative des ressources productives : si les économies se ressemblent parce qu’elles utilisent la même technologie, elles diffèrent parce qu’elles ne disposent pas des mêmes ressources productives : les facteurs de production (travail, capital, terre cultivable, ressources naturelles) sont inégalement répartis au plan mondial, pour des raisons géographiques et historiques.
Selon Eli Heckscher [3] « Une différence de rareté relative des facteurs de production entre deux pays est donc une condition nécessaire pour qu’il y ait différence des coûts comparés, et par conséquent commerce international ».
Bertil Ohlin [4] s’efforcera de montrer toutes les implications de cette affirmation. Les dotations en facteurs de production commandent la spécialisation internationale : l’échange international est un échange de facteurs abondants contre des facteurs rares : un pays exporte des biens dont la production réclame une grande quantité du facteur qu’il possède en abondance.
À partir de 1937, Paul Anthony Samuelson consacre plusieurs articles à la mise en forme de cette nouvelle théorie du commerce international qualifiée de "modèle des proportions de facteurs.
Avec Wolfgang Stolper [5], il montre en 1941 que la rémunération réelle du facteur rare (dans leur exemple, le travail) est plus faible en libre-échange qu’en autarcie. Plus qu’un simple conflit de répartition, le commerce international engendrerait ainsi un antagonisme d’intérêt entre différentes catégories d’agents, avec dans ce cas précis des répercussions négatives pour les salariés. [6]
Ce résultat ne conduit pas à refuser le libre échange mais il souligne les effets négatifs qui peuvent accompagner l’amélioration "globalement" constattée pour les pays qui participent à l’échange.
En 1948 Samuelson complète l’analyse en montrant que le prix des facteurs de production a tendance à s’égaliser d’un pays à l’autre [7]. Comme dans chaque pays, on utilise plus le facteur abondant, il devient rare et son prix monte... dans l’autre pays le facteur qui était rare devient abondant et son prix baisse...
Le « théorème HOS » est particulièrement favorable au libre échange puisqu’il indique que non seulement l’échange procure un gain pour tous les pays mais qu’en plus il permet l’égalisation des rémunérations des facteurs de production dans tous les pays participant à l’échange.
Mais cette analyse repose sur des hypothèses particulièrement fortes :
- les méthodes de production sont les mêmes partout
- les rendements sont constants
- les facteurs de production ne se déplacent pas d’un pays à l’autre...
- et elle ne permet pas de comprendre pourquoi des pays qui ont des dotations factorielles semblables échangent des produits d’une même catégorie (l’Allemagne et la France échangent des voitures), ni pourquoi des pays choisissent des spécialisations qui se révèlent rapidement défavorables (toutes ne se valent pas).
Toutes ces limites interdisent de faire du modèle HOS l’explication
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